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Muttersholtz (67) : Renaturation du Hoelachgraben, un cours d’eau semi-phréatique

Dans le cadre de sa démarche de protection et de reconquête de biodiversité entamée dès 2010, la commune de Muttersholtz a réalisé des travaux en 2022 pour renaturer un cours d’eau semi-phréatique.

Trois mares ont été créées pour apporter des surfaces en eau permanente. Entretien avec Patrick Barbier, maire de Muttersholtz, vice-président de la Communauté de communes de Sélestat.

Entretien avec Patrick Barbier, maire de Muttersholtz et vice-président de la Communauté de communes de Sélestat

Parole de collectivité
Patrick Barbier, maire de Muttersholtz, vice-président de la Communauté de communes de Sélestat – Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion des milieux aquatiques

Ce projet est présenté par :

  • Patrick Barbier, maire de Muttersholtz et vice-président de la Communauté de communes de Sélestat
L’objectif était de retrouver de la biodiversité. Les batraciens, les insectes et les plantes aquatiques sont revenus très vite.
Patrick Barbier

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de la renaturation du Hoelachgraben s’est-il imposé à l’agenda de la commune de Muttersholtz ?

En 2017, notre commune a été élue capitale française de la biodiversité. Nous avons toujours été motivés par les questions de protection et de reconquête de biodiversité. Dès 2010, nous avons mené un vaste programme de renaturation des cours d’eau.

Notre commune est traversée par de nombreuses rivières phréatiques. Le Hoelachgraben est un cours d’eau semi-phréatique qui ne s’écoule pas toute l’année. Il était en cours de fermeture avec des arbres et des ronces qui poussaient dans le fossé.

Nous avons donc transformé le fossé en une succession de trois mares pour permettre à l’eau de couler. La rive gauche du cours d’eau a été entièrement décaissée sur 300 mètres pour aménager une berge en pente douce au lieu du profil « baignoire » qui existait jusqu’alors, pour ménager un gradient d’humidité pour la flore, du plus sec (au niveau du champ de maïs) au plus humide (au niveau des mares). Cela a permis de constituer une trame herbacée en complément de la trame humide et de la trame arbustive, et la gestion annuelle en a été facilitée (fauche avec exportation jusqu’au lit du fossé).

L’objectif était de retrouver de la biodiversité. Les batraciens, les insectes et les plantes aquatiques sont revenus très vite.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Cette action s’inscrit dans notre démarche entamée en 2010 pour réaliser un atlas de la biodiversité communale. Il s’agit de réaliser un inventaire des richesses de la faune, de la flore et des milieux naturels présents sur notre territoire et de réfléchir à comment faire pour valoriser, protéger et reconquérir cette biodiversité.

Au fil des années, en intégrant aux discussions l’ensemble des acteurs du territoire (élus, agriculteurs, associations environnementales), nous avons réussi à créer des corridors écologiques comme celui-ci.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, l’étude d’impact était obligatoire car le Hoelachgraben est classé comme un cours d’eau et que la commune est classée au deux tiers en zone Natura 2000.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Ce type de projet impose une analyse écologique, une étude d’impact pour avoir les autorisations et ensuite, il faut des compétences techniques pour lancer les travaux. Dans ce cas de figure, comme nous sommes sur un terrain agricole, il était aussi primordial de discuter avec les agriculteurs qui exploitent les champs de maïs de part et d’autre du cours d’eau.

Nous avions une opportunité foncière car la commune est propriétaire de ces parcelles, mais il fallait associer les agriculteurs à ce projet pour ne pas être en confrontation avec eux.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la commune de Muttersholtz a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Il y a eu quelques expressions négatives de la part des habitants concernant le risque de propagation des moustiques. Mais ce n’est pas ce type de mares qui attire les moustiques. J’ai fait d’ailleurs remarquer à mes concitoyens qu’il n’y en avait pas eu beaucoup en 2024.

Dans les mares, les larves de moustiques servent de plancton animal, elles sont mangées par les larves de libellules et les batraciens. Les moustiques peuvent poser problème dans les écosystèmes non structurés. Ce n’est pas le cas ici.

Comment la commune de Muttersholtz a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Ce projet a coûté 75 956 euros. L’Agence de l’eau Rhin-Meuse a subventionné 67% du montant et la commune les 33% restants.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons travaillé avec la LPO (Ligue de protection des oiseaux), le SDEA (syndicat départemental de l’eau et de l’assainissement), le bureau d’études Sinbio, l’entreprise Nature et techniques, entreprise spécialisée dans la restauration et l’entretien des cours d’eau, basée à Muttersholtz.

Et nous avons discuté en amont avec les agriculteurs concernés par ce chantier. Nous avons veillé à respecter aussi leurs contraintes.

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Le projet en détails

Dates clés

2020

Début du projet

2021

Début des études préalables

2022

Fin des études préalables

Février 2023

Fin des travaux

Chiffres clés

950

m2 la surface des 3 mares créées

1

mois de travaux

75 956

€ de coût du projet

Résultats

  • 3 mares créées avec des centaines de batraciens répertoriés dans les mares par la LPO

À retenir

Grâce à ce projet, nous avons très vite vu un retour de la biodiversité. La LPO a répertorié les batraciens présents dans l’ensemble des mares. Résultat : nous avons tous les batraciens de la plaine d’Alsace !

Nous avons également retrouvé des plantes aquatiques rares comme le typha ou roseau à massette et le potamot coloré. C’est extraordinaire de voir la banque de graines qu’on arrive à réactiver ! Et les promeneurs nous disent que ces mares agrémentent le paysage.

Ce sont des espaces qu’il faut entretenir, il faut notamment gérer la fauche de l’herbe.

Ressources

Muttersholtz - Renaturation du Hoelachgraben

Le Hoelachgraben, fossé agricole, était en cours de fermeture. Après des études approfondies, il a été décidé de le rouvrir afin de ménager des surfaces en eau permanente.

Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Rhin-Meuse

Agence de l’eau Rhin-Meuse

logo sdea alsace moselle

SDEA

logo LPO ligue de protection des oiseaux

LPO (Ligue de protection des oiseaux)

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

SINBIO SCOP

Nature et techniques

En savoir plus sur la commune de Muttersholtz

habitants

2 000

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