Fruncé (28) a réussi à restaurer son rendement de distribution d’eau potable
La petite commune de Fruncé, en Eure-et-Loir, avait été citée lors du lancement national du Plan Eau en mars 2023 pour son mauvais rendement de distribution de l’eau potable. Entretemps, le maire avait pris des dispositions pour détecter les conduites fuyardes en posant une vanne de sectorisation et un compteur de sectionnement. Grâce à des tests progressifs sur l’ensemble du réseau, une importante fuite a pu être localisée et le rendement est remonté de 45% à 85%. Les pertes avaient mis à mal les finances de la commune de 400 habitants qui poursuit l’amélioration de sa distribution avant le transfert de compétences à la communauté de communes Entre Beauce et Perche
Entretien avec Olivier Daniel, maire de Fruncé
Ce projet est presenté par :
- Olivier Daniel, maire de Fruncé (Eure-et-Loir)
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet des travaux que vous avez réalisés concernant la gestion ou la préservation de la ressource en eau s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Je dois avouer que nous avons été surpris que notre commune de 400 habitants soit citée parmi les « mauvais élèves » de la distribution d’eau potable lors de la présentation nationale du Plan Eau en mars 2023. D’autant plus que nous avions pris des mesures pour faire face à une importante perte de rendement constatée entre 2020 et 2021. Nous étions passés de 18 000 m3 par an à 34 000 m3 et cela mettait les finances communales en difficulté car les redevances ne couvraient plus les dépenses. Une première mesure de pose de bagues de sécurité sur les compteurs nous avait permis de gagner près de 2000 m3. Nous avons également fait changer les vannes de purges qui étaient défectueuses.
Afin de pouvoir détecter les fuites les plus importantes, nous avons fait poser une vanne de sectionnement sur l’un des deux branchements principaux et un compteur divisionnaire sur l’autre. Avec mon premier adjoint, nous avons testé un par un les réseaux en procédant la nuit et en communiquant avec nos téléphones portables d’une extrémité à l’autre de chaque ligne. Cela nous a permis de repérer très vite une vanne qui avait été laissée ouverte, peut-être intentionnellement, et qui s’écoulait dans un puits. C’est pratiquement 140 m3 d’eau qui disparaissaient ainsi chaque jour et cela pendant deux ans. Depuis ce constat effectué en avril 2022, notre taux de rendement est passé de 45% à 85% et nous poursuivons nos efforts pour l’améliorer encore.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Notre source d’inspiration pour ce problème de perte de rendement relève de notre obligation règlementaire de distribution de l’eau potable à tous nos abonnés au moyen d’un réseau de qualité. Cela engage aussi notre responsabilité communale en matière de gestion de la ressource en eau et de préservation des finances publiques.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Une étude de faisabilité ou d’impact n’était pas nécessaire dans ce cas de perte de rendement dans la mesure où la solution technique s’est révélée assez simple avec la pose d’une vanne de sectionnement et d’un compteur de sectorisation.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Une très bonne connaissance du réseau d’adduction d’eau potable est indispensable pour savoir comment procéder afin de repérer les conduites fuyardes en procédant par l’isolement successif des différentes sections. Nous sommes bien aidés en cela par les usagers et les agriculteurs.
Lors de phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le bon dimensionnement du projet est proportionnel à la capacité financière de la commune qui est très limitée, s’agissant un village de 400 habitants. L’adhésion des citoyens allait de soi dans la mesure où l’arrêt des fuites permet de préserver les finances communales.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
L’achat et la pose du compteur divisionnaire et de la vanne de sectionnement a représenté un budget de l’ordre de 9 000 €. Nous avons obtenu une subvention de 3 500 € de la part du Conseil départemental d’Eure-et-Loir, le solde étant couvert par le budget eau de la commune.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Notre concessionnaire de l’époque STGS nous a accompagné dans la recherche et la mise en place des solutions techniques. La partie travaux publics a été prise en charge par l’entreprise de terrassement et assainissement Fillette, à Champrond en Gâtine (28)
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Le projet en détails
Dates clés
2020
2020
2021
2022
Chiffres clés
12
85%
9 000
Résultats
- Une nouvelle capacité d'investissement pour la pose de compteurs extérieurs
À retenir
Préservation de la ressource en eau
Retour à un budget équilibré
Suspicion d’un acte malveillant à l'origine d'un volume important d'eau potable perdue
Ressources
L'écho Républicain - À Fruncé, "45 % de l'eau potable produite arrivait au robinet
La commune de Fruncé, près de Courville-sur-Eure, en Eure-et-Loir, a été choisie par le gouvernement pour faire partie des collectivités euréliennes concernées par le "plan eau" dévoilé par le président de la République.