Des conteneurs maritimes transformés en réserves incendie à Buros (64)

Comment l’installation de réserves incendie autonomes s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?

Suite à l’évolution du règlement départemental de défense extérieure contre l’incendie du Service départemental d’incendie et de secours des Pyrénées-Atlantiques (Sdis 64), le syndicat des eaux Luy Gabas Lées a mandaté en 2021 le bureau d’études Boubée Dupont Eau & Environnement (bdEe) pour réaliser un diagnostic complet du territoire. Ce travail nous a permis d’identifier douze secteurs de la commune nécessitant la création de points incendie. Nous avons choisi pour cinq d’entre eux d’installer des poteaux incendie raccordés au réseau d’eau. Les travaux ont été effectués entre 2021 et 2023, pour un coût moyen de 5 000 € HT par borne, hors travaux d’extension du réseau. Le problème s’est alors posé pour les sept autres points incendie supplémentaires, dont l’isolement géographique et le trop faible débit excluaient l’installation de bornes traditionnelles. La création de réserves incendie autonomes s’est imposée d’elle-même. Restait cependant à définir le type de réserves incendie que nous voulions implanter sur notre territoire.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour choisir des conteneurs maritimes recyclés ?

L’option la plus évidente était de s’orienter vers des citernes souples hors-sol en polyester. Le problème, c’est que ce sont des équipements fragiles, peu esthétiques, nécessitant une surface au sol importante à clôturer et à entretenir régulièrement. Nous avons donc décidé d’explorer d’autres solutions. C’est en consultant les entreprises du secteur que nous sommes tombés sur la société Quadrilater et l’idée des conteneurs a germé. La solution était d’autant plus attractive que le siège de l’entreprise qui a breveté la transformation de conteneurs maritimes en réserves incendie autonomes est implantée à Pau, à quelques kilomètres seulement de Buros ! Commercialisés sous la marque CUBàO, les conteneurs de 30 ou 60 m³ d’eau proposés par Quadrilater ont l’avantage d’être très faciles à installer. Ils ne nécessitent quasiment aucun travaux de terrassement, ils ont une emprise limitée au sol et ils sont surtout bien plus esthétiques que les citernes souples. Tout ça pour un coût d’investissement sensiblement identique. Compter autour de 22 000 € HT pour un conteneur de 30 m³. Nous avons installé les deux premiers conteneurs en août 2023, puis un troisième en octobre 2024.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Les conteneurs CUBàO répondent aux normes Deci (Défense extérieure contre l’incendie). Ils ont de surcroît été développés par la société Quadrilater en partenariat avec un pompier volontaire du département. Il n’y a donc aucun souci de ce côté-là. Les études menées avec le syndicat des eaux Luy Gabas Lées ont porté sur la localisation et la capacité des conteneurs. L’objectif était d’assurer une couverture optimale du territoire avec des points incendie capables de couvrir pour chacun d’entre eux un rayon de 400 m. Les trois premiers conteneurs ont par ailleurs l’avantage d’être installés sur des parcelles qui appartiennent à la commune. La propriété du foncier a rendu les choses beaucoup plus simples.

Concernant les compétences, quels sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il faut d’abord s’appuyer sur une cartographie très précise du territoire de manière à optimiser l’emplacement et la capacité de chacune des réserves incendie en fonction des besoins sur le terrain. Dans notre cas, nous avons par exemple choisi d’implanter deux conteneurs de 60 m³ et un autre de 30 m³. Les compétences du syndicat des eaux Luy Gabas Lées et le savoir-faire du bureau d’études bdEe ont été à ce titre précieux. Nous avons également bénéficié de l’aide des pompiers du Sdis 64. Ils sont venus sur place pour tester le matériel et nous donner des conseils. Leurs remarques ont ensuite été prises en compte par l’entreprise Quadrilater, qui a elle-même adapté les conteneurs pour faciliter et améliorer leur utilisation.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Nous avons présenté le projet dans le journal de la municipalité. Personne n’a rien dit. Il est vrai que nous avons eu la chance pour les deux premiers conteneurs de trouver des emplacements discrets à l’orée des bois. Ils se fondent d’autant plus dans le paysage que leur emprise au sol est limitée. Et, pour le troisième conteneur installé en bordure de prairie, nous avons choisi, dans un souci esthétique, d’ajouter un bardage bois. Le fait que les trois premiers conteneurs soient installés sur des terrains communaux a également contribué à rassurer tout le monde. Les réactions auraient sans doute été différentes si nous avions fait le choix de grandes citernes souples en polyester.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Les trois premiers conteneurs ont été entièrement financés par la Ville, sans aucune aide extérieure.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune de Buros dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Le syndicat des eaux Luy Gabas Lées, le bureau d’études Boubée Dupont Eau & Environnement (Séméac, Hautes-Pyrénées), le Sdis 64 et l’entreprise Quadrilater (Pau, Pyrénées-Atlantiques).