Description de la proposition
Pourquoi renaturer un RU dans votre commune ?
Les conséquences du développement de l’activité humaine sur la qualité des cours d’eau
Bien que les eaux usées soient majoritairement traitées avant d’être déversées dans les cours d’eau, des résidus polluants s’y déversent. La morphologie des RU a été modifiée pour répondre à des besoins de l’homme par la création de berges artificielles, de seuils ou parfois par le prélèvement de matériaux (graviers, sable..), ou par le détournement du lit du cours d’eau.
L’impact de ces pratiques
Le niveau de pollution de l’eau reste globalement élevé et représente un coût de potabilisation qui évolue. Les exigences quant à la qualité du traitement augmentent, les charges pèsent sur les communes et leurs administrés. Les modifications morphologiques des RU ont généré une altération de la ripisylve ( ensemble des formations boisées, buissons, plantes) initialement présente sur les rives et garante de la biodiversité.
Les digues, seuils sont à l’origine de dysfonctionnements freinant la libre circulation des espèces et en créant des zones d’eau stagnante pauvre en oxygène dans laquelle la faune aquatique peine à survivre. En revanche, plantes aquatiques envahissantes s’y installent, la vase se développe. Certaines canalisations de RU, l’artificialisation des berges (bétonnage), facilitent l’écoulement de l’eau, mais ont des conséquences délétères sur la multiplication des crues.
Le ruissellement des eaux de pluie est favorisé aux dépens de la recharge des nappes souterraines. La préservation des ressources en eau est devenue vitale dans le contexte de réchauffement climatique. Progressivement, l’eau perd de ses capacités d’autoépuration, processus biologique, chimique ou physique lui permettant d’éliminer naturellement les polluants.
Face à l’enjeu majeur que représente la préservation des ressources en eau, La Directive Européenne sur l’Eau (DCE) a fixé pour objectif d’atteindre un “bon état écologique” pour l’ensemble des masses d’eau continentales.
Qu’est-ce que la renaturation d’un RU ?
La renaturation d’un RU consiste à rétablir son équilibre hydromorphologique (forme et biologie d’un cours d’eau), à restaurer son fonctionnement naturel. L’objectif est d’atteindre le bon état écologique. Il sera garant de la libre circulation des espèces, d’une hydrologie se rapprochant de la condition naturelle, d’un transport naturel des sédiments.
Quelles sont les solutions ?
Plusieurs options sont envisageables selon les budgets et priorités de chaque commune :
- La suppression des ouvrages qui font obstacle transversal (barrages, seuil) ou latéral (digues, enrochements).
- La création d’un bras de contournement ou l’installation d’une passe à poisson.
- le débusage
- la création de banquettes minérales permettant de réduire la largeur d’un cours d’eau
- la recharge granulométrique, apport de graviers, pierres, cailloux dans le lit de la rivière afin de restaurer son équilibre sédimentaire.
- Le reméandrage, solution permettant de rompre la rectitude imposée au cours d’eau à des fins agricoles ou d’urbanisation.
- La restauration des talus, haies et plus largement de la ripisylve pour réhabiliter la vie aquatique et assurer à l’autoépuration de l’eau.
Quels en sont les bénéfices ?
Pour les collectivités
La renaturation d’un RU sera une solution économique et durable de la gestion de l’eau. Un cours d’eau réhabilité évite les coûts d’entretien des digues, seuils, ponts malmenés par des débits trop importants.
L’autoépuration de l’eau se révèle quant à elle un assainissement biologique et gratuit. La préservation des nappes phréatiques garantit un précieux approvisionnement en eau en ces temps de sécheresses récurrentes.
Pour les administrés
Une amélioration de la qualité de l’eau diminue les coûts de traitement de l’eau qui leur sont répercutés : une eau moins polluée nécessitera moins de traitements pour la rendre potable.
Sur le plan sécurité, la restauration des cours d’eau limite les risques d’inondations et préserve les populations. C’est aussi plus largement la qualité de vie qui se trouvera améliorée. En effet, un cours d’eau restauré devient un lieu de détente, de bien être où les habitants d’une ville ou village ont plaisir à se retrouver. La valorisation d’un site permet aussi bien souvent de stimuler l’intérêt touristique d’un territoire.
Quels sont les moyens à mobiliser ?
Un projet de renaturation d’un cours d’eau nécessite une concertation des acteurs de la vie de la commune. La population doit être sensibilisée en amont à l’intérêt de la démarche, et y adhérer majoritairement. La France, comme tous les pays de la Communauté européenne, est soumise à des “SDAGE”, Schémas Directeurs d’aménagement et de Gestion des Eaux. Des documents de planification déterminent pour six ans les orientations qui permettront d’atteindre les objectifs attendus pour un bon état des eaux. Il faudra donc vérifier si le projet soutenu s’inscrit bien dans ce cadre.
Le Décret n° 2020-828 du 30 juin 2020 allège les démarches d’autorisations de travaux : les projets de restauration des fonctionnalités naturelles des milieux aquatiques sont désormais soumis à simple déclaration. Pour que le projet se réalise dans les meilleures conditions, il sera important de chercher appui auprès de partenaires solides. L’agence nationale de cohésion des territoires ( ANCT) facilite l’accès des collectivités locales aux ressources nécessaires pour concrétiser leurs projets : ingénierie technique et financière, partenariats, subventions…
L’ONF propose son expertise écologique, les régions et les départements peuvent dans certaines conditions contribuer à la validation de votre projet.
Comment procéder ?
- Étape 1 : Mener une enquête publique afin de recueillir l’approbation de la population. Une campagne d’affichage peut appuyer la démarche.
- Étape 2 : Proposer des modèles de renaturation de cours d’eau réussis dans d’autres communes.
- Etape 3 : Demander l’analyse technique du projet par les experts (ONF, ANCT)
- Étape 4 : Faire établir les premiers devis de travaux auprès d’entrepreneurs BTP spécialisés dans la restauration de cours d’eau. Évaluer la partie qui peut être prise en charge par les équipes de la municipalité.
- Étape 5 : Établir le budget global de l’opération.
- Étape 6 : Monter des dossiers de subventions auprès de l’Etat, de la Région ou du département.
- Étape 7 : Baliser le chantier pour assurer la sécurité des riverains pendant les travaux, les informer des nuisances ponctuelles qu’ils pourraient subir.
Comment mesurer la réussite de l’action ?
Les premiers résultats seront donnés par les mesures de la qualité de l’eau. L’évolution des débits d’eau sera, elle aussi, chiffrable. Des évaluations réalisées par des spécialistes de l’environnement permettront également de déterminer le développement de la faune aquatique.
La LPO ( Ligue pour la Protection des Oiseaux) organise des recensements réguliers, invitant la population à contribuer aux relevés.
Quelques données clés sur la proposition
Part des cours d’eau en bon état écologique en 2018
Part des aides cumulables dans le coût total du projet
La renaturation de la rive de L’Ouvèze en Ardèche a permis de voir l’eau couler de nouveau dans la rivière alors qu’elle était à sec tous les étés
Proposition applicable pour les collectivités suivantes
Urbain Applicable
Péri-Urbain Applicable
Rural Applicable
Montagne Applicable
Littoral Non applicable
.