Empreinte eau : de quoi s’agit-il ?
L’empreinte eau individuelle représente la quantité totale d’eau douce utilisée quotidiennement par une personne. Pour calculer cette consommation, il faut considérer l’eau utilisée de manière directe et indirecte.
Qu’est-ce que l’empreinte directe et indirecte ?
L’empreinte directe représente l’eau consommée par un individu le plus souvent via le réseau d’eau. Elle comprend ainsi des actions telles que boire, se laver, faire la vaisselle ou arroser son jardin. Notre empreinte eau ne se limite néanmoins pas à ces usages. Il faut aussi prendre en compte la consommation indirecte c’est-à-dire l’ensemble de l’eau nécessaire à la production des biens et services que nous utilisons. On parle d’empreinte indirecte puisque cette eau est souvent invisible aux yeux du consommateur : difficile en effet de voir les 13 000 L d’eau nécessaires à la production d’un téléphone. Pour mesurer l’empreinte indirecte, on retrace ainsi toute la chaîne de production de l’objet pour constater la quantité d’eau utilisée durant le processus de fabrication. L’empreinte indirecte comprend ainsi divers domaines allant de l’alimentation à l’énergie en passant par le textile et les produits numériques. Finalement, mesurer l’empreinte eau c’est calculer l’ensemble de l’eau nécessaire à la production des biens et services consommés quotidiennement par une personne. Cependant, ces deux catégories sont en fait très déséquilibrées puisqu’en moyenne en France chaque personne consomme chaque jour 6 000 litres d’eau de façon indirecte contre 150 litres de façon directe.
Pourquoi calculer son empreinte eau est utile ?
Selon l’ONU, en 2020, 2,4 milliards de personnes vivaient déjà en situation de stress hydrique c’est-à-dire que les ressources en eau disponibles dans le pays sont inférieures à la demande. Or, la croissance de la population, des températures et l’évolution des modes de vie ne vont faire qu’augmenter les besoins en eau. La gestion durable de l’eau apparaît alors comme un enjeu commun majeur pour assurer l’accès à l’eau potable pour tous, fondamentale pour la santé et le bien-être. Calculer son empreinte eau permet de prendre conscience de la place primordiale de l’eau dans tous les secteurs : l’alimentation, les achats, l’énergie ou le bâtiment : l’ensemble de notre système économique s’appuie en fait sur l’utilisation de quantités d’eau importantes. En calculant son empreinte eau, il est plus facile de prendre conscience du volume d’eau requis pour la production de nos objets du quotidien.
Quelles méthodes sont utilisées ?
Pour évaluer l’empreinte eau, deux méthodes sont les plus communément utilisées : celle développée par le Water Footprint Network et la méthode Aware. La méthode du Water Footprint Network s’appuie sur des moyennes mondiales pour mesurer l’eau consommée et polluée tout au long de la chaîne de production. Sa méthode de calcul prend en compte l’eau bleue, l’eau verte et l’eau grise afin d’obtenir une empreinte eau globale :
● L’eau bleue représente les eaux prélevées sous terre ou en surface. Elle est par exemple utilisée pour l’irrigation ou les usages quotidiens.
● L’eau verte se réfère à l’eau de pluie stockée dans les sols majoritairement utilisée pour l’alimentation.
● L’eau grise désigne les volumes d’eau nécessaires au traitement et à la dépollution des eaux usées.
La méthode Aware (Available WAter REmaining) pondère les consommations d’eau effectives par un facteur traduisant la rareté de l’eau dans la région où elle a été utilisée. Ce choix part du principe que le calcul de l’empreinte eau se doit de prendre en compte les situations de stress hydriques dans le monde. Elle considère que la consommation d’un litre d’eau n’a pas le même impact selon son lieu, voire sa période de consommation. Rien qu’à l’échelle de la France, un litre d’eau en Bretagne en novembre et un litre d’eau dans les Pyrénées-Orientales en août n’ont pas la même « valeur », l’impact sur la ressource eau n’est pas le même.
Comment l’empreinte eau peut-elle être utile aux collectivités ?
En France certaines régions sont régulièrement confrontées à des déficits en eau douce qui touchent les populations ainsi que les activités agricoles et industrielles de la région. Dans les Pyrénées-Orientales, par exemple, les épisodes de stress hydrique sont très fréquents et on retrouve régulièrement le département en alerte renforcée ou en situation de crise sur le site VigiEau. Ces évènements vont se développer et s’intensifier dans les années à venir en France et dans le monde. Les collectivités ont donc un rôle à jouer pour sensibiliser dès à présent leurs populations sur leur consommation en eau. Pour agir durablement sur la ressource en eau, il est ainsi essentiel d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés et notamment les populations qui seront les premières touchées par les restrictions d’eau de leur collectivité. L’empreinte eau peut être utilisée dans les écoles comme un outil éducatif de sensibilisation pour faire prendre conscience aux élèves de la fragilité de la ressource en eau et de son importance pour la société.
Des campagnes de sensibilisation auprès du grand public autour du calcul de l’empreinte eau peuvent réduire les consommations individuelles à l’échelle d’une collectivité. Créer une dynamique autour de la réduction de l’empreinte eau, par l’organisation de défis pour mener des « semaines de réduction de l’empreinte eau », est particulièrement efficace pour impliquer activement les citoyens. En prenant alors conscience de leur principaux pôles de consommation d’eau, les habitants peuvent eux-mêmes tenter d’agir sur leur utilisation de l’eau. Plus encore, le calcul de l’empreinte eau peut se révéler être une stratégie innovante pour les collectivités afin de mettre en place des projets plus adaptés aux réalités locales. Cet outil offre en effet la possibilité d’exploiter des données pour comprendre les habitudes de consommation des habitants et agir en conséquence. Ces statistiques peuvent également favoriser la mesure de l’efficacité des actions de sensibilisation et des politiques publiques mises en place par les collectivités.
Conclusion : Vers une gestion durable et collective de l’eau
« L’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène est le besoin humain le plus fondamental pour la santé et le bien-être » 2 – Objectif 6 : eau propre et assainissement, des objectifs de développement durable de l’ONU. Alors que l’eau est la ressource la plus fondamentale pour assurer le bien-être de la population, son accès devient de plus en plus difficile. Les pénuries d’eau s’accentuent partout dans le monde rendant chaque geste crucial. L’engagement collectif est une des clés pour avoir un impact durable et celui-ci ne peut se faire sans une sensibilisation d’ampleur. Les outils novateurs tels que le calcul de l’empreinte eau peuvent se révéler particulièrement efficaces pour enclencher une dynamique collective autour d’une réduction de l’empreinte eau globale. Si vous n’avez encore jamais estimé votre empreinte eau, testez notre outil Mon Empreinte Eau utilisant la méthodologie du Waterfootprint Network.
