Comment le sujet du renouvellement du réseau d’eau potable s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

En 2005, nous avions des fuites sur la fibre ciment assez ancienne. Nous avons commencé à remplacer les canalisations qui traversent notre commune pour alimenter plusieurs communes.

En 2011, il y a eu un grand virage, j’ai mis le tout-à-l’égout dans ma commune (qui dessert aujourd’hui 65 % de la population) et j’en ai profité pour pouvoir remplacer les différents réseaux.

Ce n’est pas facile à faire car lorsque vous créez une tranchée, vous ne pouvez pas mettre tous les réseaux, donc il faut des tranchées à côté. Nous nous sommes dit autant faire une tranchée de 2 m 50 où l’on met : l’électricité enterrée, l’eau potable et le tout-à-l’égout.  L’ennui c’est que le tout-à-l’égout est à une certaine profondeur. Il faut respecter une pente par gravité, a contrario de l’eau potable plutôt à 80 cm de profondeur.

C’était intéressant, cela m’a appris que l’on pouvait montrer à la population que nous pouvions casser une seule fois la route pour faire des travaux, plutôt que plusieurs fois, ce qui énerve les gens. Cette coordination a été très bien perçue par la population.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

L’anticipation due à la succession de fuites pour essayer de ne pas être pris de cours et d’essayer de le faire en amont et d’étaler les investissements du syndicat de l’eau qui est le principal financeur

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Le syndicat des eaux Luy Gabas Lées (SELGL) a réalisé l’étude de faisabilité

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Nous nous sommes entourés du syndicat de l’eau qui a toutes les compétences et c’est le plus important. C’est le principal financeur. Notre grande difficulté est d’être prioritaire. Plus précisément, il s’agit de parvenir à s’inscrire dans le calendrier pour pouvoir bénéficier de l’accompagnement financier, car évidemment lorsque vous êtes accompagné à 98 % dans le financement vous avez envie de tout changer chez vous.

Pour garder une certaine harmonie au sein de la communauté des communes, nous travaillons en bureau et en conseil communautaire pour un plan de rénovation des réseaux. Nous essayons de le coupler avec le syndicat d’assainissement pour le lier au potentiel de développement de la commune et donc lorsque l’on remplace, nous essayons de mettre en place du tout-à-l’égout. C’est la coordination des réseaux qui est beaucoup plus lourde, pénible en France, très bien perçue par la population, même s’ils n’imaginent pas toutes les montagnes qu’il faut déplacer derrière.

Lors des phases de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Lorsque nous avons mis le tout-à-l’égout en place, c’était quelque chose de nouveau. Les gens ayant toujours tendance à voir le mal partout, ont pensé « on va défigurer notre commune ». J’ai donc fait trois réunions. Nous avons vu la différence de perception des gens entre les eaux usées et l’eau potable. Au cours de ces trois réunions nous avons amené les choses de manière ludique, pédagogique en disant que nous allions presque doubler le prix de l’eau au mètre cube. Lorsque nous avons prouvé que nous étions très bien accompagnés sur le financement, les gens ont dit « banco ». Il y a aujourd’hui une volonté des gens d’être branchés, même si cela coûte 200 euros de plus par an.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le syndicat de l’eau finance les canalisations d’eau potable (98 %), le tout-à-l’égout a bénéficié d’un accompagnement de 80% (État, département, Syndicat mixte assainissement, Agence de l’eau).