Lairoux assure sa défense contre l’incendie avec 7 nouvelles réserves d’eau (85)
Des habitations hors de portée de la défense incendie ? Une situation qui ne pouvait pas durer pour le maire de Lairoux, ancien pompier volontaire bien conscient des conséquences irrattrapables d’un incendie et de sa responsabilité en tant que premier édile. Entre 2023 et 2024, grâce à un travail partenarial avec le SDIS de Vendée et l’Association des maires et présidents de communautés de Vendée, cette commune rurale de 620 habitants a mis sur pied son nouveau schéma de défense extérieure contre l’incendie et mené les travaux tambour battant pour créer 7 réserves d’eau artificielles.
Entretien avec Cédric Guinaudeau, maire de Lairoux
Ce projet est présenté par :
- Cédric Guinaudeau, maire de Lairoux
Cédric Guinaudeau
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment la mise à niveau de la défense extérieure contre l’incendie s’est-elle imposée à l’agenda de votre collectivité ?
Tout d’abord, comme ancien pompier volontaire, j’ai une sensibilité particulière au sujet de la défense incendie. Et en tant que maire, la protection de la population est ma priorité. Dès le début du mandat, en 2020, nous avons repris l’état des lieux de la Défense extérieure contre l’incendie (DECI) entamé précédemment, en vue de réaliser le Plan communal de sauvegarde. En 2023, nous avons sollicité le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) pour avoir un regard professionnel sur la question.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Le SDIS a réalisé un diagnostic sur 6 mois de notre DECI au regard des nouvelles préconisations du Schéma départemental d’analyse et couverture des risques (SDACR). Notre défense incendie reposait sur 32 hydrants raccordés au réseau d’eau potable et 1 réserve. Il y avait des manquements importants dans l’offre en eau pour couvrir toutes les zones à défendre, avec environ 10 % de constructions non couvertes.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Le diagnostic du SDIS a mis en évidence que le réseau d’eau potable n’avait pas de capacité de débit suffisant pour assurer la DECI sur toutes les zones. Nous avons un habitat très épars. Le SDIS a recommandé la création de 7 réserves d’eau et l’installation de 4 hydrants (poteaux ou bouches d’incendie) sur le réseau d’eau potable.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Il faut bien connaître la géographie de sa commune. Les partenaires apportent leur expertise technique et leurs modèles informatiques, mais ce sont les élus qui ont la connaissance du terrain : le type d’habitat, les professions déclarées sur un site, les accès sur les propriétés, le potentiel de développement de la commune, les projets d’aménagement de voirie… Mon expérience de sapeur-pompier joue aussi !
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le point de blocage sur ce sujet est bien sûr le coût pour la commune. Les habitants regardent de près les dépenses. C’est parfois difficile de faire comprendre que la commune réalise un investissement important pour protéger seulement une habitation. Pour éviter l’achat de foncier, nous avons aussi cherché à conventionner avec des propriétaires pour la mise à disposition de parcelles. C’est là que j’ai vu le désintérêt d’un grand nombre de personnes pour cette question ! C’est vraiment au maire et aux élus d’emmener le sujet. Nous avons beaucoup communiqué. Mais quand on a un accompagnement technique et financier comme nous l’avons eu, on est plus crédible auprès de la population.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
La commune a trouvé des accords avec des partenaires pour partager des coûts. L’installation de la première réserve d’eau a fait l’objet d’une convention entre un exploitant agricole, responsable de la protection de ses bâtiments professionnels, et la commune, responsable de la protection de l’habitation. L’exploitant a mis à disposition le terrain et financé la dalle de béton, tandis que la commune a financé la réserve souple de 180 m³ (4 000€).
Autre exemple, nous avons travaillé conjointement avec Vendée eau, maitre d’ouvrage du réseau d’eau potable. L’extension de réseau et l’installation d’hydrants est normalement à la charge de la commune, mais nous avons trouvé un accord avec Vendée eau qui pris en charge la réfection d’une partie de réseau.
En 2023, la première tranche a coûté 6 500 € HT:
- création d’une réserve incendie conventionnée : 4 000€
- installation de 2 hydrants sur le réseau d’eau potable suite à des travaux de rénovation du réseau : 2 500€
En 2024, l’approbation du Schéma communal de défense extérieure contre l’incendie (SCDECI) a permis d’engager 35 200€ HT d’investissement pour la commune :
- création de 6 réserves incendie : 21 200€
- installation de 2 hydrants sur le réseau d’eau potable : 10 000€
- provision pour travaux de voirie : 4000€
Le projet est subventionné à 60 % par la Dotation d’équipement pour les territoires ruraux (DETR, 12 300 €) et le Fonds vert (8 800 €). Nous avons sollicité le Fonds vert en mettant en avant les risques liés au réchauffement climatique et la proximité de boisements.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la commune de Lairoux dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Le SDIS, l’Association des maires et présidents de communautés de Vendée (AMPCV) et Vendée eau, en charge du réseau départemental d’eau potable, ont mis en place une cellule d’appui multi partenariale.
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.
Le projet en détails
Dates clés
2020
2023
2023
2023 - 2024
Chiffres clés
41 700
7
18
Résultats
- Depuis, le SDIS m’a sollicité pour porter ces questions auprès d’autres élus. C’est important de promouvoir la défense incendie.
À retenir
Je suis satisfait d’avoir la certitude d’une couverture complète du territoire communal face au risque incendie. Nous avons réussi à tout budgéter sur une année
C’est le résultat d’un travail collaboratif très riche entre SDIS, Vendée eau et la commune.
Je parlerai plutôt de points de vigilance. Il faut d’abord consacrer le temps nécessaire à l’état des lieux, puis analyser le diagnostic en anticipant le développement de la commune. Il faut bien choisir le matériel pour s’assurer de sa longévité. Nous nous sommes fait accompagner par un prestataire sur ces questions.
Ressources
Ouest France - Défense incendie : la commune de Lairoux fait le point et s’équipe
La municipalité de Lairoux (Vendée) renforce son dispositif de sécurité incendie. De nouveaux poteaux incendie et citernes souples devraient bientôt voir le jour, annonce le maire de la commune.