Le Centre aquatique de Mâcon (71) optimise sa consommation d’eau

Comment le sujet de l’optimisation de l’eau du Centre aquatique communautaire s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le Centre aquatique a été construit dans les années 70. Lorsque j’ai rejoint la Direction des Centres aquatiques en 2021, ma mission a été de remettre le site à niveau, en remplaçant des anciens systèmes par des équipements de nouvelle génération.

Mon objectif prioritaire a été de réduire la consommation d’eau pour atteindre entre 30 et 50 litres par jour et par baigneur selon la fréquentation, alors qu’elle avoisinait les 200 litres. Pour cela, nous sommes passés de deux vidanges par an à une seule, ce qui nous permet d’économiser 2 000 m³ d’eau annuellement. Concrètement, nous réutilisons l’eau du bassin olympique extérieur en fin d’été en la transvasant dans les 5 bassins intérieurs. Cette opération est effectuée en concertation avec l’ARS Bourgogne-Franche-Comté, qui vérifie la qualité de l’eau.

Depuis 3 ans, nous avons aussi mis en place un circuit de réutilisation de l’eau issue des bassins dans les pédiluves après passage dans les analyseurs d’eau. Ce sont ainsi 10 m³ d’eau par 24 h qui sont réutilisés au lieu d’être déversés dans les égouts.
Des essoreuses à maillot de bain électriques ont également été installées en 2023 pour le confort des baigneurs. L’eau récupérée est utilisée pour rincer le sol.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Je me suis inspiré de mes expériences passées dans la gestion de centres aquatiques au sein de sociétés privées. De plus, nos échanges avec l’ARS Bourgogne-Franche-Comté ont permis de valider des options techniques tout en garantissant la qualité de l’eau de baignade et le confort des usagers.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Aucune étude n’a été nécessaire mais l’ARS Bourgogne-Franche-Comté a été consultée sur la faisabilité du transfert des eaux entre le bassin olympique extérieur et les bassins intérieurs.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

La gestion d’une piscine nécessite de s’entourer de compétences complémentaires capables d’effectuer les travaux d’électricité, de plomberie, de soudure PVC-cuivre ou encore de mécanique pour les moteurs. S’ajoutent également des compétences en gestion de Centrale de traitement d’air (CTA) pour garantir le confort thermique des usagers, en programmation d’appareils et en informatique pour administrer le logiciel de Gestion technique du bâtiment (GTC) permettant de gérer la température de l’eau des bassins en fonction des publics accueillis, selon les normes en vigueur, en direct ou à distance.

Le Centre aquatique, qui emploie 30 personnes l’hiver et 50 l’été, compte ainsi en permanence quatre techniciens et un responsable technique.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le Centre aquatique n’a pas communiqué auprès de ses visiteurs sur les travaux entrepris pour économiser l’eau. En revanche, une communication a été effectuée sur le port du bonnet de bain obligatoire, qui suscite parfois du mécontentement. Lors de l’instauration de cette mesure, en 2023, l’établissement a expliqué par voie d’affichage l’intérêt de cette mesure hygiénique pour le confort des baigneurs et qui permet également de moins filtrer l’eau et donc de l’économiser. Des bonnets de bain ont été offerts dans un premier temps puis des distributeurs ont été mis à disposition.

Des enquêtes de satisfaction sont à disposition dans le sas d’entrée du Centre nautique. Peu de commentaires ont été formulés, toutefois des remarques ont concerné la température trop froide des douches et ont conduit au changement d’un échangeur à plaque en septembre 2024 pour le remplacer par un échangeur de plus grande capacité afin de répondre à l’augmentation de la fréquentation de l’établissement. En parallèle, un autre échangeur a été installé sur un bassin pour réguler plus finement la température de l’eau en fonction de sa fréquentation.

Des visites des installations techniques de la piscine sont prévues à court terme pour permettre au grand public d’en découvrir les coulisses et le fonctionnement. 

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les investissements ont été modiques : la récupération de l’eau des analyseurs a nécessité des travaux de plomberie de l’ordre de 5 000 € pour prolonger un tuyau. Les essoreuses à maillot de bain ont été acquises au prix de 2 000 € chacune.

Ces dépenses ont été affectées aux petits équipements du budget de fonctionnement du Centre aquatique. 

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Mâconnais Beaujolais Agglomération dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté est partie prenante du projet, en tant que contrôleur de la qualité de l’eau.

Les analyses mensuelles sont effectuées par le laboratoire Carso.