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Une haie et de la prairie pour protéger le champ captant de Pont du Château (63)

Afin de protéger les puits de captage sur la commune de Pont du Château, les syndicats de Basse Limagne et de Rive gauche de la Dore ont noué un partenariat avec le Conservatoire des espaces naturels d’Auvergne.

Avec son aide, ils ont pu travailler avec les agriculteurs, la Safer et la commune pour obtenir une Maîtrise foncière homogène autour des puits.

Dix hectares de cultures ont été convertis en prairie. 1,5 km de haie a été planté, les racines des arbres faisant office de filtre, contribuant à l’épuration de l’eau avant qu’elle ne retourne à la nappe alluviale de l’Allier.

Entretien avec René Lemerle et Julien Saillard

Parole de collectivité
Julien Saillard, chargé de pôle au conservatoire des espaces naturels d’Auvergne, et René Lemerle, président du SMEA de la Basse Limagne - Crédit photo : Banque des Territoires
Pollutions

Ce projet est présenté par :

  • René Lemerle, président du Syndicat mixte des eaux et de l’assainissement de Basse Limagne.
  • Julien Saillard, chargé de pôle au conservatoire des espaces naturels d’Auvergne
Jusqu’alors, les relations étaient compliquées avec les agriculteurs, qui avaient le sentiment que le syndicat venait leur voler la terre. Nous menons depuis quelques années une politique d’acquisition foncière, en vue de protéger la rivière ou le champ captant, et ça peut être mal vécu dans le milieu agricole. L’intervention sur le terrain du chargé de mission du CEN a vraiment fait évoluer les mentalités.
René Lemerle

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Comment le projet de plantation de haies sur le périmètre du champ captant s’est‐il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

Nous voulions pouvoir contrôler ce qui se fait sur les parcelles à proximité des champs captants. En effet, on constate aujourd’hui que des polluants comme l’atrazine – qui est interdite depuis plus de 20 ans – se retrouvent encore, à l’état de traces, certes, mais tout de même, elle est présente dans certains cours d’eau ! Aujourd’hui, ici, la qualité de l’eau est très bonne, on ne fait que de la chloration. Mais protéger nos champs captants reste primordial. Nous étions engagés dans l’élaboration d’un contrat territorial, notamment dans ce but. Mais la situation était complètement bloquée. Sur un autre projet, nous avions contractualisé avec le Conservatoire des espaces naturels (CEN). C’est d’eux qu’est venue l’idée de l’échange de parcelles pour permettre au syndicat de devenir propriétaire des terrains à proximité du champ captant des Cotilles. Certains agriculteurs étaient vendeurs, nous avons donc pu acheter certains terrains. Pour les autres, nous avons procédé à des échanges de parcelles. Enfin, via des baux ruraux à clause environnementale et un loyer faible pour les agriculteurs, ces terres restent exploitées pour de la prairie. La plantation de la haie est la dernière étape d’un ensemble d’actions.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous avons suivi les propositions de nos interlocuteurs du CEN, qui, je pense, avaient eu leurs inspirations de leur côté. Ensuite, nous sommes tombés d’accord sur la nécessité de délimiter la zone, avec des barrières, des panneaux d’information, la plantation de haies. Nous voulons éviter que des pollueurs viennent faire des dépôts sauvages sur cette zone. Ça n’arrive pas souvent, mais lorsque ça arrive, c’est un vrai problème, car nous sommes ici en zone de captage et en zone inondable. Les pollutions peuvent alors rapidement contaminer la rivière Allier et la nappe alluviale.

Mais le site reste accessible pour les promeneurs !

Est‐ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Non, ça n’a pas été nécessaire, parce qu’il n’y avait rien, nous ne touchions ni le sol, ni le sous-sol, il n’y avait aucune incidence directe sur les nappes.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un tel projet ?

Les données ! À qui appartient une parcelle, qui l’exploite… ce sont des informations très compliquées à obtenir ! C’est un travail finalement qui s’est fait sur le terrain. Le chargé de mission du CEN est beaucoup allé à la rencontre des agriculteurs et c’est au cours de ces rencontres qu’il a pu rassembler les informations nécessaires.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a‐t‐elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Pour ce qui concerne le périmètre immédiat, les puits sont grillagés pour éviter les intrusions. Là, nous avons travaillé sur le périmètre rapproché de nos champs captants, c’était notre priorité. Pour ce qui concerne l’adhésion des citoyens, nous n’avons pas fait de démarches particulières. Nous avons communiqué, via notre bulletin, pour expliquer ce que l’on fait, comment ça fonctionne. Il y a surtout eu ce travail de terrain fait par le conservatoire, qui a été très efficace. Jusqu’alors, les relations étaient compliquées avec les agriculteurs, qui avaient le sentiment que le syndicat venait leur voler la terre. Nous menons depuis quelques années une politique d’acquisition foncière, en vue de protéger la rivière ou les champs captants, et ça peut être mal vécu dans le milieu agricole. L’intervention sur le terrain du chargé de mission du CEN a vraiment fait évoluer les mentalités.

Comment avez-vous financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les acquisitions foncières ont représenté un budget de près de 100 000 euros, auxquels il faut ajouter 90 000 euros pour les actions de concertation, études et travaux menées par le CEN. Nous avons financé la majeure partie sur fonds propre, et nous avons bénéficié d’une aide de l’Agence de l’eau Loire Bretagne pour la plantation de la haie. Nous espérons aussi une aide du département pour les échanges fonciers.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Comme nous l’avons déjà évoqué, les contributions du CEN et des agriculteurs ont été décisives sur ce projet. La commune de Pont du Château elle aussi a participé, en délibérant en faveur de la vente de parcelles communales au syndicat. Le SIAEP Rive gauche de la Dore est lui partenaire de ce projet, puisqu’il possède des puits dans ce champ captant. La Safer nous a aidés pour les acquisitions : quand les propriétaires étaient vendeurs, la vente s’est faite avec l’intermédiaire de la Safer. Enfin, il y a le travail des élus, des délégués du syndicat et des bénévoles qui sont venus ce matin planter la haie !

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Le projet en détails

Dates clés

2021

Partenariat entre le SMEA de Basse Limagne, le SIAE Rive gauche de la Dore et le Conservatoire des espaces naturels d’Auvergne

2022

Acquisitions

Chiffres clés

10,5

hectares semés en prairie

12

hectares supplémentaires acquis

30 000

habitants desservis par les puits implantés sur cette zone

À retenir

L’amélioration des relations entre les syndicats des eaux et les agriculteurs est une excellente nouvelle. Nous avons besoin des agriculteurs pour manger. Nous avons besoin d’eux pour vivre. Mais nous avons aussi besoin d’une eau de bonne qualité. Donc, il n'y a pas d'opposition à mettre dans nos mains. La médiation réalisée par le CEN a été la clef de ce succès

Le fait que les parcelles soient entretenues par les agriculteurs via les baux environnementaux ; c’est une excellente chose.

Nous aurions aimé que l’État, pour ces acquisitions, nous donne un droit de préemption renforcé. Tout a été possible grâce à la bonne volonté des uns et des autres, mais est-il normal que cela repose sur ces bases-là ? Et il a été difficile de trouver un notaire pour faire ces actes peu rentables.

Les partenaires de ce projet

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Agence de l'eau Loire-Bretagne

CEN LOGO

Conservatoire des espaces naturels d’Auvergne

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Le SIAEP Rive gauche de la Dore

SAFER

Safer

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