Garantir la défense incendie, c’est rendre possible l’installation de nouveaux habitants sur le territoire (44)
La commune de Fégréac (2 283 habitants) enregistre depuis plusieurs années une démographie négative. Pour accompagner l’installation de nouveaux foyers, la commune s’attelle à lever un frein majeur à la construction : garantir la défense incendie des habitations isolées.
En effet, pour que les sapeurs-pompiers puissent brancher leurs moyens d’extinction du feu, la municipalité doit s’assurer que chaque bâtiment se situe à moins de 200 mètres d’une source d’eau, ou à moins de 400 mètres si l’habitation est isolée. La commune s’est dotée en 2022 d’une première réserve d’eau entre deux villages, rendant possible l’implantation de nouvelles habitations.
Un déploiement de 28 points d’eau est à l’étude.





Entretien avec Régis de Barmon, élu en charge de l’urbanisme, de la voirie, des services techniques et des services d’eau de la commune de Fégréac

Ce projet est présenté par :
- Régis de Barmon, élu en charge de l’urbanisme, de la voirie, des services techniques et des services d’eau de la la commune de Fégréac
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la protection incendie s’est-elle imposée à l’agenda de la commune de Frégréac ?
La protection incendie est devenue une priorité pour la municipalité. Nous avons l’obligation légale de défendre toutes les habitations contre les incendies, une responsabilité qui peut entraîner des répercussions en matière d’assurance ou de justice si elle n’est pas respectée. Le Plan local d’urbanisme (PLU), adopté en 2017, a considérablement réduit le nombre de parcelles constructibles dans les villages. De nombreuses demandes de permis de construire en zone rurale ont été rejetées au motif que la défense extérieure contre l’incendie n’était pas suffisamment assurée. Notre commune enregistre depuis plusieurs années une démographie négative. Pour inverser la tendance, nous déployons la défense incendie. Une première poche d’eau de 60 m³ a été installée entre deux villages où des terrains constructibles ont été identifiés.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Notre territoire est desservi en partie par le réseau d’eau potable public ainsi que par 13 groupements d’eau associatifs dans les zones rurales. C’est une particularité de notre territoire, ces réseaux ne sont pas raccordés entre eux et sont gérés par des bénévoles. Ces groupements ont été créés dans les années 1960, lorsque l’eau courante n’était pas disponible dans tous les villages. Il nous était impossible d’installer des poteaux incendie car la pression était insuffisante. Nous avons étudié une solution autonome sur un foncier communal. La poche d’eau souple s’est imposée.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous avons passé un contrat avec la SAUR, qui est également le délégataire de service d’eau du bourg, afin d’analyser les ressources en eau disponible (mare, étang…) et identifier les emplacements pour y installer de futurs réservoirs souples. La SAUR nous a aidés à prioriser les projets en fonction de la densité de population, des plans de développement urbain et des facteurs de risque potentiels. Cela permet de concentrer les efforts sur les zones les plus vulnérables ou les plus stratégiques.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Il faut avoir une bonne connaissance de son territoire et cibler les zones à potentiel de développement pour accompagner les habitants dans leurs besoins de construction. Il est préférable d’installer les poches sur du foncier communal pour avoir la maîtrise du projet et éviter le conventionnement avec des propriétaires privés. Ce travail s’est fait en lien avec la commission voirie représentée par une dizaine d’élus et deux pompiers volontaires qui connaissent bien le territoire et les besoins du SDIS 44.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
La SAUR établit pour 2025 la planification stratégique du déploiement des 28 points d’eau en tenant compte des contraintes techniques, financières et environnementales. Nous travaillons également avec les responsables du SDIS pour notre commune. Ils nous apportent des conseils et participent aux réunions organisées avec les habitants.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
La municipalité a financé le projet sur ses ressources propres. Le coût a été de 7 000 € comprenant les matériaux, la main-d’œuvre et les équipements nécessaires. L’installation a été faite en régie par les agents municipaux : travaux de terrassement, installation des soubassements et mise en place des grillages et des panneaux. Les groupements d’eau associatifs ont également contribué en remplissant gratuitement les réserves d’eau installées. À l’avenir, la commune sollicitera des subventions au titre de la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR).
Quels sont les acteurs qui ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Le projet a renforcé la collaboration entre la municipalité et les groupements d’eau associatifs. ces groupements sont gérés par des bénévoles, souvent des habitants des villages concernés. Chaque groupement possède une autorisation préfectorale pour la vente de l’eau. Ils sont soumis à la surveillance de l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour la qualité de l’eau.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.

Le projet en détails
Dates clés
2021
2021
2022
2025 - 2035
Chiffres clés
7000
10
Résultats
La réalisation en régie communale a permis de réduire les coûts opérationnels.
À retenir
Le projet a renforcé la collaboration entre la municipalité et les groupements d’eau associatifs.
Les poches souples existent dans toutes les tailles, elles s’adaptent à l’emplacement.
Cela représente un entretien supplémentaire pour les services techniques qui s’assurent du bon fonctionnement des vannes et de l’état de la poche. Nous avons fait le choix de clôturer le site pour éviter les dégradations, ce qui augmente le coût de l’opération.
Ressources
Ouest-France : Une première réserve d’eau contre les incendies installée à Fégréa
Une citerne souple autoportante de 60 m3 vient d’être installée au croisement des villages de Penhoët, La Ponnais et Trenneban. Première étape d’un programme de travaux et de déploiement de défense incendie mené par la commune de Fégréac.
Les partenaires de ce projet

SDIS

SAUR
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habitants
Données de contact
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