Le village de Verrières (51) se dote d’un dispositif de défense contre l’incendie conforme aux recommandations du Conseil départemental

Comment ce projet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?

En une dizaine d’années nous avons eu quelques incendies et nous savions aussi que notre réseau de défense incendie n’était plus vraiment conforme et adapté. Or, il faut savoir que le maire est tenu pour légalement responsable si l’eau venait à manquer aux pompiers en cas d’intervention. En ce sens, une première démarche avait été engagée en 2011 avec l’étude pour la mise en place d’un point d’eau incendie (PEI) dans une rue du village mais le principe fut cependant abandonné. Aussi, nous avons souhaité reprendre l’étude de la défense incendie en 2015 en sollicitant le Sdis.

Mais il nous avait été conseillé d’attendre la nouvelle réglementation incendie en cours d’élaboration dans le schéma départemental incendie de la Marne. Ce règlement départemental, finalement publié en décembre 2016, énonce que la constitution d’un schéma communal de défense extérieur contre l’incendie, bien que facultatif, est néanmoins préconisé sur les territoires où le dispositif est insuffisant. C’est pourquoi nous nous sommes attelés à ce dossier fin 2017 car si nous pouvons nous réjouir de la présence sur la commune de neuf sapeur-pompiers volontaires nous constatons toutefois un appauvrissement de nos ressources en eaux libres. Elles étaient jusqu’alors issues de deux points d’eau sur le ru dit Le Gibermée qui traverse la commune mais dont l’étiage au cours des ans est de plus en plus faible et d’un point d’eau sur l’Aisne qui passe à proximité.

Par ailleurs, parmi nos huit poteaux d’incendie alimentés par le réseau d’eau potable communautaire il s’est avéré, après étude, que seuls deux avaient véritablement la capacité de fournir un volume d’eau suffisant. Il fallait donc nous doter d’un dispositif nouveau afin d’assurer une capacité de stockage sur toute la commune.

Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?

Nous avons réalisé notre schéma communal de défense extérieure contre l’incendie en nous appuyant d’une part sur le règlement départemental de défense extérieur contre l’incendie (RDDECI) qui spécifie notamment les capacités de stockage d’eau disponibles pour certain site et habitations. Les volumes d’eau nécessaires précisés par le règlement départemental, varient selon les types de bâtis : habitations, bâtiments scolaires, agricoles et industriels, etc. D’autre part nous avons effectué des recherches sur internet afin de comprendre comment d’autres communes en France se sont organisées. Enfin, je me suis appuyé sur les avis et préconisations du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours). C’est sur ces bases que nous avons déterminé la mise en place des équipements suivants répartis sur le territoire de Verrières en respectant les rayons d’action et les distances préconisées par le RDDECI :

• Deux citernes enterrées de 60 m³
• Deux bâches de stockage d’eau, respectivement de 60 m³ et de 30 m³

Nous avons aussi officialisé l’intégration dans ce dispositif, suite à convention, du bassin étanche de 250 m³ des établissements Henin Frères implanté sur son parc à grumes.

Au final, nous disposons donc désormais de deux bornes incendie connectées sur le réseau d’eau potable, deux citernes et deux bâches de stockage auquel s’ajoute le bassin de la scierie Hénin Frères.

Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?

Cela n’a pas été nécessaire. Il a fallu toutefois s’assurer d’obtenir des autorisations auprès des responsables concernés pour permettre l’accès au bassin de la scierie ainsi que la possibilité de pomper l’eau de son bassin en cas d’incendie, ce qui impliquait l’aménagement d’une plateforme pour le positionnement d’un camion et d’une moto pompe. Une habitante a accepté de mettre à disposition gracieusement une parcelle afin d’y implanter une bâche. Pas de problèmes pour les autres lieux de stockages qui sont disposés sur le domaine public.

Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?

Il faut d’abord un recensement précis du milieu bâti de la commune (habitations, écoles, entreprise agricole, etc.). Ensuite, il faut connaître les préconisations du règlement départemental qui fixe les besoins en eau en fonction de la typologie de ces bâtiments et de leurs surfaces. Par exemple, suivant les recommandations, le besoin s’élève à 45 m³/h d’eau – pour une durée de référence de sinistre d’une heure – pour une habitation individuelle et s’élève à 60 m³ pour une école ou une église. Au-delà, un hangar d’élevage et de fourrage de 900 m2 nécessite quant à lui un besoin en eau de 120 m³/ h.

Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?

Une réunion publique s’est tenue en décembre 2021 afin de présenter les grandes lignes de projet. Nous avons fait état de ce projet également dans notre bulletin municipal. Cela n’a pas posé de difficultés particulières.

Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?

Le montant global de ce projet s’élève 113 720 Euros TTC. Nous avons obtenu une aide grâce à la DETR (dotation d’équipement des territoires ruraux) d’un montant de 24680 Euros auquel s’ajoute 12 340 Euros du Département de la Marne. Nous avons donc réglé le solde d’un montant de 76 700 Euros.

Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné [nom de la collectivité] dans la préparation et la réalisation de ce projet ?

Afin d’étudier les diverses solutions, lors de la relance de ce dossier en 2017, nous avons rencontré différents partenaires : le Sdis, le concessionnaire du réseau d’eau Suez, la Police de l’eau, le syndicat mixte d’aménagement de la vallée de l’Aisne supérieur (Smavas) ainsi que la communauté de communes. Ensuite, l’essentiel du suivi et de la validation de notre dispositif a été assuré par les services du Sdis. Enfin, c’est la société Eurovia qui assuré les travaux d’installation des citernes et des bâches.