Une gestion dynamique des réseaux d’assainissement pour une meilleure capacité de traitement (68)

Comment le sujet de la gestion dynamique des réseaux d’assainissement s’est-il imposé à l’agenda du Sivom ?

Le sujet est lié à un schéma directeur d’assainissement. La loi impose qu’un maximum de 5% du volume d’eaux usées puisse être déversé dans le milieu naturel. En 2015, nous avons choisi de baser notre schéma directeur de gestion des eaux pluviales collectées par le réseau sur une gestion dynamique. Cela consiste à retenir un maximum d’eau dans le réseau en construisant des ouvrages de stockage et en les équipant de vannes de régulation. Depuis 2021, l’ensemble de ces équipements et infrastructures sont pilotés à distance. Un logiciel calcule toutes les cinq minutes la quantité d’eau présente dans le réseau. Ces données, combinées aux prévisions météorologiques, nous indiquent quelles sont les meilleures stratégies de pilotage du réseau à adopter.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous nous sommes inspirés de Bordeaux qui avait mis en place ce même système de gestion dynamique et de pilotage en temps réel en 2012 et de Saint-Etienne qui l’a également installé en 2014.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, nous avons dû déposer un dossier loi sur l’eau pour autoriser notre schéma directeur. La liste des ouvrages à construire et les délais des travaux ont été validés par un arrêté préfectoral. Des études d’impact sur les milieux naturels ont aussi été réalisées. Grâce à ces études, nous nous sommes rendu compte que la solution de stockage dans notre réseau, largement dimensionné à l’origine, et la construction de 6 bassins d’orage pouvaient atteindre le même objectif que le schéma initial basé uniquement sur la construction de 40 000 m3 de bassins de stockage.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il y a de nombreuses compétences à mobiliser pour ce type de projet : des compétences hydrauliques pour avoir une vision globale, des compétences financières pour budgétiser l’ensemble. Il est aussi indispensable de bien communiquer, de négocier avec les partenaires externes : les villes, les services du département, etc. C’est un projet structurant pour le SIVOM. Certains chantiers ont nécessité un an de préparation. Il a fallu beaucoup anticiper et programmer.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment le SIVOM a-t-il assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons utilisé un modèle mathématique pour prévoir le comportement du réseau et identifier la nature et la quantité de travaux à réaliser. Mais ce n’est qu’en situation réelle qu’on peut constater si les modèles sont justes ou non. Concernant l’adhésion des citoyens, cela n’a pas toujours été simple. C’est difficile de les convaincre en leur expliquant qu’on va bloquer l’accès devant chez eux pendant six mois. Comme nous effectuons des travaux dans un réseau d’assainissement enterré, certaines personnes qu’on a gênées ne voient aujourd’hui toujours pas à quoi cela a servi. C’est important d’avoir le soutien des élus et de la ville pour faire accepter les nuisances dues aux chantiers, pour expliquer les raisons des travaux de cette ampleur.

Comment le Sivom Mulhouse Sud Alsace a-t-il financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le projet global a coûté 24 millions d’euros. L’Agence de l’eau Rhin-Meuse a subventionné environ 40% du projet. Nous avons signé un contrat de territoire Eau et Climat avec l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, la région Grand Est et l’agglomération mulhousienne.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le SIVOM dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons travaillé avec le bureau d’études Suez Consulting pour réaliser l’étude générale au départ. Puis nous avons fait appel à un maître d’œuvre, à des sous-traitants, tout en associant les villes concernées par le projet : Mulhouse, Pfastatt, Illzach, Riedisheim, Zillisheim et Lutterbach. Nous avons aussi collaboré avec la DDT du Haut-Rhin et la DREAL car c’est le préfet qui a validé notre schéma directeur.