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Plongeon dans le plan Eau de la Commission européenne avec Jessika Roswall, commissaire européenne

Cet article a été rédigé par Florence Leandri

Crédits photos : Jessika Roswall, commissaire européenne - Crédits photo: Commission européenne

Améliorer l’efficacité de l’eau d’au moins 10 % d’ici 2030, instauration d’un dispositif éponge, logique d’industrie de l’eau intelligente et intégration de la résilience hydrique : la commissaire européenne Jessika Roswall éclaire, pour aquagir, quatre objectifs de la « stratégie de résilience de l’eau » récemment adoptée par La Commission européenne.

 

Le 4 juin 2025, La Commission européenne s’est dotée d’un « plan Eau » qui décline sa stratégie autour de trois axes : restaurer et protéger le cycle de l’eau comme base d’un approvisionnement durable en eau ; construire une économie intelligente de l’eau et assurer une eau et un assainissement propres et abordables pour tous, à tout moment. Pour aquagir, Jessika Roswall, commissaire européenne en charge de l’environnement, de la résilience en matière d’eau et d’une économie circulaire compétitive, explicite quatre objectifs de ce plan. 

Comment définissez-vous la notion de résilience de l’eau, et plus précisément l’objectif « d’améliorer l’utilisation de l’eau de 10% d’ici 2030 » ? Est-ce seulement de la sobriété ?

La résilience hydrique consiste à protéger et à restaurer nos écosystèmes aquatiques. Il s’agit de l’équilibre entre les ressources en eau et la demande dans des systèmes complexes et en constante évolution. Et il s’agit fondamentalement d’avoir accès à une eau propre et suffisante pour tous, en tout temps, y compris pour les générations futures.

Nous nous sommes fixés un objectif ambitieux au niveau de l’UE : améliorer l’efficacité de l’eau d’au moins 10 % d’ici 2030. Les États membres connaissent mieux leur situation, et les autorités régionales et locales sont souvent les mieux placées pour agir. L’efficacité de l’eau peut être atteinte de différentes manières. Par exemple, par une réduction des prélèvements ou une diminution du gaspillage. Ou par une plus grande réutilisation de l’eau ou une consommation plus faible. Ou les deux en même temps.

La Commission travaillera avec les États membres, les experts et les parties prenantes pour élaborer une méthodologie commune pour les objectifs d’efficacité de l’eau. Nous prendrons en compte les différences territoriales et autres entre les pays, les régions et les secteurs. Sur cette base, lors de l’examen de la stratégie en 2027, la Commission a l’intention d’élaborer des références communes. Les États membres sont également encouragés à fixer leurs propres objectifs d’efficacité de l’eau, en fonction de leurs circonstances nationales. Certains États membres ont déjà de tels objectifs.

Pour augmenter la capacité de rétention d’eau des terres, un nouvel instrument appelé « dispositif éponge » a été proposé. Quelle est la vocation de ce dispositif et en quoi soutiendra-t-il les initiatives locales telles que les villes éponges?

Renforcer la fonction éponge de nos paysages peut accroître notre résilience climatique et c’est pourquoi nous devons investir dans des solutions fondées sur la nature. Le dispositif éponge (Sponge Facility) sera conçu pour aider à mieux coordonner et intensifier les initiatives existantes et futures. Nous avons besoin d’une approche intégrée pour augmenter la rétention d’eau dans les sols, les forêts, les zones humides, les plaines inondables, les milieux urbains et d’autres écosystèmes. C’est essentiel pour aider à atténuer le changement climatique et les conséquences des sécheresses, des inondations et des événements météorologiques extrêmes.

Cela fait partie du cadre général que nous voulons concevoir et qui comprend des projets portant sur la restauration des écosystèmes, la mise en œuvre de pratiques de gestion durable des terres, l’urbanisme, la gestion environnementale et, bien sûr, le déploiement de solutions fondées sur la nature.

Le plan prône « alliance pour une industrie de l’eau intelligente » ? C’est à dire ?

L’objectif de l’alliance pour une industrie de l’eau intelligente est de soutenir la consolidation du secteur européen de l’eau en stimulant l’innovation et la compétitivité. Il s’agit également de soutenir les compétences et les outils nécessaires dans le secteur de l’eau pour lui permettre d’apporter de la valeur à tous les secteurs industriels.

Le secteur de l’eau a connu une croissance ces dernières années, et nous nous attendons à ce que cela continue. En même temps, l’Europe est confrontée à un vieillissement de sa main-d’œuvre et à un manque de compétences dans des domaines techniques tels que le traitement et la gestion de l’eau, ainsi que les compétences numériques, qui sont essentielles lorsqu’il s’agit d’intensifier l’utilisation des solutions numériques dans le secteur. Pour stimuler l’innovation et la compétitivité, nous devons nous assurer que les gens ont les bonnes compétences en matière d’eau pour faire avancer le secteur. En collaboration avec la nouvelle Académie européenne de l’eau, l’Alliance agira comme un pilier important lié à l’eau qui soutiendra notre compétitivité au sein de l’UE.

Selon le plan Eau,  les marchés publics pourraient intégrer la résilience hydrique dans leurs appels d’offres : dans quelle logique juridique et économique ?

Nous étudierons comment les marchés publics peuvent promouvoir la résilience hydrique dans les appels d’offres pertinents et un accès simplifié au marché pour les PME afin de libérer leur potentiel d’innovation. Le secteur public dispose de grandes institutions qui utilisent beaucoup d’eau, par exemple les hôpitaux. Une approche consciente de la résilience hydrique par le biais des marchés publics peut faire des institutions publiques des « vitrines vivantes » et des laboratoires pour des solutions innovantes en matière de résilience hydrique.

La promotion de la résilience dans le secteur de l’eau par le biais des marchés publics pourrait impliquer plusieurs leviers. Cela pourrait couvrir, par exemple, l’acquisition de produits et services économes en eau tels que des robinets plus efficaces ; l’intégration de critères de durabilité dans les contrats d’infrastructures hydrauliques ; la promotion de la réutilisation de l’eau et des systèmes circulaires dans les bâtiments publics pour la récupération des eaux de pluie ou le recyclage des eaux grises ; la mise en place d’incitations à l’innovation pour améliorer la détection des fuites. Nous devons accroître la sensibilisation à l’eau en général à tous les niveaux.

 

Cet article vous est proposé par aquagir

aquagir est un collectif d’acteurs œuvrant dans l’accompagnement de bout-en-bout des projets de gestion des eaux dans les territoires avec une vision globale, collective et écosystémique des enjeux et des solutions.  aquagir regroupe l’ANEB, la Banque des Territoires, le BRGM, le Cercle Français de l’eau, les pôles de compétitivité de la filière eau Aqua-Valley et Aquanova et l’UIE (Union des Industries et Entreprises de l’Eau)

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