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Le dessalement pour faire face à des risques majeurs (06)

Crée voilà cinq ans, la Direction des Risques Majeurs supervise sous la houlette du maire de Cannes, David Lisnard, la prévention et l’anticipation des évènements pouvant représenter des crises pour la commune.

Dans cette optique, Cannes s’est équipée il y a quelques mois de deux unités de dessalement permettant de produire de l’eau potable en continu face à un risque de séisme ou de sécheresse accrue pouvant porter atteinte à l’approvisionnement par les canalisations habituelles.

Permettant de produire environ 1300 litres par heure, avec un temps de mise en fonctionnement très réduit, ces deux dessalinisateurs sont à même de fournir de l’eau de boisson pour répondre à la demande de façon complémentaire en fonction des circonstances, mais aussi en période de sécheresse, de fournir une eau adaptée au lavage des rues ou à l’arrosage des espaces verts.

Entretien avec Yannick Ferrand, directeur à la direction des risques majeurs pour la mairie de Cannes

Parole de collectivité
Yannick Ferrand directeur à la Direction des Risques Majeurs de la ville de Cannes présente le dispositif de dessalement – Crédits photo : Banque des Territoires
Production de l’eau

Ce projet est présenté par:

  • Yannick Ferrand, directeur à la direction des risques majeurs pour la mairie de Cannes.
S’équiper d’unités de désalinisation est un vrai sujet pour les communes littorales, surtout vis à vis des restrictions d’usage que l’on a connues durant les dernières périodes estivales. Dans les années à venir, le sujet de l’eau va devenir majeur et nous allons devoir disposer de solutions pour aider des communes qui pourraient se trouver confrontées à des restrictions d’usage sévères. Mutualiser les moyens devient une nécessité.
Yannick Ferrand

Parole de collectivité

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Comment le sujet de l’achat de ces unités de dessalement s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

La sécheresse récurrente pendant deux années de suite a été l’un des premiers déclencheurs pour la mise en place de ce type d’équipement sur la commune, mais aussi le contexte géopolitique particulièrement tendu en ce moment.

Le maire David Lisnard est très conscient des crises de tous types qui peuvent impacter une commune et avec cette base de réflexion, nous avons souhaité agir en priorité sur deux leviers : la production d’eau potable de façon autonome grâce à la ressource inépuisable que représente l’eau de mer présente sur notre côte et le second levier qui est le plus problématique dans tout type de crise c’est la continuité des télécommunications.
Pour y remédier, nous avons acquis le dispositif SafetyCase, un système de communication d’urgence à même d’être déployée de façon autonome en tous lieu de la commune et permettant d’assurer une liaison par satellite quand tous les réseaux sont coupés ou endommagés.
Comme on l’a vu à la suite de la tempête Alex dans notre département en 2020, les crises de tout ordre peuvent survenir donc nous nous devons d’être prêts.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

La ville de Cannes est jumelée depuis 1991 avec la ville de Shizuoka au Japon, et M. le Maire a demandé que nous prenions exemple sur la culture du risque très importante dans la société nippone.
C’est un territoire qui a connu des catastrophes dramatiques avec le séisme de Kanto en 1923 faisant plus de 90 000 victimes et détruisant en grande partie Tokyo, puis Kobé en 1995, la catastrophe de Fukushima en 2011…

La ville est également jumelée avec la commune de Lviv en Ukraine depuis 2022. Nous apprenons aussi beaucoup vis à vis de ce qu’ils traversent de leur côté avec la guerre. Dans les cas de crises comme celle-là et de cataclysmes, ce sont toujours les deux mêmes problématiques qui surviennent : le manque d’eau potable et la perte des télécommunications. C’est sur ces deux aspects que nous nous sommes équipés pour pouvoir faire face.

Est-ce qu’une étude de faisabilité ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Non pas du tout, nous nous sommes lancés directement, en se rapprochant simplement des services de la sécurité civile basés à Nogent le Rotrou qui sont également équipés d’unités de dessalement et qui ont pu nous orienter vers les meilleures options à privilégier dans notre cas.
Leur retour d’expérience a été précieux pour préparer notre appel d’offre et dimensionner nos besoins en termes de taille d’unité. 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maitriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il n’y a pas particulièrement de compétence à avoir si ce n’est une culture du risque.

Plus concrètement, nous avons été formés par l’entreprise qui a été retenue pour l’appel d’offre et cette formation était comprise dans le prix des unités de dessalement.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons choisi de nous équiper de deux unités délivrant environ 650 litres d’eau potable chacune par heure, ce qui fait environ 1300 litres au total par heure. Nous sommes bien conscients que ce n’est pas suffisant pour assurer les besoins en eau de l’ensemble de la population cannoise en cas de crise majeure, mais cela pourra être considéré comme une solution de complément pour alimenter, par exemple, un centre d’accueil. Dans une optique de restriction d’eau, par contre, cela peut s’avérer déterminant pour fournir de l’eau en continu aux services communaux pour nettoyer les rues et arroser les espaces verts sans prélever la ressource dans les nappes phréatiques déjà mises à mal dans ces circonstances.
Et cela est d’autant plus vrai que l’été, la population de notre commune est multipliée par trois, passant de 74 000 habitants à plus de 220 000. 

Comment la collectivité a-t-elle financé le projet et quelles sont les aides sollicitées et obtenues ?

La collectivité a financé ce projet sur fonds propres sans aides extérieures. Les deux unités ont coûté 80 000 euros en tout, à cela s’ajoutent 10 000 euros par an de maintenance, une somme qui comprend le changement des filtres et la fourniture des différents produits nécessaires à son bon fonctionnement.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Aucun autre acteur nous a accompagné dans la mise en place de ce projet.

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Le projet en détails

Dates clés

2022

Inspiration

2023

Mise à l'agenda

6 à 8 mois

Diagnostic et Planification

2024

Réalisation

Chiffres clés

3 900

litres d'eau potable produites toutes les 3 heures dans les deux unités à partir de l'eau de mer

< 7

jours entre la livraison de la machine et la formation des équipes pour être opérationnels

1,5

an entre la décision d'achat et la livraison des deux unités

À retenir

En créant la direction des risques majeurs il y a cinq ans, M. le maire a souhaité disposer d’équipements pour pouvoir faire face à plusieurs types d’évènements. Acquérir ces équipements faisait partie de son objectif premier. Pour assurer une utilisation optimale de ces nouveaux outils, une partie de nos équipes (dont moi-même) a été formée à leur mise en place, et nous effectuons régulièrement, tous les trois mois environ, des tests d’usage pendant lesquels nous remplissons une citerne de 10 000 litres située à proximité immédiate des unités sur le port Canto. Cela afin que les équipes communales puissent disposer d’une réserve d’eau utilisable et ainsi se familiariser elles aussi avec l’usage de cette nouvelle ressource.

Les points négatifs sont assez peu nombreux, ils relèvent de la mise en œuvre quelque peu contraignante avec une formation de deux jours pour maîtriser l’utilisation des unités. Ce sont des contraintes inévitables qu’il convient simplement d’anticiper.

Ressources

Nice Matin - Traitée et désanlinisée, nous avons bu l'eau du port de Cannes

A l’occasion de la présentation de l’opération "Cannes Survie", la Ville a fait l’acquisition d’unités mobiles de traitement et désalinisation de l’eau de mer. Nous en avons fait l’expérience.

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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Nombre d'habitants

73 255

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