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Grand cycle de l’eau : étapes et enjeux

Cet article a été rédigé par Myriam Bincaille

Crédits photos : Unsplash

Le grand cycle de l’eau correspond à l’ensemble des mouvements de l’eau sur terre et dans l’atmosphère sous ses trois formes, liquide, solide ou gazeuse. Ces mouvements sont des transferts permanents entre les océans (les plus grands réservoirs d’eau même si elle est salée), les lacs, les cours d’eau, les nappes phréatiques (ou encore nappes souterraines ou aquifères), les glaciers et bien sûr l’atmosphère. Cet article décrit ce cycle et le positionne par rapport aux grands enjeux que sont le dérèglement climatique et le concept Une Seule Santé : c’est une approche intégrée de la santé qui considère et intègre les interactions entre la santé animale, humaine et leurs déterminants environnementaux, à savoir, l’air, l’eau, les sites et les sols.

 

Les étapes du grand cycle de l’eau

  1. Les précipitations font tomber sur terre une partie de l’eau présente dans l’atmosphère sous forme liquide (pluie, rosée) ou solide (neige, grêle). En tombant sur la terre, ces précipitations vont s’infiltrer dans le sol ou ruisseler.
  2. L’infiltration : ainsi, suite aux précipitations et en fonction de la perméabilité des sols ou de la structure rocheuse en place, l’eau va être captée en surface par les sols et les racines des végétaux ou être stockée dans les lacs et autres réservoirs naturels, barrages… et/ou aussi, s’infiltrer en profondeur pour alimenter les nappes phréatiques
  3. Le ruissellement : toute l’eau qui ne s’infiltre pas dans le sol va ruisseler pour alimenter les cours d’eau. Mais en fonction de la force de ces précipitations, de leur durée et de la qualité du réceptacle selon qu’il est imperméabilisé ou non, ces précipitations peuvent provoquer des crues, des inondations, une très forte érosion des sols, glissements de terrain…
  4. L’évaporation ou la transformation de l’eau de l’état liquide à l’état gazeux sous l’effet de la chaleur et du rayonnement solaire. Son importance dépend aussi de la quantité d’eau de surface disponible. C’est elle qui va alimenter les précipitations Il faut y ajouter l’évapotranspiration des écosystèmes terrestres.
  5. La condensation : elle se produit lorsque l’air chargé en vapeur d’eau remonte et refroidit au contact des températures froides de la haute atmosphère ; on assiste alors à la formation des nuages qui vont précipiter… D’où cette notion de cycle.

 

Ainsi ces cinq grandes étapes sont intimement liées, et la qualité de même que la quantité de l’une d’entre elles impactent forcément l’ensemble du cycle. Ce grand cycle de l’eau est, à l’origine, naturel mais les récents événements climatiques ont démontré l’influence souvent très négative de l’action humaine sur ces étapes particulièrement par le déboisement, l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols, l’agriculture intensive, les industries

 

Les différentes eaux sur terre : eau douce, eau salée, eau verte

Le volume total des réserves d’eau sur terre est estimé à 1,4 milliard de km3. Cette énorme quantité est composée d’eau salée à environ 97% et seulement de 3% d’eau douce.
L’eau douce est essentielle à la vie de tous les êtres vivants. Elle est stockée dans :

  • les glaciers : plus de 75%
  • les nappes souterraines : 20%
  • les eaux de surface : 1,5 %

 

L’eau verte est l’eau stockée dans le sol dans lequel elle est retenue par capillarité et stockée également dans les végétaux. Cette eau est d’abord absorbée par le sol et les plantes avant d’être évaporée ou évapotranspirée : retournant ainsi directement à l’atmosphère elle totaliserait près de 60% de la masse des précipitations. La prise en compte de cette eau et de ses quantités est importante car elle est à intégrer dans les importations et exportations de légumes et fruits. Ainsi et à titre d’exemple, quand la France importe des tomates ou des fraises de pays tels l’Espagne ou le Maroc, elle importe également de l’eau de ces pays.

 

Les perturbations observées sur ce cycle : les constats

Le dérèglement climatique que nous constatons partout sur la surface du globe montre l’urgence des décisions et des mesures collectives et politiques à prendre et à appliquer. Même en France, on constate l’alternance d’épisodes irréguliers et parfois imprévisibles de sécheresse (pas assez d’eau disponible en quantité même dans les aquifères) ou d’inondations (trop d’eau).

Par ailleurs, une équipe de l’université de Stockholm a conclu, en août 2022, une étude internationale menée depuis 2010. La principale conclusion est relative à la qualité de l’eau de pluie qui est devenue, partout dans le monde, impropre à la consommation. L’eau de pluie est devenue acide en raison de la quantité de produits chimiques toxiques qu’elle concentre dorénavant ; la concentration de certains de ces produits dépassent les normes fixées par l’OMS. Rappelons que l’eau de pluie est alimentée par l’évaporation de l’eau sur terre, eau dont la qualité est souvent même fortement dégradée.

 

Et en France ?

L’eau étant essentielle à la vie. Il est capital de nous assurer de sa disponibilité permanente et durable. L’Etat, les Agences de l’eau, les collectivités et les acteurs publics et privés de la gestion et de la distribution de l’eau mais aussi chacun de nous sommes les garants de cette disponibilité et de la qualité de l’eau distribuée.

La France bénéficie en général d’une excellente situation hydrologique grâce à :

  • Sa pluviométrie,
  • Ses nombreuses chaînes de montagnes,
  • Son réseau hydrographique étendu,
  • Et enfin, d’importantes nappes souterraines.

