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Rénover le réseau d’assainissement pour moins polluer (80)

Suite à une étude diagnostique, un gros chantier de mise en conformité du réseau d’assainissement a été mené dans la commune de Longpré-les-Corps-Saints (80). Il a permis en 2021 et 2022 de rénover le linéaire du réseau d’assainissement et d’installer des réseaux séparatifs eaux usées/eaux pluviales. En réduisant notablement les eaux de drainage et de pluie admises en station d’épuration, ces travaux permettent d’en limiter les débordements, source de pollution dans la rivière voisine. Le chantier a été financé par l’Agence de l’eau Artois-Picardie et l’Etat.

Entretien avec Robert Debray, maire de Longpré-les-Corps-Saints

Parole de collectivité
Robert Debray - Crédits photo : Banque des Territoires
Assainissement des eaux usées

Le projet est porté par :

  • Robert Debray, président du Syndicat mixte d’aménagement de la vallée de l’Airaines et maire de Longpré-les-Corps-Saints, une commune de 1690 habitants dans le département de la Somme (80)

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de l’amélioration du réseau d’assainissement s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Le réseau d’évacuation des eaux usées de Longpré-les-Corps-Saints était ancien et vétuste. Les tuyaux étaient encore en grès, posés dans un sol marécageux très meuble. Au fil des ans, les tuyaux se sont déboîtés ou cassés, avec des fuites sources de pollution des sols.

En parallèle, nous constations que de grosses quantités d’eaux pluviales rejoignaient le réseau des eaux usées. Notre station d’épuration communale n’a pas les capacités de traiter autant de volume et une partie de cette eau se trouvait donc rejetée sans traitement dans notre rivière, l’Airaines. Nous avions jusqu’à 25 déversements par an. Ces épisodes réguliers nuisaient au renouvellement de la conformité de notre station d’épuration et menaçaient de causer une baisse des primes pour épuration versée par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie.

Cette dernière nous enjoignait d’installer une nouvelle station, la nôtre ayant plus de 40 ans. Avant d’envisager ce lourd investissement, nous avons mis en œuvre la remise en conformité du réseau avec sa réfection et des travaux séparatifs pour ne plus mélanger eaux usées et eaux pluviales. Ces travaux ont été menés par la commune dont je suis le maire.

 

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous avons choisi d’être accompagnés par un bureau d’études spécialisé dans la gestion durable de l’eau et des déchets, la société Amodiag. Les travaux ont été assez classiques mais ont pris pas mal de temps. En 2021 et 2022, il y avait des tranchées partout dans la ville. Nous avons enlevé les tuyaux en grès transportant les eaux usées et les avons remplacés par de nouveaux, installés sur un lit de graviers eux-mêmes posés sur une bâche, afin d’éviter le contact avec le sol marécageux. Souvent, les tranchées étaient remplies d’eau, il a fallu en mesurer le volume, l’analyser et préciser à la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) où cette eau serait rejetée. Au total 173 branchements ont été rénovés et cinq créés.

Autre chantier de mise en conformité : la pose d’un collecteur d’eaux usées pour chaque maison, ce qui n’était pas le cas.

Nous avons par ailleurs installé une canalisation réservée aux eaux pluviales. En parallèle, il a fallu beaucoup communiquer auprès des 25% de propriétaires dont les eaux pluviales étaient connectées au réseau d’eaux usées. Ils sont tenus de mettre fin à cette connexion et de trouver une solution pour évacuer leurs eaux de pluie. Si elles ne peuvent être infiltrées sur la parcelle, un siphon d’évacuation vers le réseau d’eaux pluviales est installé. Nous préparons une convention avec l’Agence de l’Eau pour que les propriétaires obtiennent des subventions car ces travaux peuvent être coûteux et sont à leur charge.

 

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Une étude diagnostique du système d’assainissement s’est imposée afin de pouvoir dimensionner au mieux les futurs ouvrages et de déterminer les travaux à réaliser.

En outre, la commune a souhaité avoir à sa disposition une étude permettant d’identifier l’ensemble du patrimoine d’eaux pluviales, d’apprécier son état et de comprendre son fonctionnement. Une fois ces éléments connus et les dysfonctionnements localisés, des solutions ont été proposées et hiérarchisées.

 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

La compétence en termes d’assainissement collectif est détenue par la commune. Le système est donc géré en régie. Un contrat est réalisé entre la commune et le SATESE qui est chargé de la mise en place de la procédure d’autosurveillance. La totalité de la zone agglomérée est desservie par le réseau collectif.

 

Lors des phases de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Sur ces gros chantiers, il me semble primordial d’anticiper pour préparer les esprits et échanger avec les habitants. Nous avons expliqué l’intérêt du projet bien en amont et à chaque étape du chantier. Nous l’avons souvent évoqué dans le journal municipal et sur notre appli mobile gratuite Centocity. Par définition, la rénovation d’un réseau d’assainissement n’est pas visible, c’est moins valorisant que celle d’un bâtiment ou d’un stade ! C’est pourquoi la pédagogie et la répétition sont nécessaires.

Il en sera de même pour la nouvelle station d’épuration, dont nous espérons lancer l’étude fin 2023. Dans les années à venir, la bonne gestion de l’eau, comme celle des déchets, sera une priorité. Anticiper permet aussi de relever progressivement les taxes plutôt que de procéder à une forte augmentation d’un coup.

 

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant total de l’opération s’élève à 1 464 648,12 € TTC (études, AMO, travaux).

L’accompagnement financier est de l’ordre de 80 % (65% Agence de l’Eau, 15% Etat).

 

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Nous avons été accompagnés techniquement via une mission de maîtrise d’œuvre par le bureau d’études spécialisé Amodiag Environnement (Prouvy, 59).

Pour l’instruction administrative du dossier et notamment les dossiers de subvention, nous sommes aidés par l’EPTB Somme-AMEVA (Dury, 80). Il accompagne les collectivités de la Somme sur les aspects techniques, juridiques et administratifs de protection et de gestion de l’eau.

Nous avons aussi étroitement travaillé avec la DDTM pour le volet réglementaire.

Les travaux ont été réalisés par l’entreprise SADE (Paris, 75), spécialiste en conception-construction et maintenance des réseaux d’eau.

Le projet en détails

Dates clés

2019

Mise à l'agenda et inspiration

2020

Compétences

2020

Diagnostic et planification

2021 - 2022

Réalisation

Chiffres clés

1 465 648 €
Coût global du projet
2 ans
Durée des travaux par tranches
2 680 mètres
Linéaire de conduite déposées et reposées

Résultats

  • Les usagers signalent qu'il y a beaucoup moins de problèmes d'écoulement. Auparavant, il y avait régulièrement des ralentissements de débit, liés à des canalisations qui s'étaient retrouvées en contrepente au fil du temps et des mouvements du sol.

À retenir

Les volumes d'eau arrivant a la station d'épuration sont en baisse

Moins de problèmes d'écoulement des eaux

Des débordements ont encore lieu. La commune est en attente de conventionnement avec l'Agence de l'Eau qui permettra aux riverains de financer les travaux de déconnexion entre leurs eaux pluviales et le réseau d'assainissement municipal.

Ressources

En savoir plus sur la commune de Longpré-les-Corps-Sains

Nombre d'habitants

1 690

Données de contact

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