Toulouse Métropole (31) applique la réciprocité économique sur l’ensemble de ses marchés eau et assainissement
Robert Médina, Toulouse Métropole
Distribution de l’eau
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Parole de collectivité
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En 2019, la commune de Saint-Quentin a mis en place un système d’arrosage intelligent et autonome permettant d’optimiser l’arrosage de ses terrains de sport. En arrosant au bon moment, ce système permet de limiter les consommations d’eau, d’améliorer la qualité des terrains, et d’accompagner les agents en charge des espaces verts dans leur mission. Saint-Quentin a été récompensée par le Club des bonnes pratiques d’économies d’eau et de tarification (animé par la FNCCR avec le soutien financier du MTECT) lors de l’édition 2021 des Trophées d’économies d’eau.
Ce projet est porté par
« Nous nous tenons à la disposition de toute collectivité locale qui serait intéressée par cette solution. Avec le défi de la transition écologique, nous devons faire preuve de solidarité. Saint-Quentin est donc prête à partager l’ensemble des informations utiles au transfert et à la mise en œuvre de cette technologie sur d’autres territoires. »
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
En tant que territoire dit « Robonumérique », nous faisons partie d’un écosystème pionnier de la robotique industrielle, et plus largement, des nouvelles technologies. Nous sommes donc très attentifs aux solutions techniques et technologiques qui permettraient d’améliorer la performance de nos services.
Dans ce cas précis, c’est le service Espace Vert, en charge de l’entretien des terrains de sport, qui nous a soumis l’idée en 2017. La commune n’en était pas à son premier coup d’essai car nous avions déjà eu une première expérience avec des robot-tondeuses par le passé.
Nous organisons chaque année des rencontres économiques auxquels sont conviées inventeurs et chefs d’entreprises. Au travers des liens créés, nous avons élaboré le projet avec une start-up locale prête à nous accompagner dans la création du dispositif.
Puisque qu’il s’agit d’une création de toute pièce, nous ne nous sommes pas particulièrement inspirés d’autres collectivités. Certaines choses existaient sans doute déjà sur le marché, mais pas ce type produit avec le logiciel intégré.
Le projet initial relevait de l’expérimentation. L’objectif était de valider le fonctionnement de la solution. En cas de succès, elle serait répliquée, à plus grande échelle, sur d’autres espaces ou dans d’autres villes.
Nous avons avancé pas à pas avec la start-up pour concevoir l’ensemble des éléments du dispositif. La création du système et les nombreux allers et retours qui l’ont accompagnée nous ont pris deux ans. La première année, nous avons testé la faisabilité sur un terrain « pilote ». Puis, nous avons étendu l’expérimentation à un deuxième terrain l’année suivante.
Quant à l’impact du projet, il était difficile d’estimer à l’avance les mètres cubes d’eau économisés. Nous savions seulement que les économies seraient au rendez-vous car, grâce aux capteurs, nous n’arroserions plus à l’aveugle. Et effectivement, pour la saison complète 2019, nous avons réalisé une économie d’eau d’environ 35 % sur l’ensemble des terrains équipés.
La question n’était pas tant le dimensionnement du projet mais plutôt le paramétrage du système. Il nous a fallu collecter et paramétrer tout un ensemble de données – des données aussi bien techniques, telles que la taille des terrains ou encore le taux d’humidité des sols ; que des données humaines, toutes aussi essentielles, comme les heures d’occupation des terrains ou les plages de tonte.
Nous avons donc travaillé en transversalité pour faire remonter l’ensemble de ces informations. Le service des sports renseignait le logiciel d’occupation des terrains. Le service Espaces Verts programmait l’arrosage automatique et renseignait les plages de tonte. Enfin, le service informatique, avec la start-up, avait la charge de concevoir l’interface informatique et de suivre la transmission des données.
Pour cette co-construction expérimentale nous avons adopté une approche par tâtonnement. En fonction du retour des différents services et des clubs utilisant le terrain pilote, nous avons apporté progressivement tous les ajustements nécessaires, qu’ils s’agissent des heures d’arrosage ou de leurs cadences.
Quant à l’adhésion des citoyens, elle n’était pas réellement nécessaire dans la mesure où il s’agit de terrains privés mis à disposition d’associations sportives et de leurs adhérents. Nous avons simplement discuté avec les utilisateurs qui se sont ralliés sans difficulté au projet. Nous avons bien entendu veillé à ne pas perturber leurs habitudes grâce à des échanges quasi quotidiens.
Au-delà de la motivation et de la transversalité, ce projet ne demande pas de grandes compétences.
Pour Saint-Quentin la création et la mise en route ont été quelque peu complexes. Cependant, toute collectivité souhaitant répliquer cette solution serait épargnée de cette phase expérimentale. Il leur suffirait aujourd’hui de prendre contact avec nous et la start-up Hostabee et de déployer la solution de manière tout à fait classique.
Le coût d’investissement du projet s’élève à 76 000 euros. En tant qu’adhérente au programme européen Smart Cities Innovations Framework Implementation (SCIFI), Saint-Quentin a pu bénéficier d’une subvention à hauteur de 50% pour la création et le déploiement de la solution sur quatre des huit terrains aujourd’hui équipés. La commune a financé sur ses fonds propres le montant restant.
Ce coup de pouce aura permis de porter l’innovation jusqu’à maturation. Maintenant que le dispositif existe, son déploiement est bien plus facile et bien moins cher.
Nous avions déjà en interne toute l’expertise métier et une bonne compréhension des besoins sur le terrain. Pour la dimension numérique et outillage, nous avons été accompagnés par Hostabee, une start-up de techniciens-inventeurs spécialisés dans la gestion des données et de la création d’outils de pilotage.
Une deuxième structure, Pop School, avait également installé à l’époque des stations météo avec des capteurs d’humidité.
2016 - 2018
2018
2018 - 2020
2019
La valorisation de nos équipes : Ce projet a été reconnu à l’échelle nationale. Nous avons reçu le label « territoire innovant » en 2021 et fait l’objet de plusieurs articles de presse. C’est une belle marque de reconnaissance pour nos agents et pour l’intelligence collective dont ils ont fait preuve.
La réplicabilité : C’est bien entendu le point fort de cette solution. Elle est transposable sur n’importe quel terrain de sport, dans n’importe quelle collectivité. Avec la raréfaction de la ressource et la multiplication des arrêts préfectoraux dans certaines régions, elle devient d’autant plus pertinente.
Le coût de maintenance : Comme pour tous systèmes intelligents, il faut amortir les coûts de maintenance informatique lié à l’usage numérique. Chaque année, les coûts de maintenance s’élèvent ainsi à environ 20 000€.