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Entre Nîmes (30) et Caissargues, le Vistre revitalisé et reboisé sur 2,5 km

Inondations, eaux de qualité médiocre … après des décennies de canalisation et de gestion purement hydraulicienne du Vistre, l’EPTB Vistre Vistrenque a inauguré en 2023 un nouveau tronçon revitalisé de 2,5 km, entre Nîmes et Caissargues. Quelque 5000 arbres et arbustes y ont été plantés pour réinstaller les arbustes disparus de la plaine et recréer un corridor de haies en limite de l’espace naturel et le long des chemins.

Les rives adoucies et le lit majeur dans lequel serpente désormais la rivière sont immédiatement recolonisés par une faune et une flore avide de s’y développer. Un gain réel en termes de reconquête morphologique et de biodiversité, mais encore relatif sur le volet de la qualité des eaux, tributaires des rejets extérieurs.

Entretien avec Caroline Kanel

Parole de collectivité
Caroline Kanel, cheffe du service Rivières à l'EPTB Vistre Vistrenque - Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion des milieux aquatiques

Ce projet est présenté par :

  • Caroline Kanel, cheffe du service Rivières à l’EPTB Vistre Vistrenque
Quand les considérations hydrauliques prennent le pas sur le reste, on passe à côté de notre projet de revitalisation
Caroline Kanel

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet de la revitalisation du Vistre en amont de Caissargues s’est-il imposé à l’agenda de l’EPTB ?

Nous avons saisi l’opportunité de deux mesures de compensations : l’une, liée à l’impact de la ligne à grande vitesse (LGV) Nîmes-Montpellier qui passe sur le plateau des Costières et prend en écharpe des cours d’eau d’une grande richesse, l’autre de l’impact d’une ligne tram-bus qui empiète sur le lit majeur du Vistre. Plutôt que de compenser au cas par cas, 50 mètres ici et 50 mètres là, nous avons proposé de mutualiser les dégradations au profit d’une compensation globale sur 2,3 km particulièrement endommagés du Vistre, lui-même très dégradé.

Cette rivière a été artificialisée après-guerre et reçoit en outre les rejets urbains, industriels et agricoles d’un territoire très anthropisé, qui altèrent la qualité de ses eaux au point d’avoir été à une époque qualifiées d’« égout à ciel ouvert ». Ce constat a été fait dès les années 90 lorsque les communes situées le plus en aval du territoire sud Gard ont tiré la sonnette d’alarme. Il est à l’origine de la création du Syndicat mixte du bassin versant du Vistre en 1997 et de notre schéma de restauration qui vise à la fois la qualité des eaux, le risque d’inondation et la biodiversité.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Je répondrais : beaucoup d’observation ! Nous bénéficions du retour d’expérience des opérations menées précédemment. Nous disposons aussi d’anciennes cartes cadastrales de l’époque napoléonienne qui attestent de la sinuosité très marquée du Vistre. C’est elle que nous essayons de reproduire dans nos interventions. Le principe est également de resserrer le fond du lit pour avoir d’avantage d’eau en période de basses eaux et favoriser ainsi l’oxygénation et la vie dans le cours d’eau. Pour cela, on adoucit les berges pour que la végétation se développe et recrée un corridor de biodiversité qui n’existait plus de part et d’autre.

Enfin, on multiplie par 10 l’aire naturelle autour du linéaire du cours d’eau. 2 km revitalisés nécessitent environ 20 hectares de terres rendues à la nature et qui se reboisent progressivement : ombrage du cours d’eau, espace de biodiversité, corridor de fraîcheur dans la plaine… C’est aussi une zone tampon : les riverains ne subissent plus les dégâts causés par un cours d’eau corseté (érosions de berge, ravinement lors des crues, dépôts de déchets), la rivière est protégée des pollutions par la végétation.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

