Restauration morphologique du petit Cher sur la plaine de la Gloriette (37)
Fortement modifié par l’activité humaine, le Petit Cher traverse un territoire très urbanisé au sud de Tours (Indre-et-Loire). L’envasement et l’appauvrissement du biotope constatés sur la plaine de la Gloriette ont été corrigés par la création de banquettes végétalisées inondables qui ont recréé une diversité d’écoulements et d’habitat aquatiques.
D’une longueur de 9,8 km, le Petit Cher est alimenté par le lac de Saint-Avertin et se jette dans le Cher après avoir traversé Saint-Avertin, Tours, Joué-les-Tours et Ballan-Miré. S’écoulant en zone urbaine il avait fait l’objet de multiples aménagements dont un élargissement sur la plaine de la Gloriette. Ces modifications engendraient un envasement progressif du cours d’eau et la banalisation de son habitat. Ces dégradations morphologiques ont été corrigées par le syndicat Nouvel Espace du Cher sur un tracé de 1,6 km par la création de banquettes végétalisées resserrant le lit du cours d’eau. Les banquettes sont constituées d’un cordon de granulat alluvionnaire et de terre issue de la berge.
Entretien avec les porteurs du projet de restauration morphologique du petit Cher
Le projet est présenté par :
- Natacha Mosnier est directrice du Syndicat mixte Nouvel Espace du Cher (NEC),
- Coralie Soleilhac, technicienne médiatrice de rivière
- Jacques Paoletti, président du NEC, maire Saint-Georges-sur-Cher et conseiller départemental
Natacha Mosnier
Parole de collectivité
Afin de vous permettre de mieux appréhender la mise en place des projets de gestion de l’eau sur votre territoire, aquagir part à la rencontre d’élus et de porteurs de projets qui sont passés à l’action
Comment le sujet de la restauration du Petit Cher s’est-il imposé à l’agenda de votre collectivité ?
La vocation du syndicat Nouvel Espace du Cher (NEC) est d’assurer la gestion et la restauration des milieux aquatiques, ainsi que la valorisation du patrimoine fluvial. Il a été créé en 2018 dans le cadre de la loi sur la gestion des milieux aquatiques. Le syndicat regroupe quatre intercommunalités du bassin versant du Cher, de Noyers-sur-Cher jusqu’à sa confluence avec la Loire : Val de Cher Controis, Bléré Val de Cher – Autour de Chenonceaux, Touraine Est-Vallées, et Tours Métropole Val de Loire.
Les travaux de la plaine de la Gloriette figuraient parmi les actions prioritaires du contrat territorial « Cher Canalisé et affluents » signé avec les partenaires financiers pour 2020-2022.
Quelles sont les sources d’inspiration que vous avez suivies pour vous faire une idée de ce projet ?
Une étude préalable au contrat territorial avait identifié des dégradations morphologiques sur plusieurs tronçons du Petit Cher, et des solutions pour y remédier. Un premier chantier avait d’ailleurs été ouvert sur une centaine de mètres en 2018, afin de tester le dimensionnement des aménagements.
Est-ce qu’une étude de faisabilité et/ou d’impact a été réalisée sur ce projet ?
Ce projet de restauration a fait l’objet d’une autorisation environnementale et d’une déclaration d’intérêt général. Un dossier présentant les détails du projet a été fourni à la Direction départementale des territoires (DDT) courant juillet 2021, pour un démarrage des travaux début septembre.
Concernant les compétences, quelles sont les principaux sujets à maîtriser avant de se lancer dans ce projet ?
Outre les connaissances hydromorphologique, environnementale et écologique, il faut posséder des compétences sur les marchés publics, notamment pour lancer les consultations sur les travaux. La maitrise d’ouvrage et la maitrise d’œuvre étaient assurées par le Nouvel Espace du Cher. L’Office français de la biodiversité a apporté son expertise technique pour valider le dimensionnement des aménagements.
Lors des phases de diagnostic et de planification, comment la collectivité a-t-elle assuré le bon dimensionnement du projet et l’adhésion des citoyens ?
Le bon dimensionnement du projet est conditionné aux moyens mis en œuvre et à l’enveloppe budgétaire. Une déclaration d’intérêt général tenant lieu d’autorisation environnementale avait été faite en 2018, une enquête publique avait donc eu lieu. Les propriétaires privés concernés ont été contactés et rencontrés un par un avant les travaux, et des conventions établies avec eux. A noter qu’une prospection chiroptères a été réalisée par la Ligue de Protection des Oiseaux et que la Direction départementale des territoires a émis une préconisation sur la prise en compte de la présence de chauves-souris.
Comment la collectivité a-t-elle financé ce projet et quelles sont les aides sollicitées/obtenues ?
La réalisation des travaux a représenté un budget total de 226 700 €, financé de la manière suivante :
- Agence de l’Eau Loire-Bretagne : 42%
- Département d’Indre-et-Loire : 8 %
- Région Centre-Val de Loire : 17%
- Nouvel Espace du Cher : 33 %
Quels sont les autres acteurs qui ont accompagné la collectivité dans la préparation et la réalisation de ce projet ?
Partenaires techniques :
- Etablissement public Loire dans le cadre du SAGE (schéma d’aménagement et de gestion des Eaux) Cher Aval.
- Office Français de la Biodiversité
- Département d’Indre-et-Loire
- Agence de l’Eau Loire-Bretagne
Entreprises :
- Levés topographiques : ECR Environnement
- Travaux : Guintoli et Environnement 41
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Le projet en détails
Dates clés
2018
2020
Septembre 2021 - Octobre 2021
Octobre 2021 - Novembre 2021
Chiffres clés
1 200
226 700
80
Résultats
- Restauration de multiples habitats aquatiques
- Meilleure filtration du cours d'eau
À retenir
Recréation d'une diversité d'écoulements et d'habitats aquatiques
Conciliation entre environnement et usage
Contraintes d'accès en milieu urbain
Ressources
Travaux de restauration du Petit Cher à la Gloriette
Tours Métropole Val de Loire
Joué-lès-Tours : des travaux de restauration du Petit Cher à la Gloriette
La Nouvelle République - 27 septembre 2021
RESTAURATION MORPHOLOGIQUE DU PETIT CHER SUR LA PLAINE DE LA GLORIETTE
Répertoire d'exemples