Définition générale
Qu’est-ce qu’un modèle numérique de terrain (MNT) ?
Le modèle numérique de terrain (MNT) est une représentation numérique tridimensionnelle du relief naturel d’une zone géographique. Cette représentation s’appuie sur une grille régulière de points d’altitude, chaque point indiquant une hauteur précise par rapport au niveau de la mer, dépourvue de toute présence végétale, bâtie ou autre. Les technologies employées pour créer ce modèle combinent la photogrammétrie aérienne, le LIDAR (télédétection laser) ou encore des relevés radar, qui capturent avec précision les variations du terrain. Le résultat forme une cartographie altimétrique exploitable dans différents formats compatibles avec les systèmes d’information géographique (SIG). Pour les collectivités territoriales, le MNT constitue une source incontournable. Il offre une photographie fidèle et continue du relief, ce qui facilite l’analyse des pentes, la gestion des eaux (ruissellement, inondations), ainsi que la conception et la localisation des infrastructures publiques telles que les réseaux d’eau potable, d’assainissement, ou les voies de circulation. Contrairement à d’autres utilisations plus récréatives ou grand public du relief digital, l’approche ici se concentre sur un outil technique au service de la prise de décision et de la programmation territoriale.
La base de données altimétrique BD ALTI, produite par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), représente la principale ressource nationale pour ces modèles. Réactualisée régulièrement, elle propose des données à différentes résolutions adaptées aux besoins opérationnels des collectivités, du pas large de 25 mètres à des précisions métriques. Le MNT peut aussi s’appuyer sur des levés spécifiques pour les zones d’informations sensibles ou techniques, comme les modèles issus du LIDAR aéroporté.
Définition technique
Le modèle numérique de terrain s’appuie sur un raster composé d’une matrice régulière dont chaque cellule contient une valeur altimétrique précise, correspondant à une élévation naturelle sans objets en surface. Sa résolution, ou pas, indique la distance entre deux points de mesure, variant typiquement de un à vingt-cinq mètres selon la technologie de capture.
Les données brutes proviennent de différentes méthodes, la plus répandue étant le LIDAR aérien, qui envoie des impulsions laser vers le sol et mesure le temps de retour. Les résultats offrent une densité élevée de points altimétriques qui sont ensuite interpolés pour reconstituer la grille du MNT. Le processus intègre aussi un filtrage rigoureux pour éliminer les végétaux et bâtiments, assurant ainsi un modèle du « sol nu ». Les modèles conformes au Référentiel à Grande Échelle (RGE ALTI) de l’IGN sont normalisés pour garantir des métadonnées précises sur la qualité, l’origine et la date du relevé. Le MNT s’insère dans les SIG pour des analyses topographiques, calcul de pentes, orientation des écoulements, création de profils altimétriques et simulations hydrauliques. Son exploitation demande des capacités de traitement de données géospatiales avancées pour vérifier la cohérence et compenser les zones d’ombre ou de bruit.
Définition juridique et réglementaire
Le modèle numérique de terrain est soumis à une réglementation européenne et nationale qui structure les modalités de sa production, diffusion et usage. Au niveau européen, la directive INSPIRE impose des normes d’interopérabilité, de qualité et d’accessibilité pour les données géographiques à vocation territoriale, intégrant le MNT dans les bases réglementaires garanties au service des politiques publiques.
En droit français, le modèle numérique de terrain est une composante essentielle des référentiels topographiques délivrés par l’IGN, notamment la BD ALTI et le RGE ALTI. Ces documents respectent la législation sur les données publiques, notamment la loi CADA, qui encadre la libre diffusion des informations administratives. Les collectivités disposent ainsi généralement d’un accès sécurisé et, dans certains cas, gratuit à ces données pour leurs projets d’aménagement.
La prise en compte des MNT s’inscrit aussi dans différentes obligations réglementaires, telles que les Plans de Prévention des Risques (PPR) ou les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT), où la topographie influence directement l’évaluation des risques naturels. La collectivité doit veiller à l’exactitude et à la pérennité des données utilisées dans ces cadres pour garantir des décisions solides.
Certaines restrictions légales peuvent apparaître concernant la diffusion intégrale des données, notamment dans des zones sensibles (sites classés, zones militaires), obligeant les gestionnaires publics à s’assurer que les données utilisées dans leurs applications respectent ces contraintes tout en conservant la pertinence pour leurs missions.
Cas d’usage
| Cas d’usage | Description | Bénéfices |
| Aménagement urbain | Localisation précise des infrastructures et réseaux d’eaux | Adapte les projets au relief naturel, évite les risques topographiques |
| Gestion des risques d’inondation | Cartographie fine des zones inondables | Protège les populations, optimise les plans d’urgence |
| Optimisation des réseaux d’eau potable | Calcul des pentes pour un acheminement efficace et durable | Améliore la performance et la longévité des réseaux |