Comment le sujet de modernisation de la station d’épuration de Saint-Bernard s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Trois facteurs principaux ont amené la collectivité à lancer les études de renouvellement de l’équipement de traitement :
- L’obsolescence des équipements vieux de trente ans et basés sur une technologie d’un autre temps ;
- La non-conformité réglementaire de la station d’épuration entrainant le blocage de toutes les autorisations d’urbanisme sur le bassin de collecte le temps de réaliser le nouvel équipement (5 ans) ;
- Le process retenu qui permet de protéger l’environnement, que sont l’Adour et la côte basque au regard des objectifs de la Communauté Pays Basque quant à la qualité des eaux de baignade.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet de modernisation de la station d’épuration ?
Notre territoire dispose de 117 stations d’épuration et plusieurs sont en cours de réhabilitation extension. Nous avons donc d’abord réalisé une étude de faisabilité pour estimer la quantité de pollution à traiter dans les 20 ans à venir, étudier les contraintes principales, évaluer les techniques de traitement possibles et estimer les coûts associés.
Plusieurs installations majeures sur la côte basque existent et sont exploitées en régie par du personnel de la CAPB ou via un délégataire dans le cadre d’un contrat de DSP. Nous avons donc pu identifier assez facilement les points forts et les points faibles de nos équipements afin de retenir les meilleurs choix sur le nouvel équipement à réaliser.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Comme précisé précédemment, une étude de faisabilité a été réalisée pour donner les grandes orientations du projet et son coût.
Ensuite, une mission d’assistant à maîtrise d’ouvrage a permis de concevoir précisément les contours du nouvel équipement et notamment les niveaux d’exigences attendus par la collectivité et donc les performances à atteindre. Durant l’instruction des dossiers réglementaires, la MRAE (Mission Régionale d’Autorité Environnementale) a jugé que l’équipement envisagé ne nécessitait pas d’étude d’impact.
Cela étant dit, la CAPB a monté un dossier d’incidence permettant de travailler sur une meilleure prise en compte de l’environnement dans le dossier pendant la phase travaux et une fois l’équipement en exploitation.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Il faut très rapidement identifier les besoins en termes de capacité de traitement en fonction des charge reçues sur la station aujourd’hui et celles à venir avec le développement de l’urbanisation à horizon 20 ans environ.
Ensuite, il faut nécessairement avoir des compétences dans les filières de traitement des eaux usées qui sont nombreuses et spécifiques en fonction de la qualité et des quantités d’effluents à traiter, mais également en fonction de la taille des emprises foncières disponibles pour la réalisation de l’ouvrage.
Par ailleurs, il est aussi nécessaire de s’assurer que les effluents qui arrivent durant toute la phase chantier continueront à être traités sans impact sur le milieu. Cela implique de travailler également sur le phasage des travaux et le basculement vers le nouvel équipement.
Lors des phases de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le dimensionnement de la nouvelle station d’épuration a été déterminé par l’AMO en charge de la conception de l’ouvrage. Il s’est basé sur les mesures de charges reçues et sur les projections de population liées à l’urbanisation du territoire et donc les nouvelles charges à traiter dans le futur.
Concernant l’adhésion des citoyens, plusieurs réunions publiques ont été tenues préalablement et pendant le chantier avec les riverains les plus proches notamment dans le cadre d’un référé préventif.
Enfin, une phase d’enquête publique a été menée préalablement aux travaux et à l’obtention de l’arrêté préfectoral encadrant la construction de l’ouvrage et son exploitation.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Le coût global de l’opération y compris la reconfiguration des réseaux amont est de 18,5 M€HT. Le coût uniquement lié à la station d’épuration est de 11 200 000 €HT.
L’Agence de l’Eau Adour Garonne est intervenue à hauteur de 48% de ce montant global.
Le reste a été financé par la collectivité grâce aux recettes perçues par la facture d’eau potable et par recours à l’emprunt.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la Communauté d’Agglomération du Pays basque dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Plusieurs acteurs ont accompagné le projet :
- AMO : groupement EGIS EAU – GIRUS (Elcimai Environnement)
- Montage des dossiers réglementaires : SCE
- Concepteur-réalisateur : SUEZ DEGREMONT – BRUNO Jacques Architecte – Fabien Charlot Paysagiste – SAFEGE
- La DDTM (Direction Départementale des Territoires et de la Mer)