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Un aqueduc interdépartemental pour sécuriser l’approvisionnement en eau (35)

Le Syndicat mixte de Gestion des Eaux d’Ille-et-Vilaine (SMG Eau 35) a construit en 2023-2024 la troisième tranche d’un aqueduc reliant l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan. Cet ouvrage est conçu pour fonctionner dans les deux sens.

L’été, l’usine de Rennes peut renforcer l’approvisionnement du Morbihan et de la Loire-Atlantique pour faire face aux pics de fréquentation sur le littoral.

L’hiver, l’usine d’Arzal, dans le Morbihan, peut soutenir la demande de l’Ille-et-Vilaine. Ce chantier sur 59 kilomètres implique de nombreuses collectivités.

Le budget de 45,7 M€ est financé à hauteur de 20 M€ par un Aquaprêt de la Banque des Territoires.

Entretien avec Joseph Boivent et Jean-Pierre Trouslard

Parole de collectivité
Joseph Boivent (à gauche) et Jean-Pierre Trouslard – Crédits photo : Banque des Territoires
Distribution de l’eau

Ce projet est présenté par :

  • Joseph Boivent, président du Syndicat Eau du Pays de Fougères et président du Syndicat mixte de Gestion de l’Eau d’Ille-et-Vilaine (SMG Eau 35)
  • Jean-Pierre Trouslard, Ingénieur en hydraulique au SMG Eau 35 et référent du dossier
Une ressource de secours supplémentaire en cas de sécheresse
Joseph Boivent

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de la construction d’un aqueduc interdépartemental s’est‐il imposé à l’agenda de votre syndicat ?

Joseph Boivent : La construction d’un aqueduc était évoquée depuis les années 2000 pour sécuriser l’approvisionnement en eau en reliant les deux plus grosses usines de Bretagne : Arzal (56) et Villejean à Rennes (35). Les années 1989, 1990 et 1991 ont été trois années sèches et ont déjà mis en évidence la nécessité de structurer au niveau départemental la distribution d’eau potable. Ces mêmes réflexions ont conduit en 1993 à la création du Syndicat mixte de Gestion de l’Eau d’Ille-et-Vilaine (SMG Eau 35).

L’aqueduc Vilaine-Atlantique a été conçu en trois tranches. Les deux premières, entre Arzal et Bain-sur-Oust (soit 40 km), ont été réalisées respectivement en 2010 et 2012. Il y avait déjà urgence à sécuriser le Morbihan et la Loire-Atlantique, départements dont la population augmente fortement en été avec le tourisme.

Dorénavant, on sait que le changement climatique peut aussi mettre en difficulté la ressource principale de l’Ille-et-Vilaine, à Chèze-Canut (35). Alors, le schéma de sécurisation de l’approvisionnement en eau de 2016 a lancé la réalisation de la troisième tranche de l’aqueduc. L’objectif est de pallier à la fois le risque de plusieurs années sèches et celui de non-remplissage de la retenue de Chèze-Canut. En hiver, lorsqu’il y a moins d’habitants en Morbihan, l’eau pourrait être prise au niveau de l’usine d’Arzal (56) pour alimenter l’Ille et Vilaine, et laisser ainsi notamment la retenue de Chèze-Canut se remplir. Cela pourrait apporter jusqu’à 20 000 m/ jour.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Joseph Boivent : Nous avons bénéficié de l’expérience de la réalisation des deux premières tranches. Nous avons aussi visité l’usine Saint-Gobain PAM Canalisations, à Pont-à-Mousson (54), qui a fourni les tuyaux en fonte ductile. Nous avons choisi ce matériau car la fonte résiste bien dans le temps. Sa durée de vie est supérieure à 100 ans.

Jean-Pierre Trouslard : Nous avons de nombreux exemples d’interconnexions réussies en Bretagne. Dès les années 80 une liaison a été créée avec les Côtes-d’Armor, puis celle entre Dinan et Hédé a été construite en 1993. Puis, d’autres ont suivi.

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Jean-Pierre Trouslard : Une étude d’impact a été réalisée pour chaque tranche des travaux. Pour la troisième nous nous sommes appuyés sur 10 ans de retour d’expérience des tranches 1 et 2. Lors de la décision du tracé de l’aqueduc, nous avons cherché à limiter les traversées de zones humides et de cours d’eau. L’aqueduc ne passe dans aucune zone Natura 2000. Ce protocole a été réalisé avec les services de l’État et un bureau d’études en environnement. Une fois les entreprises sélectionnées, nous avons adapté le tracé en détail pour éviter le plus possible les haies ou arbres.  Le bureau d’études était présent sur site pendant le chantier pour des derniers ajustements.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Joseph Boivent : Cela a nécessité une bonne capacité de travail avec diverses collectivités, car le projet implique plusieurs communes et collectivités. Le SMG Eau 35 a réalisé 52 km de conduite pour son compte et la partie sud (7 km) a été réalisée pour la collectivité Eaux & Vilaine.

