Les facteurs abiotiques, qui regroupent les éléments physiques et chimiques non vivants comme la température, la lumière, l’eau, la composition du sol ou encore la salinité, jouent un rôle déterminant dans la structuration et le fonctionnement des écosystèmes. Ils conditionnent la répartition des espèces, car chaque organisme possède des exigences spécifiques vis-à-vis de ces paramètres.
Par exemple, certaines plantes ne peuvent pousser que dans des sols riches en nitrates ou dans des milieux salés, tandis que d’autres nécessitent beaucoup de lumière ou d’eau pour se développer. De la même manière, la température influence le métabolisme, la croissance et la reproduction des êtres vivants : une espèce adaptée au froid ne survivra pas dans un climat chaud, et inversement2.
La disponibilité et la qualité de l’eau, la structure du sol, l’intensité lumineuse ou la composition chimique de l’air déterminent donc quels organismes peuvent s’installer, survivre et se reproduire dans un milieu donné.
Ainsi, les facteurs abiotiques définissent les limites écologiques d’un écosystème et favorisent l’apparition de communautés spécifiques d’êtres vivants. Toute modification de ces facteurs, qu’elle soit naturelle ou d’origine humaine, peut entraîner des changements profonds dans la composition et la dynamique des écosystèmes, en facilitant ou en limitant la présence de certaines espèces.
Les changements climatiques modifient profondément les environnements abiotiques en agissant sur des paramètres essentiels comme la température, la disponibilité et la répartition de l’eau, la composition de l’air, l’acidité des océans ou encore la fréquence des événements extrêmes.
L’augmentation des températures perturbe les cycles de vie, accélère l’évapotranspiration et modifie la structure des sols et des réseaux racinaires, tandis que la fréquence accrue des sécheresses et des fortes pluies bouleverse l’humidité des sols et la disponibilité en eau, affectant ainsi la stabilité et la fertilité des milieux terrestres.
Dans les milieux aquatiques, l’acidification des océans due à l’augmentation du CO₂ atmosphérique altère la chimie de l’eau, ce qui a des conséquences directes sur les organismes calcificateurs et sur la biodiversité marine.
L’élévation des températures et les modifications des précipitations entraînent également des changements dans la répartition des habitats, la migration des espèces et la composition des communautés, car certains environnements deviennent inadaptés aux espèces qui y vivaient auparavant.
Enfin, la multiplication des événements climatiques extrêmes comme les sécheresses, les inondations ou les incendies fragilise la structure physique des écosystèmes, accélérant l’érosion et la dégradation des sols.