Description détaillée de la proposition
Pourquoi créer des barrières végétales ?
Les risques de ruissellement et d’inondations lors de fortes pluies ne concernent pas que les espaces densément urbanisés. Les agriculteurs sont en effet de plus en plus confrontés au ruissellement sur leurs parcelles lors d’orages intenses ou de précipitations soutenues dans la durée. Ce ruissellement a pour conséquences de détruire les cultures et d’emporter avec lui la « bonne » terre agricole qui se transforme en boues, causant de nombreux dégâts en aval aux infrastructures et aux habitations. Les milieux naturels subissent de surcroît une pollution importante lors de ces épisodes.
Ces dommages en forte augmentation ces dernières années sont une conséquence directe du dérèglement climatique qui voit les phénomènes orageux se multiplier en nombre et en intensité sur tout le territoire, tout comme la pluviométrie en automne et en hiver.
Certaines pratiques agricoles intensives sont aussi des facteurs majeurs de l’augmentation des risques : on peut citer les remembrements intensifs des années 60 à 80 qui ont vu disparaître des centaines de milliers de kilomètres de haies, fossés, talus et bois traditionnels des bocages pour créer des surfaces cultivables planes et sans obstacle sur des dizaines d’hectares. Le labourage intensif couplé à l’usage excessif de produits phytosanitaires peut aussi avoir pour effets de dévitaliser la terre, qui perd une partie de ses propriétés d’absorption des eaux.
Dans de nombreux territoires, l’heure est au changement de pratiques et à la « renaturation » des espaces, notamment agricoles, pour diminuer les risques de ruissellement et d’érosion. On trouve notamment le développement de « l’hydraulique douce », qui regroupe de nombreuses techniques et aménagement, parmi lesquels la création de « barrières végétales ».
Quels sont les différents types de barrières végétales ?
Les barrières végétales sont des installations naturelles, composées principalement de plantes, qui jouent un rôle crucial dans la gestion de l’eau. Elles servent d’obstacle physique et biologique contre le ruissellement excessif, favorisent l’infiltration et augmentent la sédimentation. Voici un aperçu de certains types de barrières végétales :
- Haies champêtres :
Les haies champêtres sont des alignements d’arbres et d’arbustes plantés en bordure de champs, de routes ou de propriétés. Elles ralentissent le ruissellement de l’eau, permettant ainsi à celle-ci de s’infiltrer dans le sol. De plus, les haies champêtres freinent l’érosion en retenant les particules du sol. Exemples : noisetier, aubépine, saule, chêne, et érable champêtre.
- Bassins de rétention végétalisés :
Il s’agit de zones creusées, souvent en forme de bassins ou de petits étangs, qui sont végétalisées principalement avec des plantes aquatiques ou semi-aquatiques. Ces bassins recueillent l’excès d’eau de pluie et permettent une infiltration progressive dans le sol, tout en utilisant les plantes pour filtrer les polluants. Exemples : roseaux, nénuphars, joncs, et iris des marais.
- Bandes enherbées :
Ce sont des bandes de végétation dense, plantées en travers de la pente d’un champ ou le long de cours d’eau. Elles agissent comme des filtres naturels, captant l’eau qui s’écoule tout en retenant les sédiments et les polluants. Elles préviennent également l’érosion. Exemples : fétuque, ray-grass, trèfle, et pâturin.
- Talus et fossés végétalisés :
Les talus sont des élévations de terre, souvent situées le long des routes et des champs, parfois doublés de fossés plus ou moins profonds. Végétalisés, les talus et fossés deviennent des barrières efficaces contre le ruissellement. Le talus empêche l’eau de s’écouler directement, favorisant son infiltration progressive. Les fossés végétalisés collectent et dirigent l’eau, tout en permettant la sédimentation des particules et le filtrage naturel grâce aux plantes. Exemples : les talus peuvent accueillir les mêmes arbres que les haies champêtres, ainsi que des plantes comme le genêt, la bruyère ou certaines graminées. Dans les fossés, on privilégiera des plantes comme les roseaux, les scirpes ou les menthes aquatiques qui tolèrent bien l’humidité.
Quel est l’intérêt de créer des barrières végétales ?
La mise en place de barrières végétales s’avère être une solution naturelle et efficiente pour les collectivités. Elle contribue directement à la préservation de l’environnement en limitant l’érosion du sol et la pollution des cours d’eau grâce à un filtrage naturel. En outre, ces barrières renforcent la biodiversité locale, créant ainsi des espaces verts esthétiquement plaisants pour les habitants. De plus, en réduisant les risques d’inondations et les dégradations d’infrastructures, les collectivités peuvent réaliser des économies substantielles sur le long terme. Enfin, ces installations renforcent l’attractivité du territoire, valorisant à la fois le cadre de vie des résidents et l’image écologique de la collectivité.
Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour créer des barrières végétales ?
Pour mettre en œuvre des barrières végétales, les collectivités doivent mobiliser des ressources techniques, humaines et financières. Il s’agira notamment d’identifier les zones propices, d’acquérir les compétences nécessaires en matière d’aménagement paysager et de prévoir un budget adapté. L’engagement des acteurs locaux, tels que les associations environnementales, sera essentiel pour assurer la réussite et la pérennité du projet.
Comment procéder ?
Étape 1 : Identification des zones prioritaires. Il est nécessaire d’identifier les zones les plus sensibles au ruissellement dans la collectivité. Il est conseillé d’utiliser des cartographies et des études hydrauliques pour cibler ces endroits.
Étape 2 : Recherche d’expertise. Il est conseillé de solliciter des experts en aménagement paysager ou en gestion des eaux pour établir un diagnostic précis et proposer des solutions adaptées à chaque zone.
Étape 3 : Mobilisation des partenaires. Il est nécessaire d’engager un dialogue avec les acteurs locaux, tels que les agriculteurs, les entreprises, et les associations environnementales, afin de rassembler les soutiens et compétences nécessaires.
Étape 4 : Établissement du budget. Il faut chiffrer le coût du projet, en tenant compte des subventions potentielles, des partenariats et des aides financières disponibles pour les projets environnementaux.
Étape 5 : Mise en œuvre. Les travaux d’aménagement doivent être lancés, en veillant à respecter les bonnes pratiques environnementales et à garantir la qualité des installations.
Étape 6 : Suivi et évaluation. Une fois les barrières végétales installées, il est conseillé d’assurer un suivi régulier de leur efficacité et de leur entretien. Pour cela, il peut être nécessaire de recueillir des retours de la part des habitants et d’ajuster si nécessaire.
Comment mesurer la réussite de la proposition ?
La réussite de cette action peut être mesurée via 3 indicateurs :
- Réduction du volume d’eau ruisselante : Comparaison avant/après mise en place des barrières.
- Amélioration de la qualité de l’eau : Analyse des eaux de ruissellement pour mesurer la réduction des polluants.
- Retour des agriculteurs et des habitants : Mesurer la satisfaction et le ressenti quant à l’amélioration du cadre de vie et de travail.
Quelques données clés sur la proposition
Pourcentage de réduction de l'érosion
Pourcentage de réduction du ruissellement
Largeur d’une barrière végétale (talus, haie, zone tampon ou noue)
Proposition applicable pour les collectivités suivantes
Urbain Applicable
Péri-Urbain Applicable
Rural Applicable
Montagne Applicable
Littoral Applicable
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