Le Port de plaisance de Mâcon (71) affiche ses engagements environnementaux sous Pavillon bleu

Comment la labellisation Pavillon bleu s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?

Le Port de plaisance de Mâcon (71) a bénéficié en 2012 d’un vaste projet d’extension et de remaniement. Le premier port de plaisance en eaux intérieures de France est équipé de 425 anneaux en accès direct à la Saône, d’une zone technique multiservices pour la maintenance et d’une capitainerie moderne, dans un site paysagé respectueux de l’environnement.

Ces travaux ont été l’occasion de sécuriser l’accès avec un système de vidéosurveillance et de badges. La station de pompe à carburant a été remise aux normes et sécurisée, des bornes ont été disposées sur les pontons et terre-pleins pour accéder à l’eau et l’électricité, un système de pompage des eaux-vannes et des huiles usées ainsi qu’une collecte des huiles, filtres à huile et batteries usagées ont été déployés.

En 2020, la Ville a souhaité aller plus loin dans la reconnaissance des progrès accomplis dans le port, déjà désigné Port de plaisance exemplaire en 2010 et lauréat du Sceptre d’or du développement durable en 2013, en décrochant le Pavillon bleu. Ce label d’excellence, obtenu en 2021 et renouvelé chaque année, valorise les communes et les ports de plaisance qui mènent de façon permanente une politique de développement touristique durable.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Dès les années 2010 nous avions conscience de l’importance d’intégrer les questions environnementales dans le développement du Port de plaisance de Mâcon. Avant d’entreprendre nos travaux d’extension et d’aménagement, nous sommes allés visiter des ports inspirants. Comme celui de Port Camargue, au Grau-du-Roi, le premier port de plaisance d’Europe et précurseur dans la mise en place d’équipements, de la gestion des déchets et des pollutions provenant de l’activité portuaire. Et celui de l’Épervière, à Valence, de taille comparable à celui de Mâcon, qui a décroché le label Pavillon bleu dès le début des années 2000.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Aucune étude n’a été nécessaire pour l’obtention du Pavillon bleu. Une étude de faisabilité avait été réalisée avant l’extension du port, en 2010. 

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

La parfaite maîtrise de l’activité portuaire et de la navigation fluviale est essentielle. La connaissance de la réglementation environnementale et de la gestion de projet environnemental sont aussi fondamentales. Dans le cas du Port de plaisance de Mâcon, des compétences budgétaires sont aussi indispensables. En effet, cet équipement municipal fonctionnant en délégation de budget annexe, nous le gérons comme une entreprise, en veillant à équilibrer les dépenses sur les recettes.

Lors du projet d’extension et de mise à niveau du port préalables à notre candidature au label Pavillon bleu, nous avons ainsi dû monter des dossiers pour obtenir des subventions. La gestion et la planification des dépenses et des investissements liés aux activités et équipements nécessaires au renouvellement du Pavillon bleu sont donc de notre responsabilité.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Le projet de remaniement du port a donné lieu à une enquête publique. Les associations gérant les activités nautiques hébergées sur le domaine du port – école de voile, moto nautisme plaisance et compétition, ski nautique, club subaquatique et kayak – ont été concertées en amont et impliquées dans le projet. De même que le propriétaire du restaurant, installé dans l’ancienne capitainerie, dont les murs appartiennent à la Ville.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les travaux du port ont coûté 5,6 millions d’euros, dont 3,9 millions pour les infrastructures et 1,7 million d’euros pour les bâtiments. Une investissement financé par la Ville de Mâcon (4 M€) le FEDER (2 M€), le Conseil régional de Bourgogne (500 000 €), le ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et Logements (68 000 €) et la Fédération des industries nautiques ( 3 500 €).

L’obtention du label Pavillon bleu n’a pas engendré de financement car les équipements requis étaient déjà en place. Toutefois, chaque année, le Port de plaisance doit réaliser trois objectifs environnementaux techniques et trois pédagogiques qui peuvent nécessiter des dépenses. Celles-ci sont financées par le budget de fonctionnement du port. Sur le plan technique, le Port a par exemple installé un « cendrier votant » pour inciter les usagers à ne pas jeter leurs mégots dans la nature, un compteur individuel sur les bornes électriques pour responsabiliser les plaisanciers sur leur consommation, des composteurs sur les berges… Sur le plan pédagogique, il a organisé un inventaire local des oiseaux et de la faune, une conférence sur les cigognes, ainsi que des concours comme le plus bel objet construit à partir de déchets.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la Ville de Mâcon dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Les services techniques de la Ville ont été impliqués dans le projet de transformation du port, aux côtés de :

• Bureau d’études Stucky, pour l’étude de faisabilité)
• Socafl pour la construction des digues et le terrassement
• Charier TP et DFC Battage pour l’installation des pieux
• Poralu pour la fourniture des pontons

L’équipe du Port a géré en interne l’obtention du label.