Le syndicat des eaux du Giromagny (90) renouvelle, pas à pas, son réseau de canalisation d’eau potable

Comment ce projet de changement des canalisations s’est-il imposé à l’agenda de votre syndicat ?

Ces travaux de renouvellement des canalisations sont inscrits dans notre programme pluriannuel de restauration des canalisations (PPRC). Nous nous sommes engagés dans ce vaste projet depuis 2001 afin de renouveler une bonne partie des 145 kilomètres de réseau que nous gérons. Il s’agit de remplacer les anciennes canalisations vieillissantes en fonte grise. Elles ont été installées entre 1949 et 1959 mais, avec le temps et l’usure, elles ont tendance à casser sous l’effet notamment des changements de températures et de générer également, aux embranchements, un phénomène dit d’eau rouge sous l’effet de l’oxydation de la fonte dans les conduites où l’eau est demeurée stagnante.

Nous les remplaçons donc par des canalisations en polyéthylène, un polymère thermoplastique qui a l’avantage d’être plus souple mais aussi plus résistant à la corrosion. Nous remplaçons ainsi en moyenne 1, 952 km de canalisation par an. Soit un investissement moyen annuel de 437031,47 euros.
Pour l’année 2023, nous avons ainsi remplacé 2600 mètres de linéaire dans les communes de Giromagny, Chaux, Lepuix et Grosmagny.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous déterminons les sections à changer en fonction des fuites qui ont été préalablement repérées. Ensuite, le choix de canalisations en polyéthylène s’explique en raison des spécificités de ce matériau : sa légèreté et sa souplesse mais aussi de sa grande résistance aux écarts de températures.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Il nous faut suivre les indications du plan local d’Urbanisme (PLU) et sur cette base, déplacer parfois les canalisations qui avaient été, à l’époque, implantées sur des terrains privés.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il faut bien connaître son réseau et ses branchements. Tout comme le plan de prévention du risque inondation (PPRI) élaboré par les services de l’Etat. Enfin, il est bien sûr nécessaire de savoir évaluer l’âge et la vétusté d’une conduite. En s’appuyant sur ces différents éléments, nous déterminons ainsi pour chaque tronçon si la conduite, bien qu’ancienne, peut être conservée ou non.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment le syndicat a-t-il assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le secteur géré par le syndicat dessert en eau potable 11845 habitants. Les habitants concernés par les travaux sont tenu au courant par nos services et la commune. Les coupures d’eau n’excédent pas plus de 4 heures de temps.
Après une coupure, il peut y avoir des variations de pression. Il faut un peu  de temps pour que les canalisations se chargent correctement.

Comment le syndicat a-t-il financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant du projet pour l’année 2023 s’est élevé à 890 929 euros H.T. Sur ce montant, nous avons reçu un financement par l’Agence de l’Eau de 438 065 euros et une subvention de 100 000 euros de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR). Le reste est assuré en auto-financement pour un montant de 352 864 euros dont 300 000 euros issus d’un emprunt auprès de la Banque des Territoires.

Nous remplaçons ainsi en moyenne 1, 952 km de canalisation par an.
Soit un investissement moyen par an de 437031, 47 Euros.

Sur les vingt dernières années, ce sont près de 10 millions d’euros investis et 40,5 kilomètres de conduites remplacées. L’investissement annuel avoisine les 455 000 €, soit le tiers du budget du syndicat.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le syndicat intercommunal des eaux de Giromagny dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Dans la préparation et la réalisation de ce projet, on a pu compter sur l’accompagnement et l’expertise de plusieurs acteurs clés :

• Bureau d’études : Les sociétés IRH, SINBIO et ECA ont apporté leur savoir-faire technique et stratégique pour assurer la faisabilité et la qualité du projet.
• Les entreprises : Les travaux ont été réalisés par STPI, SARL HUSSON et Grasseler TP, qui ont mis leur expertise au service de la concrétisation du projet sur le terrain.
• Les partenaires institutionnels : La Communauté de communes des Vosges du sud a joué un rôle essentiel en offrant son soutien et en facilitant la mise en œuvre de ce projet ambitieux.

Grâce à cette collaboration étroite entre tous ces acteurs, on a pu mener à bien ce projet avec succès.