Limoges (87) analyse ses usages et ses ressources en eau entre aujourd’hui et 2050
Le thème de l’eau dans sa globalité figure parmi les sujets phares de la métropole de Limoges qui analyse les usages et les ressources en eau concernées dans une période donnée allant d’aujourd’hui à 2050. L’objectif est double, il consiste à identifier des acteurs publics et privés à accompagner et à créer une dynamique territoriale sur le sujet de l’eau notamment via le maintien des activités économiques présentées et le développement des activités liées à la gestion de l’eau.
Entretien avec Jean-Philippe Janicot
Ce projet est présenté par :
- Jean-Philippe Janicot, Vice-Président de Limoges Métropole en charge du petit cycle de l’eau et maire de la commune de Boisseuil
Jean-Philippe Janicot
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Tout d’abord, il y a un historique. L’an 2024 marque les 60 ans de la Loi sur l’Eau (1964) et les 50 ans des métiers sur l’eau. Limoges a été précurseur en la matière puisque l’Université de Limoges il y a 50 ans déjà, formait des personnes dans le domaine de l’eau de manière générale. Il faut savoir que sur 60% des personnes travaillant dans le domaine de l’eau au niveau national, celles-ci sont venues au moins une fois à Limoges pour être formées. De plus, nous avons l’Office international de l’eau à Limoges. Il est très peu connu bien qu’il rayonne dans le monde entier avec son expertise très poussée sur le sujet de l’eau. Les gens méconnaissent les sujets liés à l’eau, souvent ils ignorent même d’où vient l’eau qu’ils consomment et où elle va, tout comme ce que signifie l’assainissement. Je pense qu’il faut démocratiser cette thématique tout simplement car lorsque les gens sont mieux informés sur un sujet, ils y sont plus sensibles.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Nous avons fait ce pari au regard du contexte actuel sur le sujet de l’eau, très sensible. Nous le voyons par rapport à ce qui se passe sur nos côtes, tout comme avec les inondations répétées, le manque d’eau. Nous pensons que nous avons un atout localement par rapport à cette ressource car nous avons des réserves en eau assez conséquentes qui sont le fruit du travail mené déjà depuis de nombreuses décennies par nos élus. Nous vieillissons dans une situation plutôt confortable néanmoins nous voulons gérer la ressource avec prudence et surtout essayer de travailler pour l’avenir en attirant dans une approche économique, des entreprises pour dynamiser notre territoire.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Nous avons une structure locale, Aquacé, qui connaît parfaitement le sujet aussi et qui a réalisé un diagnostic de la situation de Limoges-Métropole de manière très large. Celle-ci a mis en avant le contexte du changement climatique et le positionnement de Limoges par rapport à cette situation, les enjeux, nos forces et nos faiblesses, de manière à appréhender le sujet dans les meilleures conditions possibles et de trouver, in fine, des pistes d’action.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
En premier lieu, il y a des sujets essentiels qui sont la distribution et l’alimentation en eau potable consistant à savoir dans quel état sont nos réseaux. Puis, il y a cette notion de préservation de nos ressources ce qui signifie limiter au maximum les fuites que nous avons sur nos réseaux d’alimentation. À Limoges, il y a eu un entretien et un renouvellement plutôt dynamique dans l’ensemble de nos réseaux, ce qui fait que nous avons un état de réseau relativement bon, plutôt intéressant au niveau qualité. Nous avons accentué la qualité de nos réseaux et nous sommes aujourd’hui dans un rendement qui tourne à peu près à 92%. De plus, en matière d’assainissement nous avons une nouvelle station qui est en cours de finalisation cette année, celle-ci permettra de créer un réseau de chaleur. Enfin, nous avons deux schémas directeurs, un schéma directeur d’assainissement et un schéma directeur d’eau pluviale.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
La population perçoit tellement d’informations au quotidien que nous avons du mal à faire passer certains messages.
À notre échelle, nous avons un support qui est Limoges Métropole Mag, un document qui sort tous les mois de l’agglomération et qui est distribué dans toutes les habitations de la métropole. Nous tentons d’’intervenir et d’être témoins des enjeux, du contexte et de ce que nous faisons, des actions que nous mettons en place pour montrer que nous sommes très dynamiques et actifs sur ce sujet.
Nous voulons toucher toutes les catégories. Et avec Récréations, nous disposons d’une structure qui aborde ce sujet de manière très pédagogique avec les jeunes enfants. Au niveau des adultes, nous avons ouvert la station d’épuration pour la première fois au public, il y a deux ans lors des journées du patrimoine.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Nous avons un partenaire indispensable pour Limoges-Métropole qui est l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné Limoges Métropole dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Il y en a plusieurs :
- Le Centre technique de l’eau de Limoges,
- L’Office International de l’Eau (OiEau),
- L’EPTB Vienne avec Stéphane Loriot,
- Le réseau SOLTENA
Profitez d’une offre de financement des projets en faveur de l’environnement : gestion de l’eau, etc.
Le projet en détails
Dates clés
2020-2021
2021
2022
2022
Chiffres clés
92%
120000
22
Résultats
- Ce cadre permet l'émergence de projets innovants collaboratifs, le soutien dans le projet de recherche sur la transition hydrique avec la chaire ADAPTI, le projet expérimental de captation de macro-déchets plastiques à la source, avec la ville de Limoges, dans l'idée de préserver la qualité de la Vienne, le projet de réutilisation des eaux.
À retenir
Le premier point positif, ce sont les moyens donnés. En dépit de la COVID nous n’avons pas touché à un euro sur le budget sur l’eau ce qui veut dire qu’à l’ère post-Covid, le budget est encore plus impactant sur nos stratégies politiques locales par rapport au début. Cela montre qu’il y a une réelle volonté politique de la présidence de se donner les moyens de nos objectifs et d'anticiper des situations de crise.
Le deuxième point positif est la capitalisation et la valorisation des connaissances techniques, universitaires, en renforçant la filière eau, qui est déjà bien implantée et représente à Limoges.
Dans les axes d’amélioration je dirais qu’en dépit de la prise de conscience de la population dans son ensemble sur l’utilisation de l’eau, il y a de gros progrès à faire sur la consommation quotidienne. Je pense qu’il faut réussir à faire comprendre aux citoyens que si nous ne commencons pas à anticiper ce phénomène de manque d’eau la ressource va manquer aux générations futures.
Ressources
Pays et quartiers de Nouvelle Aquitaine - Limoges Métropole entame sa transition hydrique
En 2022, la collectivité a commencé à déployer un plan d’actions ciblant les acteurs économiques et les différents usages de l’eau. Son objectif est d’assurer une quantité et une qualité d’eau suffisante pour les besoins présents et à venir.
Les partenaires de ce projet
Agence de l'eau Loire-Bretagne
L’Office International de l'Eau (OiEau),
Le Réseau SOLTENA
Le Centre technique de l'eau de Limoges
Les acteurs de la filière eau impliqués dans ce projet
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- Limoges Métropole, 9 rue bernard palissy, 87031 Limoges CEDEX