À Anglès (81), le réseau d’eau retrouve son étanchéité
Avec ses 500 habitants, le village d’Anglès, niché au cœur de la Montagne Noire, a pendant longtemps été alimenté par un réseau d’eau potable défectueux. En moyenne, seule 30 % de l’eau pompée dans la rivière Arn parvenait jusqu’aux habitations, le reste se perdant dans la nature en raison des fuites.
Après avoir mené des études préalables, le maire Alain Barthes a engagé en 2022 des grands travaux pour changer des centaines de mètres de canalisations et installé des compteurs de sectorisation afin de mieux détecter les fuites.
Au bout de trois ans de chantier émaillés par de fréquentes des coupures d’eau, le rendement du réseau a été grandement amélioré : désormais près de 80 % de l’eau envoyée dans les canalisations arrive jusqu’aux robinets des particuliers. Un succès de taille pour l’élu, qui en avait perdu le sommeil.






Entretien avec Alain Barthes, maire d'Anglès
Ce projet est présenté par :
- Alain Barthès, maire d’Anglès
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Quand on a des fuites, il faut agir car il y a urgence ! C’est un projet qui nous a occupés pendant les trois premières années du mandat : il a d’abord fallu trouver un bureau d’étude puis réaliser un schéma directeur d’eau potable et enfin trouver les financements. Comme tout ce qui touche à l’eau, il s’agit d’un projet au long cours, qui engage la collectivité sur les dix prochaines années.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
On a utilisé notre bon sens paysan pour résoudre un problème spécifique à Anglès puisque chaque commune a une morphologie particulière. Ce n’est pas le bureau d’études qui nous a imposé quoique ce soit. Par contre, l’Agence de l’eau nous a intimé de régler ce problème de fuites avant tout autre chose.
Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ? Avez-vous obtenu l’adhésion des citoyens et/ou coconstruit avec eux ?
Concernant les compétences, il faut maîtriser l’hydrologie, c’est pour cela qu’on s’appuie sur les bureaux d’études, sans qui nous ne pourrions rien faire.
Concernant l’adhésion des citoyens, nous l’avons obtenue naturellement car tout le monde a compris pourquoi nous engagions des travaux d’ampleur. L’adhésion des habitants est d’autant plus grande que nous avons réussi à maintenir le coût de l’eau à 1,8 euros le mètre cube. Personne ne s’est plaint des perturbations de la circulation ou des coupures d’eau intempestives à la pause déjeuner. Nous avons essayé au maximum de communiquer en amont sur ces coupures, via notamment la page Facebook de la mairie.
Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ? Comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?
Oui, en s’appuyant sur les bureaux d’étude. Même si leurs services sont chers, il faut se donner les moyens de faire appel à eux car nous ne pouvions rien faire sans leur appui technique. Heureusement, le schéma directeur et la maîtrise d’ouvrage sont ensuite pris en charge à hauteur de 80 %.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?
Coût du projet : 500 000 euros
Agence de l’eau Adour-Garonne : 250 000 euros
Département du Tarn : 150 000 euros
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Le Département du Tarn nous a accompagné tout le long du projet, afin de répondre aux questions du bureau d’étude sur la réglementation. Les échanges avec l’Agence de l’eau ont également été réguliers. Les élus ont par ailleurs été très soutenants, ils ont assisté assidument à toutes les réunions pour comprendre techniquement le projet.
Quels conseils donneriez-vous à un élu qui souhaiterait se lancer dans un projet similaire ?
C’est un challenge aussi intéressant qu’épuisant. L’eau potable est la future guerre de demain. La sécheresse est là, le manque d’eau est criant et les normes sanitaires sont de plus en plus strictes. Il faut être très motivé pour s’attaquer à ce dossier.
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Le projet en détails
Dates clés
2021
2022
2024
2024
Chiffres clés
30 à 80
500 000
1,8
À retenir
C’est très chronophage, il nous a fallu deux ans d’études préalables de 2020 à 2022 suivis de trois ans de travaux, de 2022 à 2025, pour parvenir à un résultat
En tant que maire, on engage sa responsabilité, ce qui peut parfois empêcher de dormir. Lors de la fête d’Anglès il y a trois ans, on m’a informé d’une fuite massive, à minuit j’ai donc décidé de fermer les vannes jusqu’à 8 heures du matin et de ne plus servir que de la bière aux festivaliers. C’était ça ou nous n’aurions plus d’eau le lendemain matin. Heureusement, personne ne s’en est aperçu mais je n’en ai pas dormi de la nuit…
On y passe des nuits entières mais ça marche !
Ressources
Les partenaires de ce projet

Agence de l'eau Adour Garonne
En savoir plus sur la commune d'Anglès
habitants en 2022
Données de contact
- Mairie, 79 Place de la Mairie, 81260 Anglès
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