Une zone humide alluviale restaurée en bord de Mosson (34)
Sur les communes de Lavérune, Saint-Jean-de-Védas et Saussan, une zone humide alluviale de 56,7 hectares joue un rôle essentiel en périphérie de Montpellier.
Cette zone humide régule les crues de la Mosson, purifie l’eau et abrite une riche biodiversité. Un plan de gestion, coordonné par la Métropole, l’EPTB Lez et les communes, assure sa préservation.
En 2021, un chantier exemplaire « bas carbone » a permis de restaurer 5ha sur une partie dégradée du site. Depuis, la Mosson retrouve ses fonctions écologiques. Lauréat du trophée IRIS 2021 et du prix du génie écologique 2022, cet espace offre aussi un lieu de détente apprécié des habitants.





Entretien avec Geoffrey Didier

Ce projet est présenté par :
- Geoffrey Didier, Animateur de la stratégie de restauration hydromorphologique des cours d’eau du bassin versant et du Plan de gestion des prairies alluviales et des ripisylves de la Mosson
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment ce projet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Le sujet s’est retrouvé sur notre feuille de route car, en parallèle de ce projet de restauration en bordure de la Mosson, je menais une étude importante à l’échelle du bassin versant sur le fonctionnement hydromorphologique des cours d’eau. En identifiant les désordres et les actions à mener pour restaurer les cours d’eau et les zones humides, j’ai ressenti le besoin de motiver les élus et nos partenaires. J’ai donc souhaité m’appuyer sur une vitrine, un projet de restauration pour anticiper le programme à venir. L’idée était de mettre en œuvre par anticipation une action pilote sur un petit secteur où nous avions la maîtrise foncière, en amont du futur programme visant 70 km de cours d’eau à restaurer.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
J’ai travaillé 10 ans dans un syndicat de travaux où j’ai mené plusieurs projets de ce type. De plus, dans le cadre du SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux), je participe à la rédaction d’avis techniques sur des projets de restauration ou de compensation, ce qui me permet de voir passer de nombreux dossiers..
Pour ce projet, j’ai voulu faire bien, être un peu ambitieux par rapport à certaines présentations qui se limitent à l’obligation compensatoire. J’ai voulu faire une opération exemplaire et sans regrets, le tout en restant humble, avec l’esprit de service public. J’ai donc cherché à co-construire le projet et à m’entourer d’une équipe technique solide, notamment avec les bureaux d’études Riparia et les Ecologistes de l’Euzières, qui ont permis la conception et la réalisation de ce projet.
Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ? Avez-vous obtenu l’adhésion des citoyens et/ou coconstruit avec eux ?
Il faut déjà travailler sur l’approche sociale et sociétale. Je n’avais pas d’obligation compensatoire, donc nous n’avions pas de calendrier strict ni de contraintes d’habitats ou d’espèces spécifiques. Je visais donc un projet ambitieux mais aussi intégré, sans contrainte d’entretien et ouvert aux usages actuels. J’ai donc instauré dès le début une forme de concertation et de co-construction avec les élus locaux et les associations d’usagers (randonneurs, promeneurs, pêcheurs, etc.)
L’idée était d’échanger avec eux pour comprendre leurs attentes et d’adapter le projet en conséquence. Le conseil que je donnerais est de bien lier les aspects techniques aux besoins des habitants et aux usagers locaux.
L’adhésion est un gage de qualité et cela paraît évident. N’ayant pas d’obligations, nous avions la souplesse d’adapter le projet en fonction des retours, par exemple pour l’emplacement d’un parking ou le tracé d’un sentier pédestre. Nous avons adapté le projet sur la forme pour répondre aux attentes de tous.
Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ? Comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?
L’étude globale sur le fonctionnement hydromorphologique des cours d’eau n’était pas encore finalisée.. Par contre, nous avions déjà réalisé en 2019 un plan de gestion du site, incluant la zone humide à restaurer. Ce plan de gestion intégrait un modèle hydraulique et proposait des actions de restauration et de gestion. J’avais donc un schéma de principe acté. Cet outil de gestion supra était également indispensable pour obtenir les financements.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?
Le projet d’un coût total de 1 310 000 € TTC a été cofinancé par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse (57%), la Région Occitanie (20%), Montpellier Méditerranée Métropole (19%) et la Commune de Lavérune (4%)
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
- Bureau d’études Riparia : Projet, dossiers réglementaires, suivi du chantier
- HTV : Modélisation hydraulique
- Les Ecologistes de l’Euzière : Coordinateur environnement, étude réglementaire, suivi après travaux
- CCE&C : Suivi hydrologique après travaux
- Artesie : Géotechnique, piézométrie
- DEKRA : Coordinateur santé prévention sécurité
Quels conseils donneriez-vous à un élu souhaitant se lancer dans un projet similaire ?
Le conseil que je donnerais est de ne pas être arrêté sur une idée figée au départ. Il faut partir avec une idée de projet sur un site, mais être prêt à ce qu’elle évolue au fur et à mesure de la maturation du projet. Il faut construire ensemble, car j’ai vu de nombreux projets être stoppés ou avortés par manque d’adhésion. Que ce soit un élu ou un autre porteur de projet, il faut vraiment le porter et le construire ensemble.
Sur le volet technique, il est crucial de rédiger des cahiers des charges rigoureux pour guider les entreprises. Il faut être aidant avec les bureaux d’études et les entreprises, chercher des compromis et des solutions aux problèmes.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails
Dates clés
2020
2022
2024
Chiffres clés
5 000
45 000
5
À retenir
Il est essentiel de lier les aspects techniques aux besoins des habitants et aux usagers locaux
La Mosson a retrouvé ses fonctions écologiques
Ressources
Syble.fr - La renaturation d’une prairie alluviale sur le Bassin Versant du Lez (34)
Recréer une prairie alluviale fonctionnelle, riche, diversifiée, en lien avec la nappe phréatique et la rivière Mosson
Les partenaires de ce projet

Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse

Région Occitanie
Montpellier Méditerranée Métropole

Commune de Lavérune

OFB

Conseil Départemental de l’Hérault
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Bureau d'études Riparia

HTV

Les Ecologistes de l'Euzière

CCE&C

Artesie

DEKRA
En savoir plus sur le Syndicat du bassin du Lez - EPTB Lez
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Données de contact
- Syndicat du bassin du Lez - EPTB Lez, Domaine de Restinclières 34730 Prades-le-Lez
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