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À Vitreux (39), la lutte contre les inondations passe par la création de deux bassins de rétention

Depuis 2009, Vitreux, commune du Jura (39) de moins de 300 habitants fait face à d’importantes inondations.

Situé au pied d’une colline, le village subit, lors des forts épisodes de pluie, un ruissellement accentué par la montée en charge rapide du Chintre, le ruisseau qui traverse la commune.

Deux bassins de rétention sont venus à bout de ces catastrophes.

Entretien avec Alain Gomot, maire de Vitreux

Parole de collectivité
Alain Gomot est maire de la commune de Vitreux depuis 2008. - Crédit photo : Banque des Territoires
Prévention des inondations

Ce projet est présenté par :

  • Alain Gomot, maire de la commune de Vitreux depuis 2008
Lors d’inondations, les ministres et les élus font des promesses de financement. Une fois que les communes s'attellent aux réalisations, il n’y a plus personne.
Alain Gomot

Parole de collectivité

Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action

Comment le sujet des bassins de rétention des eaux pluviales s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

J’ai été élu en 2008, la première inondation a eu lieu en 2009 et malheureusement cet épisode n’a pas été le dernier, nous avons été touchés le 14 juin 2016, puis à deux reprises en 2018, l’inondation du 5 juin ayant été la plus conséquente.

À Vitreux, nous disposons d’une source en sortie du village, celle-ci, renforcée par le ruissellement des eaux de pluie qui descendent du bassin versant sud, donne naissance au ruisseau des Chintres. En partie enterré et aérien, il traverse la commune avant de se jeter dans l’Ognon.

Avant d’être requalifié en ruisseau, il était considéré comme un fossé que nous pouvions facilement curer.
Un cours d’eau, on peut l’élaguer, mais on ne peut plus toucher au niveau, et à partir d’un moment, la terre le comble ce qui est aujourd’hui le cas sur la route de Pagney à Banne. Donc l’eau monte rapidement et inonde le village. Plus les années passent, plus l’inondation est importante.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Dans la région, nous sommes les premiers à avoir construit des bassins de rétention des eaux pluviales.
Aussi, pour cette réalisation, nous avons fait appel au bureau d’étude Naldéo basé à Besançon. Ils ont effectué les études de base et une fois le devis validé, ils se sont occupés du suivi de chantier, ce qui implique les demandes pour la loi sur l’eau. Naldéo nous ont apporté les réponses techniques et administratives indispensables à l’avancement du chantier.

Une dérivation du ruisseau vers le bassin de rétention de 1 800 mètres cubes a été réalisée. Quand l’eau monte, elle passe les digues mises en place et se dirige dans le bassin à ciel ouvert qui a un rôle de stockage temporaire en cas de fortes pluies. L’eau s’infiltre ensuite lentement sur place. Le deuxième bassin de 2 100 mètres cubes fonctionne de la même façon en récupérant les eaux de pluie qui ruissellent de la colline.

Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ? Avez-vous obtenu l’adhésion des citoyens et/ou coconstruit avec eux ?

Concernant les sujets spécifiques, il faut connaître la loi sur l’eau. Nous avons délégué toute la partie compétences techniques à l’entreprise Naldéo. Obtenir l’adhésion des citoyens a été facile, les habitants ont été convaincus tout de suite, il n’y a pas eu de réticence, et le projet a été adopté à l’unanimité par le conseil municipal malgré les coûts importants de l’opération. Il faut dire qu’une inondation laisse des traces et personne n’a envie de revivre ça.

Depuis la fin des travaux, nous avons essuyé plusieurs périodes de pluies très conséquentes (+ de 50 mm de pluie en 1h) sans inondation, c’est un bon résultat, cela prouve que cela fonctionne. Les bassins montent et le lendemain ils sont quasiment vides.

L’important est qu’il n’y ait plus d’eau chez les habitants. Certaines communes font des emprunts pour construire de belles mairies, des places… à Vitreux, notre emprunt est d’utilité publique.

Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ? Comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?

En 2009, nous pensions que les inondations étaient exceptionnelles, malheureusement ce n’était pas le cas.
En 2016 nous avons lancé les premières études réalisées par le bureau d’études EPTCB. Plusieurs préconisations avaient été faites notamment des changements de cultures et l’implantation de fascines, mais qui n’ont pas été suivies d’effets, la commune n’étant pas propriétaire de suffisamment de terrains pour les suivre.

Finalement nous avons choisi de financer la mise en place de batardeaux (41 441 € TCC + 3000 € de pose – subvention du fond barnier de 45% du montant HT soit 12 307 €). Cette solution rend étanche l’entrée des maisons pour quelques heures, mais est insuffisante en cas de grosse inondation. C’est la raison pour laquelle le conseil municipal a pris la décision en 2018 de réaliser les bassins de rétention.

Le dimensionnement des bassins a été calculé d’après les études menées et nous avons opté pour des bassins en terre sans revêtement. Toutefois, ce n’est pas garanti à 100 %, en cas de pluie centennale il peut y avoir des débordements.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?

Le coût total des travaux pour les deux bassins de rétention s’élevait très exactement à 502 385,38 €. Nous avons eu une promesse de subvention de la DETR de 40 % pour une attribution réelle de 23 % du montant HT soit 98 879 €.

Gérôme Fassenet, conseiller départemental du Jura, a trouvé quand même que c’était anormal qu’on n’ait pas eu plus d’aide. C’est pourquoi, il a débloqué une aide exceptionnelle de 100 087 € du département, soit 25 % du montant TTC.

La FCTVA représente 65 117 € et nous avons fait un emprunt auprès de la Banque des Territoires de 216 513 €. La commune a financé sur ses fonds propres 46 000 € pour les batardeaux.

Le coût réel pour Vitreux hors prêt s’élève à 237 702.38 €, une somme très importante pour une commune de 274 habitants.

Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Au préalable, le bureau d’études EPTCB a réalisé les premières études et les préconisations. La personne chargée de cette étude ayant quitté l’entreprise, nous avons poursuivi le travail avec le bureau d’études Naldéo. Celui-ci a mené toutes les démarches nécessaires (dossier loi sur l’eau, enquête publique, marché public…). L’entreprise Cadoux a effectué les travaux. En interne, notre secrétaire, Patricia, s’est chargée des demandes de subventions.

Quels conseils donneriez-vous à un élu qui souhaiterait se lancer dans un projet similaire ?

Beaucoup de courage, c’est un dossier très compliqué et prenant. Il faut bien s’entourer.

L’état s’est désengagé, tout ce qui touche aux égouts est du ressort des communautés de communes alors que la partie eaux pluviales est gérée par les communes, quelles que soient leurs tailles.

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Le projet en détails

Dates clés

2016

Premières études menées par EPTCB

2019

Signature du marché avec Naldéo

2022 - 2023

Réalisation des travaux

Juillet 2025

Inauguration

Chiffres clés

2

bassins de rétention, le premier de 1 800 m3, le deuxième de 2 100 m3

502 385,38

€ TTC, le coût du projet

À retenir

C'est une solution qui fonctionne !

Un dossier lourd à monter

Le coût conséquent du projet

Ressources

La commune de Vitreux a construit des bassins de rétention contre les inondations

Hebdo39

Des bassins de rétention pour endiguer les inondations à répétition

Le Progrès

Les partenaires de ce projet

banque territoires logo endos bm horizontal pos rvb-2

Banque des Territoires

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DETR

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Département du Jura

Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet

Groupe Naldeo

Entreprise Cadoux

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274

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