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Une passe à poissons au barrage de Saint-Dizier (52) assure la continuité écologique sur la Marne

Après quatre années d’études préalables, la passe à poissons du barrage de Saint-Dizier sur la Marne, inaugurée en janvier 2024, permet aux poissons de circuler librement de l’aval à l’amont.  Ce barrage qui a pour vocation, grâce à la réserve du lac du Der, d’écrêter les crues et d’ alimenter la rivière en période de sécheresse et dont les vannes se ferment ou s’ouvrent en fonction des saisons et des conditions climatiques, ne permettaient pas jusqu’alors la remontée du courant par les poissons migrateurs. Désormais, truites et anguilles peuvent, sans obstacle majeur, remonter ou descendre la rivière pour rejoindre leurs zones de reproduction. Ce projet, porté par l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lac, a demandé des travaux de génie civil atypique d’un montant de 3,7 millions d’Euros et financés à hauteur de 80 % par l’Agence de l’eau.

Parole de collectivité
Jerome Brayer, responsable unité exploitation à l'EPTB - Crédits photo : Banque des Territoires
Gestion des milieux aquatiques

Ce projet est présenté par :

  • Jérôme Brayer, responsable unité exploitation réservoir Marne au sein de l’établissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs.

 

Etendue sur 60 mètres de long et d'une épaisseur de 2,80 mètres comprenant 15 bassins s'étageant sur 3 mètres de dénivelé, elle constitue, à ce jour, la passe à poissons la plus importante de la Marne et de l'ancienne région Champagne-Ardenne.

Jérôme Brayer

Parole de collectivité

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Comment ce projet de passe à poissons s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Il s’agissait de répondre à une obligation règlementaire pour assurer la continuité écologique sur la Marne imposée par la directive européenne sur l’eau édictée en 2000. Celle-ci demande de garantir la libre circulation des poissons et le transport suffisant des sédiments sur les cours d’eau. Or ce barrage faisait obstacle à la circulation des poissons car lorsque les vannes sont abaissées, le niveau de la Marne en amont monte de deux mètres et une partie de ses eaux se déverse dans un canal qui alimente le lac du Der. Cela créait donc un obstacle pour les poissons positionnés en aval du barrage puisqu’ils se trouvaient dans l’incapacité de remonter le courant. Cette passe en bordure du barrage leur permet donc de remonter le courant – en terme technique la montaison – même lorsque les vannes sont baissées. Etendue sur 60 mètres de long et d’une épaisseur de 2,80 mètres comprenant 15 bassins s’étageant sur 3 mètres de dénivelé, elle constitue à ce jour la passe à poissons la plus importante de la Marne et de l’ancienne région Champagne-Ardenne.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous sommes allés chercher des retours d’expérience auprès d’autres acteurs comme l’Office français de la biodiversité (OFB). Par exemple, elle nous a indiqué comment mettre en place un dispositif pour permettre aux anguilles de circuler au fond de l’eau. Nous avons aussi eu des informations fournies par des entreprises gérantes de centrales hydroélectriques. Il nous a fallu au préalable quatre ans d’études pour déterminer la structure la plus optimisée pour réaliser cette passe à poissons.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Oui, cette étude a été réalisée par le bureau d’étude ISL.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Les compétences requises relèvent du domaine de l’hydrologie, du génie civil et nécessitent une maitrise dans le domaine piscicole que nous sommes allés chercher auprès de l’OFB et des fédérations de pêches.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons eu des échanges réguliers avec les services de l’Etat et de l’OFB qui ont été, tout au long des travaux, présents aux différentes réunions d’étapes.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant global de ce projet s’élève à 3, 7 millions d’Euros TTC. L’agence de l’eau a apporté une contribution à hauteur de 80 %, soit près de 3 millions d’euros. Nous avons financé le reste à hauteur de 20 % du coût global.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné l’EBTP dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le bureau d’étude Ingérop, spécialiste en ingénierie, a assuré la maîtrise d’œuvre. La société Bouygues a, quant elle, réalisé les travaux de génie civil et de terrassement tandis que l’entreprise INEO a pris en charge les travaux de vantellerie et du système d’automatisme des vannes.

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Le projet en détails

Dates clés

2013

Mise à l'agenda

2019-2022

Inspiration

Juin 2022

Diagnostics & Planification

2022-2023

Réalisations

Chiffres clés

3 700 000

Montant total des travaux en euros TTC

60

Longueur de l'ouvrage en mètres

13

Mois pour réaliser l'ouvrage

Résultats

  • Ce projet constitue maintenant un point d'appui pour la réalisation à venir d'une passe à poisson à Louvemont dans la Haute Marne sur la rivière La Blaise.

À retenir

Ce projet était une première pour nous et donc il fut particulièrement complexe à mettre en oeuvre autant pour ce qui concerne sa conception que sa réalisation. Malgré des conditions d'exploitation qui pouvaient être tendues, il a pu toutefois aboutir dans les délais prévus.

Le chantier s'est déroulé sans accrocs mais je note néanmoins des délais assez longs pour la validation des vannes par les services de contrôle. Cela pouvait atteindre 3 à 4 mois d'attente.

Les partenaires de ce projet

Office français de la Biodiversité-ofb

OFB

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Logo_Ingerop

Ingérop

bouygues

Bouygues

INEO_Logo

INEO

En savoir plus sur la commune de Saint-Dizier

Nombre d'habitants

22 045

Données de contact

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