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A Meyreuil (13), la ripisylve de l’Arc retrouve toute sa place

À Meyreuil (Bouches-du-Rhône), l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau Menelik a conduit la restauration de la ripisylve (la végétation naturelle qui borde les cours d’eau) de l’Arc afin de renforcer la biodiversité et améliorer la qualité écologique du cours d’eau.

Le projet, mené sur 460 mètres de berges, associe techniques de génie végétal, concertation locale et nouvelles pratiques d’entretien pour une gestion durable des milieux aquatiques.

Entretien avec Ugo Lepoix et Pascal Berbain

Parole de collectivité
Ugo Lepoix, technicien rivière (à gauche) et Pascal Berbain, responsable du pôle gestion de la végétation (à droite), Menelik - Crédit photo : Banque des Territoires
Gestion des milieux aquatiques

Ce projet est présenté par :

  • Ugo Lepoix, technicien rivière, Menelik
  • Pascal Berbain, responsable du pôle gestion de la végétation, Menelik
Restaurer la ripisylve, c’est redonner à la rivière sa capacité à vivre naturellement, sans tout maîtriser. Ce projet montre qu’on peut concilier biodiversité, usages hum
Ugo Lepoix, technicien rivière, syndicat mixte Ménélik

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de la restauration de la ripisylve sur les berges de l’Arc s’est-il imposé à votre agenda ?

Ugo Lepoix : Le site du Canet de Meyreuil est à la fois une zone d’expansion de crues, un lieu de pêche très fréquenté et un espace de promenade. Au fil du temps, la végétation de berge s’était appauvrie, à cause d’un entretien trop intensif mené par les services municipaux : débroussaillage régulier, suppression des arbustes après chaque crue, fauchage systématique… »

Pascal Berbain : La commune voulait valoriser cet espace de nature au cœur d’une zone d’activité, tout en retrouvant un équilibre entre usage public et préservation écologique. Nous avons proposé un projet qui recrée une ripisylve fonctionnelle sur 460 mètres de berge, capable d’abriter la biodiversité tout en intégrant les usages existants. C’est un secteur vivant, avec les pêcheurs, les promeneurs, les bureaux alentour. Le but était de concilier ces usages avec le retour d’un paysage de rivière, plus naturel, et moins “parc urbain”.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Pascal Berbain : Nous ne sommes pas partis d’un modèle existant ; à notre expérience s’est ajoutée celle de l’entreprise La Compagnie des Forestiers, basée à Lambesc. Elle maîtrise les techniques de génie végétal et nous a aidés à sélectionner les techniques adaptées. Tout s’est construit de manière pragmatique : observer, échanger, ajuster. Le projet s’est imposé comme un compromis entre restauration écologique et maintien des usages.

Ugo Lepoix : Nous avons mené plusieurs visites de terrain avec les élus, l’association locale de pêche et les services techniques pour ajuster les zones d’intervention. Par exemple, nous avons choisi de ne pas planter sur une zone ponctuellement très fréquentée par les pêcheurs, afin de ne pas gaspiller de moyens là où les berges seraient piétinées.

Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Ugo Lepoix : Il faut savoir travailler dans le temps long et en coopération. Un projet comme celui-ci implique la commune, les techniciens, les usagers et les élus. Il est aussi important d’avoir une culture technique sur le génie végétal, les cycles de croissance des essences locales, la gestion des crues et les contraintes de terrain.

Pascal Berbain : L’enjeu principal est d’obtenir l’adhésion des services d’entretien, car la réussite ne se joue pas seulement au moment des travaux : elle dépend surtout de la façon dont les berges seront gérées après. Nous avons travaillé en concertation avec les équipes municipales pour qu’elles cessent de faucher les trois premiers mètres en haut de berge et laissent la végétation se densifier.

Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ?

Pascal Berbain : Un premier mémoire technique a été réalisé par La Compagnie des Forestiers en janvier 2024, suivi de plusieurs visites sur site au printemps avec les élus, les pêcheurs et les gestionnaires de la zone d’activité. Ces échanges ont permis d’ajuster le phasage et le linéaire d’intervention.

Ugo Lepoix : Les travaux se sont déroulés de novembre 2024 à février 2025. Ils ont consisté à reprofiler les berges, mettre en œuvre des fascines de saules et d’hélophytes, replanter des ligneux, ensemencer et protéger le tout par des ganivelles. Nous avons aussi posé des blocs rocheux pour diversifier les écoulements. Au total, ce sont 583 plants qui ont été installés : 354 sur les berges et 229 en arrière berge, dans le parc.

Comment le projet a-t-il été financé et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?

Ugo Lepoix : Le coût global s’élève à environ 88 000 euros HT. Le financement a été assuré par la taxe Gemapi et porté par le syndicat Ménélik, avec une contribution du Département. L’agence de l’eau n’est pas intervenue spécifiquement sur cette opération. L’entreprise La Compagnie des Forestiers assure une garantie de reprise et d’entretien sur trois ans, incluse dans le montant global.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Pascal Berbain : Le projet a impliqué de nombreux partenaires : la commune de Meyreuil, les services techniques, la fédération de pêche, l’AAPPMA locale et La Compagnie des Forestiers. Chacun a joué un rôle : concertation, coordination, réalisation. Cette approche collective a été essentielle pour adapter le projet aux usages et garantir sa pérennité.

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Le projet en détails

Dates clés

Janvier 2024

Mémoire technique initial

Novembre 2024

Début des travaux

Février 2025

Fin de chantier

2026 - 2027

Suivi écologique et garantie de reprise

Chiffres clés

583

plants installés

88 000

euros HT d’investissement

170

m de berges aménagées et plantées

À retenir

Les points positifs résident dans l’implication de tous les acteurs, la bonne reprise de la végétation, et surtout l’évolution des pratiques d’entretien municipales

Le projet a aussi une dimension pédagogique avec des panneaux explicatifs prévus pour sensibiliser le public

Côté freins, nous avons identifié quelques difficultés à repérer les plants la première année, faute de tuteurs, et une reprise plus lente dans les zones ombragées

Ressources

La campagne de gestion de la ripisylve démarre sur le bassin de l’Arc

Menelik lance sa campagne hivernale 2024-2025 d’entretien de la végétation des berges sur le bassin versant de l’Arc

Les partenaires de ce projet

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