La conception du projet et la levée des contraintes par les études topographiques, hydrauliques, hydrogéologiques, géotechniques ont pris un an, auxquelles ont succédé une autre année d’instruction réglementaire et une supplémentaire, pour des fouilles archéologiques. Les bords du Vistre sont riches en vestiges datant de l’âge du bronze, certains datant même du Mésolithique. La maîtrise foncière des terres est étudiée en parallèle.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Notre effectif à l’EPTB est d’une vingtaine d’agents aux compétences variées : géographe, hydrogéologue, hydraulicien, agronome… En 2004, ont été embauchés 5 forestiers pour entretenir ces nouveaux sites revitalisés, restaurer la végétation, l’entretenir, maintenir l’écoulement de la rivière. Ils connaissent les cours d’eau par cœur. Nous nous appuyons également sur l’expertise d’un groupement de maîtrise d’œuvre pour la conception morphologique du nouveau tracé.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment l’EPTB Vistre Vistrenque a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

En dehors de l’acquisition foncière auprès des populations riveraines, une étape qui nous a amenés à échanger avec elles, il n’y a pas eu de réelle concertation. Mais bientôt nous disposerons d’une continuité revitalisée sur le Vistre et le Rhôny, accompagnée d’une approche paysagère et dotée de projets de liaisons douces entre les villages. La participation des citoyens va être sollicitée dès 2025 pour qu’ils se réapproprient les rivières.

Comment l’EPTB a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

  • Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, principal partenaire financier : 51% (hors mesures compensatoires)
  • Oc’VIA + Nîmes Métropole : 45% (mesures compensatoires)
  • EPTB : 4%

Oc’Via est la société de projet titulaire du partenariat public-privé signé avec SNCF Réseau pour la réalisation du Contournement ferroviaire de Nîmes et de Montpellier (CNM).

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné l’EPTB Vistre Vistrenque dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

  • Groupement maîtrise d’œuvre : VDI (Vincent Desvignes ingénierie) – Riparia – JL Hentz
  • Office français de la biodiversité (OFB)
  • Coordination SPS : CSMC
  • Entreprise de travaux : PERRIER TP – COLAS (terrassements), DIAZ Frères (végétalisation)
  • Fédération de pêche du Gard
  • Communication : Clap Nature
ANEB - Association Nationale des élus des bassins

Ce retour d'expérience vous est proposé par l'EPTB Vistre Vistrenque

L’Etablissement public territorial de bassin Vistre Vistrenque a pour compétence la gestion des rivières et des eaux souterraines sur le territoire au sud du Gard. Ses principales missions sont : l’entretien de la ripisylve, la revitalisation des cours d’eau, la gestion des inondations, la gestion et protection de la ressource en eau souterraine destinée à l’eau potable (qualité et quantité) et protection des captages prioritaires.

Ce retour d’expérience s’inscrit dans le programme de valorisation de gestion en commun par bassin porté par l’ANEB

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Le projet en détails

Dates clés

2004-2017

Inspiration

2018

Mise à l'agenda

2019-2020

Diagnostic et planification

2021-2022

Réalisation

Chiffres clés

7

mois de travaux, de novembre à mai

500

arbres plantés par les écoles primaires du secteur

3 032 000

euros de coût de projet

Résultats

  • Un intérêt croissant pour la rivière de la part de la population.

À retenir

Le retour de la biodiversité soutenu par la recréation d’une connexion entre le lit majeur et la rivière (le castor et la loutre se sont réinstallés à l’amont immédiat sur un tronçon revitalisé en 2004)

Le ralentissement (dynamique) des eaux en période de crue et la diminution des dommages (ravines, effondrement des berges, déchets plus faciles à ramasser ou à piéger sur place plutôt qu’en mer)

Le coût (mais l’entretien d’une rivière canalisée coûte cher sans compter les dommages générés lors des crues)

Ressources

Sauvons l'eau - Gard : Inauguration du Vistre revitalisé en amont de Caissargues

L’EPTB Vistre Vistrenque a restauré près de 2,3 km de rivière, entre Nîmes et Caissargues, dans le Gard. Ce projet a également fait l’objet d’un reboisement sur 20 hectares et permettra un stockage supplémentaire de 45 000 m3 lors des crues.

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

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Colas Terrassements

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Groupement maîtrise d’œuvre : VDI (Vincent Desvignes ingénierie) - Riparia – JL Hentz

diaz frères

Diaz Frères

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Coordination SPS : CSMC

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Perrier Travaux Public

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