Le Prieuré équipe le Village olympique (93) d’un système novateur de toits végétalisés qui limite les rejets d’eaux pluviales
Le village des athlètes, construit en Seine Saint-Denis à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, offre de nombreuses innovations en termes de construction durable, sobre et écologique. Parmi elles, les 6 500 m² de toits-terrasses végétalisés mis en place par la société Le Prieuré, implantée dans le Loir-et-Cher.
Ce système innovant et modulable, baptisé Oasis, assure la rétention et la régulation des eaux de pluie par optimisation de l’eau de pluie et évaporation, avec à la clé une très forte diminution des volumes d’eau pluviale rejetés et la possibilité d’y intégrer des panneaux photovoltaïques.
Entretien avec Jean-Christophe Grimard, Directeur R&D de la société Le Prieuré
Ce projet est présenté par :
- Jean-Christophe Grimard, Directeur R&D de la société Le Prieuré
Jean-Christophe Grimard
Parole d'entreprise
Afin de compléter votre sourcing opérationnel, aquagir part à la rencontre des entreprises qui ont accompagné vos pairs lors de leur passage à l’action
Comment ce projet de toits végétalisés s’est-il imposé lors de la conception du village olympique ?
La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), l’établissement chargé des ouvrages et des opérations d’aménagement, s’est attachée à mettre en œuvre des solutions vertueuses et innovantes, portées par des PME françaises. Des centaines d’entreprises ont été présélectionnées, et à l’issue d’un long processus de sélection associant les ministères de tutelle, des bureaux d’étude, des architectes, des urbanistes, des organismes de certification… une trentaine de solutions ont finalement été retenues, dont la nôtre.
La végétalisation des toits du village olympique répondait à un enjeu de gestion des eaux pluviales, mais aussi de préservation de la biodiversité et de régulation de la température globale, dans et autour des bâtiments.
Comment fonctionne votre solution ?
Oasis est une toiture hydroactive qui repose sur un système de bacs de rétention interconnectés. Grâce à un procédé de remontée capillaire et de régulation du débit de vidange, 80% des eaux de pluie captées servent à l’irrigation des végétaux situés en surface. A la clé, une très forte diminution des volumes rejetés, qui nous a permis de déconnecter les bâtiments du réseau des eaux usées.
Oasis permet également un rafraîchissement de l’environnement de la toiture lors des pics de chaleur et une diminution de la température du bâtiment sous la toiture en été. De plus, c’est une solution modulable qui peut accueillir des végétaux, mais aussi un dallage ou platelage bois, des panneaux photovoltaïques, par exemple. Nous avons ainsi déployé des configurations très différentes sur les 14 bâtiments du village olympiques où nous sommes intervenus.
Est-ce qu’une étude de faisabilité ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Bien sûr ! Le projet devait répondre à de très nombreuses exigences, depuis le cahier des charges de la Solideo jusqu’au PLU de la structure intercommunale Plaine Commune. Les attentes portaient notamment sur la sécurité et la durabilité de nos solutions. Heureusement, nous disposions d’un premier retour d’expérience : dès 2016, dans le cadre d’un appel à projet de la Ville de Paris, nous avons commencé à tester notre solution en conditions réelles. Eau de Paris a mis à notre disposition une toiture qui nous a permis de valider nos prototypes en conditions réelles.
Nous avons ensuite mis en place un autre site de test, à Lyon, en partenariat avec l’INSA de Lyon et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse. Nous disposions donc de données chiffrées sur l’impact de la toiture Oasis, que ce soit en termes de limitation des rejets ou d’abaissement de la température.
Pour une collectivité, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans un projet de ce type ?
Le déploiement de toitures végétalisées joue sur plusieurs aspects : stockage des eaux pluviales, irrigation, régulation, aménagement végétal…. Il est essentiel de bien comprendre toutes ces dimensions, de bien exprimer les besoins de façon à mettre en œuvre la solution adaptée. Il faut de la concertation, de l’écoute, des discussions avec tous les intervenants, d’autant que nous assurons pose et entretien.
Il faut aussi… de la confiance ! Comme toute solution innovante, Oasis ne dispose pas encore de toutes les certifications, ou d’une liste exhaustive de références. Il est donc essentiel d’échanger et rassurer la collectivité qui doit savoir faire preuve d’initiative, être partie-prenante et pas simplement donneuse d’ordre.
Comment ce projet a-t-il été financé, des aides ont-elles été sollicitées ?
La Solideo a assuré une partie du financement du projet, via une subvention d’innovation accordée au maître d’ouvrage, le groupement Pichet-Legendre.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.
Le projet en détails
Dates clés
2020
2021
2022
2023-2024
Chiffres clés
6 500
1500
3500
20
À retenir
Un projet qui nous a permis de développer l’interopérabilité et de progresser encore en termes de sûreté et de durabilité
Un gain en termes de notoriété
Un chantier complexe, avec des délais serrés, de multiples interlocuteurs (et le COVID !) : il faut bien dimensionner les ressources
Ressources
Les Echos : JO de Paris 2024 : des toits végétalisés associant rétention d'eau et panneaux solaires
La société Le Prieuré, implantée dans le Loir-et-Cher, produit et installe 8.000 m 2 de végétation sur 14 bâtiments, en déployant un système novateur