Quimper (29) fait diagnostiquer la vulnérabilité aux inondations des commerces et logements
La ville de Quimper propose un diagnostic inondation gratuit des logements et commerces situés en zone inondable, qu’ils se trouvent en zones rouges, oranges ou bleues du Plan de Prévention des Risques de la ville de Quimper.
Des techniciens du bureau d’études spécialisé missionné se rendent sur place pour évaluer les hauteurs d’eau potentielles et identifier, au cas par cas, les points de vulnérabilité et recommander les actions pour y palier ou limiter les dommages (travaux éligibles au fond Barnier).
Lancée en juillet 2025, la démarche connaît un franc succès : les particuliers sollicitent le diagnostic.





Entretien avec Mathis Burnel et Théo Viard
Ce projet est présenté par :
- Mathis Burnel, chargé de mission inondations du SIVALODET
- Théo Viard, Technicien risques majeurs ville de Quimper
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Mathis Burnel : La ville avait lancé une première campagne de diagnostics de vulnérabilité en 2017 dans le cadre de la prévention des inondations du 2ème PAPI. Cette 1ère campagne n’a vu que 57 diagnostics réalisés en 4 ans. Ce programme de prévention était néanmoins surtout orienté vers des études pour la réalisation d’ouvrages types ouvrages écréteurs de crues. Mais d’autres solutions existent dans la lutte contre les inondations, pour protéger les personnes et les biens et qui permettent d’inclure et de responsabiliser tout le monde. C’est la volonté de l’État qui a revalorisé ses aides aux travaux en ce sens. Ainsi, le nouveau programme d’actions (PAPI) met l’accent sur les diagnostics de vulnérabilité, en parallèle de l’étude de projets structurants. Le temps d’étudier ces options de grands projets, le SIVALODET déploie ce qui peut déjà se faire rapidement pour réduire la vulnérabilité aux inondations, notamment ces diagnostics.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Mathis Burnel : Les diagnostics de vulnérabilité aux inondations se pratiquent depuis longtemps, à l’échelle nationale. Des démarches peu connues par chez nous et peu mises en valeur permettent pourtant d’avoir un visuel exhaustif et précis des points de vulnérabilité aux inondations de son logement ou son commerce : quelles prises sont concernées, quelles canalisations sont inadaptées…
Théo Viard : Dans le Finistère, des campagnes similaires sont réalisées à Châteaulin, et Quimperlé. En Ille-et-Vilaine, la ville de Saint-Malo en réalise également mais propose de passer par un outil d’auto diagnostic inondation en ligne. Nous, nous avons fait le choix des visites par des techniciens d’un bureau d’étude spécialisé.
Mathis Burnel : Nous regardons ce qui se fait ailleurs et échangeons des informations. Le réseau des animateurs ou chargés de PAPI des SIVOM bretons est assez dynamique, et se réunit une à deux fois par an par l’intermédiaire de la DREAL.
Y a-t-il des compétences ou sujets spécifiques à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ? Avez-vous obtenu l’adhésion des citoyens et/ou coconstruit avec eux ?
Mathis Burnel : Les compétences portent surtout sur la gestion de projet, car c’est l’entreprise spécialisée, le prestataire, en l’occurrence un bureau d’études, qui apporte la compétence technique. Notre rôle consiste à les accompagner dans la démarche.
Théo Viard : De fait, il faut bien rédiger le cahier des charges et bien analyser les offres.
Avez-vous mené une étude en amont du projet pour définir sa faisabilité et/ou son impact ? (Enquêtes publics…) Comment avez-vous assuré le bon dimensionnement du projet ?
Mathis Burnel : Nous n’avions pas réellement besoin d’études d’impact ni de faisabilité. Il est néanmoins nécessaire d’évaluer au préalable les enjeux en zone inondable et le nombre de bâtiments potentiellement concernés. Le risque est là, l’enjeu est justement de s’adapter, y compris dans le futur au risque d’élévation niveau marin qui concernera le territoire, en plus du risque inondation.
Quant au dimensionnement du diagnostic inondation, il a été choisi d’inclure les zones rouges, oranges ou bleues car l’idée est de proposer ce dispositif à tout propriétaire de bien en zone inondable. Ensuite, le diagnostic s’effectue sur la base d’inscriptions volontaires. Nous savons que 1 300 bâtis sont concernés. Mais nous ne savons pas combien de particuliers et professionnels solliciteront un diagnostic. Dès le second mois, le nombre de demandes dépassait ce que nous avions imaginé. Ce qui est positif !
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles ont été les aides sollicitées/obtenues ?
Théo Viard : Le diagnostic inondation est financé à 50 % par le fonds de prévention des risques naturels majeurs (fonds Barnier) et 50% par la ville de Quimper. Il est ainsi gratuit pour les particuliers et commerçants qui le sollicitent. Les travaux sont à la charge des particuliers et commerçants mais ils peuvent bénéficier du fonds Barnier jusqu’à hauteur de 80% pour les particuliers et 40% pour les professionnels.
Quels sont les autres acteurs qui vous ont accompagnés dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Mathis Burnel : Nous échangeons régulièrement avec la DDTM et la DREAL dont les interlocuteurs se rendent particulièrement disponibles. Ils nous font profiter des retours d’expérience d’autres territoires, ce qui est précieux.
Quels conseils donneriez-vous à un élu qui souhaiterait se lancer dans un projet similaire ?
Mathis Burnel : Ne pas hésiter à voir large ! Nous avons été surpris par la dynamique, c’est-à-dire le nombre de personnes intéressées par le diagnostic.
Théo Viard : Le fait que le bureau d’études adresse des courriers ciblés aux personnes concernées a permis de toucher efficacement notre cible. Cette idée de courrier qui était vraiment pertinente tout en étant simple, émanait de leur retour d’expérience.
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Le projet en détails
Dates clés
Décembre 2024
Juillet 2025
Juillet 2025
Chiffres clés
1 300
148
100
À retenir
L’intérêt quasi immédiat des particuliers pour la démarche qu’il s’agisse de néo Quimpérois ou de personnes habitant la ville depuis longtemps. Ils comprennent la démarche publique d’engager ces diagnostics de vulnérabilité des logements et commerces dans une approche globale de lutte contre les inondations
Les informations remontant de ces diagnostics terrains, anonymisées, nous permettent de mettre à jour nos informations générales sur les bâtis des zones à risque et ainsi de recentrer le ciblage des actions à mener et des zones à prioriser
Ce qui peut être frustrant, c’est que les travaux ne soient pas assez mis en œuvre suite aux recommandations du diagnostic de vulnérabilité. Cette décision appartient aux particuliers et commerçants. Mais la démarche fait sens justement si des aménagements sont réalisés
Ressources
Inondations : faites diagnostiquer votre logement ou votre commerce
Ville de Quimper
Les partenaires de ce projet

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DDTM

DREAL
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