Une conduite d’eau potable déplacée sous la voie publique à Belleville-sur-Meuse (55)
A l’occasion de travaux de réfection de voirie dans la commune de Belleville-sur-Meuse (commune limitrophe à la ville de Verdun) la canalisation d’eau potable dans la rue du Général-Sarrail a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de la communauté d’agglomération du Grand Verdun. En effet, lors de son installation dans les années 80, les conduites avaient été placées sous des parcelles privées. Or, entre-temps, des constructions y ont vu le jour, risquant de compliquer tout intervention éventuelle sur ce segment de réseau d’eau potable. Désormais, la nouvelle canalisation, plus aisément accessible par les services de gestion de l’eau de Veolia, suit un parcours sous la voie publique. Une opération qui s’inscrit, par ailleurs, dans un vaste programme d’amélioration du rendement du réseau d’eau potable sur l’ensemble de l’agglomération du Grand Verdun.
Entretien avec Jean-François Thomas
Ce projet est porté par :
- Jean-François Thomas, vice-président aux transports, à l’assainissement et à l’eau potable à la Communauté d’Agglomération du Grand Verdun.
Jean-François Thomas
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment ce projet de restauration d’un nouveau réseau d’adduction en eau potable à Belleville-sur-Meuse s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Dans cette commune, un programme ambitieux de voirie avait été lancé en 2014. Tout naturellement, c’était l’occasion de remplacer des canalisations d’eau potable puisque nous avons récupéré la compétence dans ce domaine en 2020. Il s’agissait notamment, à cette occasion, de changer une canalisation de près de 40 ans d’ancienneté dans la rue du Général-Sarrail. La particularité de cette rue est que la canalisation n’avait pas été placée à l’époque sous la voirie mais sous des parcelles privées, lesquelles ont fait ensuite l’objet de constructions d’habitations. Il y avait donc des canalisations publiques qui passaient sous de l’habitat privé. Or, cela peut poser de gros soucis le jour où l’on doit intervenir pour une fuite par exemple ; cela oblige à rentrer chez les gens, à casser du bâti, à creuser, etc. On en a donc profité pour déplacer la canalisation afin de la disposer sous la voie publique. Ce fut un des plus gros chantier en 2023.
Il faut savoir que cette action s’inscrit notamment dans notre objectif, dans les dix ans à venir, d’atteindre, sur toute l’agglomération, le même pourcentage de rendement du réseau que dans la seule ville de Verdun qui est de l’ordre de 85 %. Nous avons d’ailleurs pour cela augmenté, depuis 2014, par cinq notre investissement financier dans ce domaine.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Rien de spécifique car c’est une opération relativement simple à réaliser. Nous suivons toujours les préconisations métier du Cerema, établissement public relevant du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, qui accompagne l’État et les collectivités territoriales pour l’élaboration, le déploiement et l’évaluation de politiques publiques d’aménagement et de transport. On essaye par ailleurs d’avoir un traitement le plus systématique possible des eaux pluviales et de dés-imperméabilisation des surfaces afin d’accroitre l’infiltration.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Non, il n’y en a pas sur ce genre de travaux. L’enjeu étant, à terme, d’augmenter le rendement qui est aujourd’hui de l’ordre de 65 % à Belleville-sur-Meuse. L’objectif est d’atteindre un taux de 80 %. Sur cette commune, l’exploitation est assurée par un contrat de prestation avec VEOLIA.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Il faut maitriser la ressource en eau en terme de qualité et de quantité. Ce qui implique un plan global du réseau, la maîtrise du fonctionnement hydraulique afin que le réseau soit le moins énergivore possible. Pour ces travaux proprement dit, nous n’avons pas pris de bureau d’étude. La maitrise d’ouvrage a été assurée par la régie : le service eau et assainissement en lien avec la direction de la voirie.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Nous avons fait d’abord des enquêtes de besoins auprès des maires. Ensuite, nous regardons si cela rentre dans le programme global de voirie de l’agglomération afin d’établir une estimation des coûts. Dès lors que cela est arrêté dans le plan pluri annuel d’investissement on mène, avec le délégataire Veolia, trois enquêtes sur :
- le réseau d’eaux pluviales
- le réseau d’assainissement
- le réseau d’eau potable
L’objectif, pour chaque zone concernée, est de déterminer l’âge des canalisations, connaître le patrimoine… Bref, c’est une évaluation qui va nous indiquer la faisabilité éventuelle et le coût des travaux afin de nous permettre d’arbitrer la décision finale sur la nécessité ou non d’engager des travaux. Sachant qu’ aujourd’hui, il nous faut intégrer des problèmes climatiques (gros orages, etc.) qui n’existaient pas auparavant. Une réunion s’est tenue par ailleurs auprès des riverains pour les informer de la tenue des travaux et expliquer certaines modalités pratiques pendant cette phase.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Nous n’étions pas éligibles aux différentes aides pour ce type d’opération car il s’agit ici de travaux de renouvellement et non de création de réseau. Par ailleurs, il ne s’agissait pas non plus de résoudre un problème de qualité de l’eau. Donc nous avons financé ce projet sur fonds propre à hauteur de 50 %. L’autre moitié a été financée par un seul emprunt global qui recouvre différents travaux prévus ailleurs sur l’agglomération. Le coût des travaux concernant le renouvellement du réseau d’alimentation en eau potable de la rue du Général-Sarrail s’élève à 214 697.84 € HT.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le projet dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Comme nous travaillons sur un réseau d’eau potable, l’Agence régionale de santé (ARS) est informée de notre action. La direction départementale du territoire et le conseil départemental de la Meuse (qui a une mission de suivi global du territoire concernant les réseaux et les prix de l’eau) sont également mis dans la boucle. L’entreprise Veolia a réalisé les travaux.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.
Le projet en détails
Dates clés
2020
2021
2021
2023
Chiffres clés
610
54
À retenir
Canalisation désormais sous la voie publique
Améliorations de plusieurs branchements défectueux à cette occasion