Toutefois, et pour être à même de planifier au plus près du terrain la gestion de l’eau, il convient d’adapter ce grand cycle de l’eau à l’échelle d’un bassin-versant. Le bassin versant est un territoire géographique qui correspond à l’ensemble de la surface recevant les eaux qui alimentent un même cours d’eau et ses affluents ou une même nappe d’eau souterraine. Un bassin versant se délimite par des lignes de partage des eaux entre les différents bassins. C’est cette définition qui a conduit à la création des agences de l’eau. En France, depuis la loi sur l’eau de 1964, l’eau est gérée par grands bassins hydrographiques qui correspondent aux territoires des grands fleuves.

Il y ainsi en France six Agences de l’eau : Adour-Garonne, Artois-Picardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, Rhône Méditerranée Corse, Seine-Normandie.

On constate qu’il est évident que plusieurs niveaux d’actions doivent être menés en parallèle : l’interconnexion des réseaux, la nécessaire gestion concertée de la ressource en eau, au-delà des actions locales qui sont importantes et essentielles, mais qui pourraient s’avérer insuffisantes tant nous sommes dépendants les uns des autres et que la solidarité s’impose d’amont en aval des cours d’eau pour être à même d’anticiper les manques comme les surplus d’eau, et de gérer les ressources en eau de façon durable.

 

L’eau et le concept Une Seule Santé

L’eau est l’élément constitutif du corps humain? Si l’eau douce est vitale pour notre santé, elle l’est également pour les écosystèmes qui nous fournissent notre alimentation et qui interagissent avec la santé humaine? Le maintien de sa qualité est donc essentiel.
Il s’agit ainsi d’améliorer la santé et le bien-être grâce à la prévention des risques et l’atténuation des effets des crises qui proviennent de l’interface entre les humains, les animaux et leurs écosystèmes. Le concept Une Seule Santé entre dans le cadre de la Sécurité Sanitaire Mondiale 2030 dont l’objectif est de rendre le monde plus sûr et plus sécurisé, en renforçant les capacités de la communauté internationale à prévoir, détecter et répondre aux épidémies de maladies infectieuses. (Armelle Hébert,  CEO One Environmental Health, Membre du Collège scientifique du PFE, Coordinatrice d’un groupe de travail sur l’initiative internationale portée par la Fondation Une Santé Durable Pour Tous).

C’est d’ailleurs suite à la pandémie Covid 19 que les membres du Conseil scientifique Covid 19 ont envoyé, en février 2022, un avis au gouvernement : « Une Seule Santé : santé humaine, animale, environnement : les leçons de la crise. Le concept Une Seule Santé  va bien au-delà de la prévention des crises sanitaires et est étroitement lié à une vision holistique de la santé et aux liens entre santé, qualité de l’environnement (eau, air…), climat, alimentation et agriculture et biodiversité … ».

 

Passer de la connaissance à l’action

Nous l’avons constaté, une action en faveur de la préservation de l’eau et de l’environnement ne peut pas être une action isolée car il s’agit de biens communs. Il faut savoir fédérer tous les acteurs concernés et impulser un impératif éthique voire moral : sans une mobilisation générale y compris de la population, les efforts risquent de prendre plus de temps pour aboutir avec le risque d’aboutir trop tard !  Dès lors, comment œuvrer pour que la communauté territoriale s’approprie ou se réapproprie les gestes et les attitudes pour améliorer l’environnement, réduire les pollutions pour contribuer à l’amélioration de la qualité de la ressource eau ? Comment convaincre ces populations qu’il est du devoir de chacun de contribuer à la plus grande disponibilité de l’eau en la préservant, en réduisant nos consommations, en réduisant le gaspillage et en rationalisant ses usages ? Comment responsabiliser les pollueurs afin qu’ils mettent en place les mesures nécessaires pour préserver voire reconstruire l’environnement ? Etc.

Des actions d’éducation citoyenne et environnementale semblent indispensables afin de sensibiliser, éduquer, motiver, faire participer, développer l’esprit citoyen pour gagner la bataille de l’eau.

Banque des territoires - Groupe Caisse des dépôts

Cet article vous est proposé par la Banque des Territoires

Créée en 2018, la Banque des Territoires est un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Elle rassemble dans une même structure les expertises internes à destination des territoires. Porte d’entrée client unique, elle propose des solutions sur mesure de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques.

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Pour aller plus loin sur le grand cycle de l'eau

Quelle est la durée du cycle de l'eau ?

Le cycle de l'eau, également connu sous le nom de cycle hydrologique, est un processus continu et cyclique qui implique l'évaporation de l'eau de surface, sa condensation en nuages, sa précipitation sous forme de pluie ou de neige, et son retour dans les océans, les lacs et les rivières. La durée du cycle de l'eau peut varier en fonction de divers facteurs tels que la température, l'altitude et la géographie. Cependant, il n'y a pas de durée fixe pour le cycle de l'eau, car il est un processus naturellement continu.

Quel est l'ordre du cycle naturel de l'eau ?

Le cycle naturel de l'eau comprend plusieurs étapes, à savoir l'évaporation, la condensation, la précipitation, l'infiltration et l'écoulement.

Pourquoi le parcours de l'eau sur terre est-il appelé cycle ?

Le parcours de l'eau sur terre est appelé cycle car il décrit le mouvement cyclique de l'eau entre les différentes réserves et les différentes phases de l'eau (liquide, vapeur, glace). Ce mouvement comprend l'évaporation de l'eau des océans, des lacs et des rivières, la condensation pour former des nuages, la précipitation sous forme de pluie ou de neige, l'infiltration dans le sol, le ruissellement vers les cours d'eau et finalement le retour vers les océans. Ce processus se répète en boucle, d'où le terme "cycle" pour décrire ce mouvement perpétuel de l'eau sur terre.

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