Arasement des seuils : définition, questions et sources d'informations

Il rétablit la continuité écologique, facilitant les migrations piscicoles et le transport des sédiments, essentiels au bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.

Il améliore la qualité des habitats en remplaçant les zones d'eau stagnante par des courants dynamiques (faciès lotiques), créant des milieux diversifiés comme les radiers et les mouilles.

Il limite l'eutrophisation en réduisant le réchauffement de l'eau et l'accumulation d'algues liée aux nutriments stagnants.

Aussi, il relance les processus naturels : érosion latérale, remodelage des bancs de graviers et recharge des nappes phréatiques, favorisant la résilience des rivières.

Il élimine les obstacles obsolètes, priorisant les seuils sans utilité économique (faible hauteur, abandonnés) pour redonner aux cours d'eau leur dynamique naturelle.

Toutefois, cette pratique peut parfois entraîner une érosion accrue en amont ou un assèchement temporaire des zones humides adjacentes, nécessitant une étude hydrologique préalable.

L'outil principal pour modéliser l'impact de l'arasement des seuils est AquiSeuil, développé par le BRGM et l'OFB. Ce logiciel permet d'évaluer les effets sur la nappe phréatique et les échanges entre la rivière et l'aquifère.

Plus précisément :

• il simule l'abaissement du plan d'eau et les modifications piézométriques après suppression d'un seuil ;
• il calcule les flux d'échanges nappe-rivière en amont/aval du seuil, avec prise en compte d'éventuels puits de pompage ;
• il utilise des solutions semi-analytiques en macro Excel, adaptées à des diagnostics rapides malgré des limites en précision.

Cependant, il ne remplace pas une modélisation numérique complexe, mais offre une première estimation des risques, tels que l'assèchement de zones humides. De plus, il requiert des données terrain pour des résultats fiables.

Les principaux défis techniques de l’arasement des seuils incluent la gestion de l’érosion régressive, qui peut s’étendre en amont et déstabiliser les berges, nécessitant une évaluation précise de l’emprise et de la vitesse de propagation.

Le risque d’assèchement des zones humides lié à l’abaissement de la nappe phréatique exige une modélisation hydrologique préalable, notamment via l’outil AquiSeuil pour estimer les impacts sur les écosystèmes dépendants. Les désordres géotechniques potentiels, comme le tassement des sols argileux près des bâtiments riverains, imposent des mesures préventives pour éviter des fissurations.

Enfin, la complexité des ouvrages anciens (matériaux hétérogènes, fondations profondes) peut compliquer leur démantèlement, tandis que la présence de sédiments pollués dans les retenues nécessite un traitement spécifique avant travaux. Ces défis requièrent systématiquement une étude de faisabilité adaptée aux contextes locaux (hauteur du seuil, enjeux socio-économiques).