Restauration morphologique de l’Ouin (79)
Situé dans le département des Deux-Sèvres, le ruisseau de l’Ouin, bordé de zones humides qui lui confèrent un intérêt particulier, fait partie des territoires prioritaires du Contrat Territorial Eau 2021-2023 piloté par l’Établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise.
Avant que les travaux n’aient eu lieu, le site abritait plusieurs espèces remarquables (odonates, mammifères aquatiques, etc.). Cependant, sa faible richesse floristique et des habitats dégradés nécessitaient des travaux de restauration pour favoriser la pleine expression de la biodiversité.
Entretien avec les porteurs de projets de la restauration morphologique de l'Ouin
Ce projet est présenté par :
- Muriel RIBEYROLLES
- Anthony THOMAS
du pôle Actions Territoriales de l’EPTB de la Sèvre Nantaise
Muriel Ribeyrolles
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet de restauration morphologique de l’Ouin et de ses zones humides s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
Dans les années 90, sur ce secteur, tous les méandres de l’Ouin ont été coupés et le gabarit du cours d’eau a été élargi et approfondi avec pour conséquence une dégradation importante des connexions entre le cours d’eau et ses zones humides adjacentes. Lors de la phase de diagnostic nous avons pu observer une mauvaise qualité de l’Ouin au niveau du tronçon étudié, au lieu-dit les Forgineaux sur la commune de la Petite Boissière. Le site présentait un ensemble d’habitats peu diversifié et un déficit de débordement portant préjudice à l’alimentation des zones humides latérales. C’est dans ce contexte que l’Etablissement Public de la Sèvre Nantaise a entrepris, dans le cadre de son programme d’intervention 2021-2026, de restaurer ce cours d’eau et ses zones humides. L’idée étant d’augmenter l’hydromorphie générale du site et ses potentialités écologiques, par la création ou la restauration de milieux humides sur les parcelles occupant l’emprise, et par une action sur le cours d’eau consistant à remonter le lit pour favoriser les débordements et l’alimentation des zones humides contiguës tout en redynamisant les habitats du lit mineur.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Pour les travaux que nous avons menés nous nous sommes appuyés sur des sources historiques. Pour cela nous sommes allés chercher les plans des cours d’eau de la DDAF de l’époque aux Archives de Mauléon. On a eu la chance d’avoir le plan de l’intégralité du lit de l’Ouin avant les travaux hydrauliques de rectification et de recalibrage. En 2012, nous avions déjà mené des travaux de diversification des habitats et des écoulements. Cette deuxième phase de travaux visait un niveau d’ambition beaucoup plus élevé, notamment en matière de restauration de la fonctionnalité des zones humides et de leur lien avec le cours d’eau.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Une étude d’état des lieux et de diagnostic a été réalisée avant la phase de conception du programme d’actions. Un comité de pilotage, avec des associations de terrains comme Deux-Sèvres Nature Environnement ou des structures comme le CEN (Conservatoire d’espaces naturels) de Nouvelle-Aquitaine a ainsi été constitué pour suivre ce dossier. Celui-ci a permis de centraliser des données liées aux inventaires des espèces, de la botanique et de la flore ; de partager avec les partenaires le diagnostic et valider le programme d’actions qui en découlait après étude de différents scénarios d’aménagements.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
La conciliation entre l’ambition écologique et la prise en compte des usages (agricoles pour l’essentiel pour ce site) a constitué un point majeur du projet. Ensuite il faut être rompu aux compétences hydrauliques, hydromorphologiques et au fonctionnement des zones humides et de leur biodiversité spécifique. Il convient aussi de maîtriser toutes les démarches réglementaires pour réduire au minimum les délais et concevoir un projet compatible avec les textes en vigueur. Concernant le volet concertation, de la pédagogie avec les riverains (habitants, exploitants, représentants des communes, etc.) a été requise.
Lors de la phase de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
L’origine du projet est venue d’une demande de l’un des exploitants principaux qui souhaitait retrouver un cours d’eau plus naturel. La concertation s’est faite, en partie, au travers des réunions du comité de pilotage complétées par des rencontres de terrain et échanges plus directs avec les propriétaires et exploitants qui se sont soldés par la signature d’une convention d’autorisation d’accès et de mise en œuvre de travaux sur domaine privé.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
Le projet a été financé de la manière suivante :
- 50% Agence de l’eau Loire-Bretagne
- 20% la Région Nouvelle Aquitaine
- 20% l’ETPB Sèvre Nantaise
- 10% le Département des Deux-Sèvres
Nous avons été financés via le contrat territorial Eau 2021-2023 du bassin versant de la Sèvre Nantaise.
Quels sont les acteurs qui vous ont aidé dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
- Agence de l’Eau Loire Bretagne
- Conseil Régional Nouvelle-Aquitaine
- Conseil Départemental des Deux-Sèvres
- Communauté d’Agglomération du Bocage Bressuirais
- Mairie de La Petite-Boissière
- Mairie de Mauléon
- Deux-Sèvres Nature Environnement
- Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine
- Association Bocage Pays Branché
- Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres
- Fédération des Deux-Sèvres pour la pêche et la protection du milieu aquatique
- Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du
- Logement Nouvelle Aquitaine
- Direction Départementale des Territoires des Deux-Sèvres
- Office Français de la Biodiversité – Direction régionale Nouvelle-Aquitaine
- Établissement Public Territorial du Bassin de la Sèvre Nantaise
- Particuliers (propriétaires et exploitants)
- Bureau d’études et maître d’oeuvre : Ouest Am’ – Rennes
- Entreprise travaux : AGEV Solutions (Cholet)
Ce retour d'expérience vous est proposé par l'Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) de la Sèvre Nantaise
L’Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) de la Sèvre Nantaise est un syndicat mixte. Il remplace l’Institution Interdépartementale du Bassin de la Sèvre Nantaise (IIBSN) depuis le 1er janvier 2013. En 2018, l’EPTB a fait l’objet de modifications de ses statuts afin de mettre en oeuvre la réforme de la GEMAPI (compétence de Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations).
Ce retour d’expérience s’inscrit dans le programme de valorisation de gestion en commun par bassin porté par l’ANEB
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Avis d'experts
Des experts de la thématique reviennent sur la réalisation
Agence de l'Eau Loire Bretagne
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Le projet en détails
Dates clés
2019 à 2020
2020
2020 à 2021
2021
Chiffres clés
12,4
10
110 000
À retenir
Prise en compte de la biodiversité par la création de mares, gîte à chiroptères, restauration du lien lit mineur / lit majeur.
Innovation des techniques avec de l’économie circulaire en réutilisant des matériaux déjà présents
La longueur des procédures entre la réflexion initiale et la réalisation effective des travaux (7 ans)
Ressources
Restauration et valorisation de l’Ouin et ses zones humides à la Petite Boissiere : les travaux ont commencé !
Bassin versant de la Sèvre Nantaise
Fin de chantier des travaux de restauration et valorisation de l’Ouin et de ses zones humides
Bassin versant de la Sèvre Nantaise