Comment le sujet du rattachement d’Alsting au réseau d’eau potable de l’intercommunalité s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

La commune d’Alsting gérait elle-même son eau jusqu’en 2014, date à laquelle elle a demandé en 2014 à être reliée à la Communauté d’Agglomération de Forbach Porte de France. À ce titre, Alsting est désormais pris en charge dans le cadre du contrat d’affermage d’eau potable VEOLIA.

Alsting disposait de son propre forage ; or l’eau issue de celui-ci présentait une dureté de 40 degrés français, donc bien supérieure à la normale. Jugée non conforme pour la consommation, car riche en calcaire et en minéraux, elle obligeait les habitants à s’équiper d’un adoucisseur d’eau. Aussi, nous avons pris la décision en 2019 de raccorder à notre réseau d’eau potable le réservoir d’Alsting au point le proche géographiquement à savoir le château d’eau de Spicheren.

Les travaux se sont étalés sur quinze semaines de travail effectif. Débutés le 17 février 2020, ils se sont interrompus le 17 mars pour 2 mois à cause du Covid, le projet a été réceptionné le 6 avril 2021. Depuis, le forage a été mis à l’arrêt en 2021 et déséquipé en 2022, il n’est pas obturé, juste fermé et sécurisé. Nous nous en servons aujourd’hui pour vérifier le niveau de la nappe phréatique.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous nous sommes rapprochés de notre fermier Véolia pour réfléchir à ce qu’il était envisageable de faire : le choix de l’implantation et le piquetage des parcelles pour rester sur le plus possible sur le domaine public, la prise de contact avec les propriétaires des 8 terrains agricoles privés que nous traversions …

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Le cabinet de géomètres Guelle et Fuchs à Forbach a été mandaté pour la réalisation d’une étude. Celle-ci a présenté 2 tracés réalisables. Des hauteurs de Spicheren à Alsting en passant à travers champs et forêts, le premier était le plus direct. Le second impliquait de passer par la route départementale et nécessitait un surpresseur pour remonter l’eau vers le réservoir. Beaucoup plus compliqué à mettre en œuvre et d’un coût nettement plus élevé, notre choix s’est porté vers la première solution. La mission de maîtrise d’œuvre a été commandée au mois d’avril 2019 et les offres ont été reçues en décembre 2019.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il est indispensable de bien connaître le réseau d’eau et les besoins de la commune en termes de volume. Le château d’eau de Spicheren étant situé plus en altitude, il s’agissait de ramener l’eau gravitairement au réservoir d’Alsting. Nous avons dû faire une étude topographique pour les niveaux et une étude de pertes en charge pour le bon dimensionnement des conduites afin de garder une pression et de garantir un débit constant.

Au total, nous avons posé 3118 mètres linéaires de canalisation de fonte d’un diamètre de 200 mm. 210 marqueurs passifs ont été placés sur cette conduite afin de pouvoir la localiser, des purges et des ventouses ont été installées pour l’évacuation de l’air.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Pour le dimensionnement, nous nous sommes appuyés sur l’étude. Concernant les terrains agricoles privés, nous avons contacté les propriétaires par un courrier auquel ils nous ont répondu en autorisant le passage. Le tracé passait à proximité d’une ZNIEFF, une zone naturelle protégée, dans laquelle se trouvaient des haies spécifiques et des orchidées. C’était peut-être les acteurs les plus difficiles à convaincre. Malgré toutes nos précautions et les préconisations,  nous avons “abîmé” un massif sur l’ensemble des travaux aussi, nous avons envoyé un courrier de conciliation et avons réalisé des opérations pour eux  tels que l’empierrement d’un accès à leur zone et la création de panneaux informatifs.

Pour la traversée du domaine forestier d’Alsting, nous avons pris contact avec l’ONF.  Bien que nous ayons privilégié les chemins forestiers, nous avons dû à certains endroits couper tout droit. Quelques arbres ont été abattus pour laisser passer les engins de chantier. Les tranchées représentaient 80 cm de large et 1m20 de profondeur, ce qui nécessitait des machines spéciales.

Comment la CAFPF a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le coût global du projet s’élève à 628 364 € TTC, il comprend l’abattage d’arbres, l’élagage, la maîtrise d’œuvre, les travaux spécifiques et Veolia. Le financement a été porté à 100% par la Communauté d’agglomération de Forbach sur la taxe eau.

Annuellement la vente d’eau aux particuliers nous permet de dégager une surtaxe, une enveloppe, avec laquelle nous effectuons nos travaux sans impacter sur le prix de l’eau des ménages.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagné dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Véolia, notre fermier, nous a accompagnés dans la préparation. Puis le cabinet d’étude Guelle et Fuchs de Forbach s’est occupé de l’étude et l’adjudicateur du marché, TP Klein de Diebling a entrepris les travaux.