Jean-Pierre Trouslard : Il a fallu des compétences en hydraulique (pompage, génie civil…), en environnement (étude d’impact notamment), en matériaux, en travaux (micro-tunneliers pour forer sous les routes et cours d’eau), ainsi que des compétences en matière de foncier, pour gérer les servitudes et les indemnités avec les propriétaires des terrains sur les 59 km de l’aqueduc.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t‐elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Joseph Boivent : Le projet a été dimensionné en fonction de la ressource disponible à l’usine d’Arzal (56) et du débit permis par l’existant (1re et 2e tranches de travaux réalisées dans les années 2010).

Le projet a connu un recours au tribunal : il était critiqué par des associations de protection de l’environnement, qui jugeaient qu’il fallait plutôt travailler sur les économies d’eau. Nous aussi sommes convaincus que la première action à mener c’est la sobriété ! Nous travaillons aussi en ce sens, mais le risque de pénurie reste trop fort pour se passer d’un tel équipement. Le dialogue avec les associations a permis de mieux leur faire comprendre la nécessité de cet aqueduc.

Comment la collectivité a‐t‐elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Joseph Boivent : Le projet s’élève à 45,7 M€ HT. Il bénéficie d’un Aquaprêt de 20 M€ de la Banque des Territoires et de 10 M€ de prêt du Crédit Mutuel Arkéa. Le reste est auto-financé par le SMG Eau 35. La Collectivité Eaux & Vilaine a financé la partie réalisée sur son territoire, pour 4 M€ environ.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné le syndicat dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Jean-Pierre Trouslard : Avec les sous-traitants, ce sont plus de 40 entreprises qui ont travaillé sur le projet.

  • Maître d’œuvre : Safege et Bourgois
  • Bureau d’étude en environnement : Safege
  • Géomètre : Quarta
  • Géotechnique : Calligée
  • Géomètres fonciers : Euryece Consulting et 1Terrain
  • Coordonnateur Sécurité et Protection de la Santé : Dekra
  • Contrôleur technique : Qualiconsult
  • Coordonnateur environnement : Seged

 

Ainsi que 9 entreprises titulaires pour les canalisations et 4 pour le génie civil et le pompage.

 

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Le projet en détails

Dates clés

2004

Avant projet

2007

Concertation interdépartementale et accord sur le projet

2016 - 2019

Mise à l’agenda de la 3e tranche et recherche de compétences (2019)

Janvier 2023 - juin 2024

Réalisation de la 3e tranche

Chiffres clés

59

Km de longueur de la 3e tranche de l’aqueduc

11000

Tuyaux

45,7

M€ de Coût du projet

Résultats

  • L'aqueduc est en service et un syndicat des eaux de la Dordogne a déjà manifesté son intérêt pour un tel aqueduc.

À retenir

La principale difficulté a été de mettre en place une concertation au niveau départemental. Ceci d’une part pour que la Collectivité Eau du Bassin rennais ne supporte pas seule les frais d’exploitation et d’autre part pour que cette collectivité s’engage à redistribuer la ressource.

Le litige avec les associations de protection de l’environnement a aussi provoqué du retard dans le calendrier.

Ressources

Eau35.fr - L’Aqueduc Vilaine Atlantique (AVA)

L’aqueduc Vilaine Atlantique est un projet structurant à plusieurs titres

Banque des Territoires - Ille-et-Vilaine : La Banque des Territoires signe un prêt de 20 M€ pour la construction de l’Aqueduc Vilaine Atlantique.

La Banque des Territoires signe un prêt de 20 M€ pour la construction de l’Aqueduc Vilaine Atlantique avec le Syndicat Mixte de Gestion de l'approvisionnement en eau potable d'Ille-et-Vilaine (SMG-Eau35).

Les partenaires de ce projet

Banque-des-territoires-Vertical.png

Banque des Territoires

EPTB eaux et vilaine

Collectivité Eaux & Vilaine

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Crédit Mutuel Arkéa

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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Safege et Bourgois

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Saint-Gobain PAM Canalisations

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Quarta

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Calligée

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Euryece Consulting

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Dekra

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Qualiconsult

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Seged

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