La confluence correspond à la rencontre de deux ou plusieurs cours d’eau, formant un point unique appelé confluent où leurs eaux se mêlent pour n’en faire plus qu’une seule. Sur le plan géographique, cela se traduit souvent par la présence d’une langue de terre ou d’une pointe qui s’avance entre les deux rivières, créant parfois une presqu’île naturelle, comme c’est le cas à Lyon ou dans de nombreux autres sites historiques.
La confluence est un carrefour naturel, réunissant plusieurs vallées fluviales, ce qui facilite la circulation et le commerce, tout en offrant un avantage défensif grâce à la présence de l’eau comme barrière naturelle. En aval du confluent, le lit du cours d’eau résultant est généralement plus profond et le courant plus fort, même si sa largeur peut être inférieure à la somme des deux rivières en amont.
Les confluences sont souvent des lieux où l’on observe des phénomènes particuliers, comme la différenciation des couleurs des eaux avant leur mélange complet, ou la formation de plages ou de bancs de sable lors des basses eaux.
La confluence a toujours joué un rôle déterminant dans la localisation de villes comme Lyon. Lorsque le Rhône et la Saône se rejoignent, ils créent un point de convergence exceptionnel, qui attire naturellement les populations et les activités humaines. Cette situation géographique offre d’abord un avantage stratégique majeur. En effet, le confluent permet de contrôler les axes de circulation, aussi bien sur l’eau que sur terre, ce qui favorise le commerce et le développement urbain. Historiquement, la présence de l’eau a aussi servi de barrière de défense, protégeant la ville contre d’éventuelles invasions.
Sur le plan économique, la confluence a permis à Lyon de devenir un centre d’échanges important dès l’Antiquité. Les activités portuaires se sont développées autour du confluent, soutenant le commerce de marchandises et l’essor de la ville. Plus tard, le quartier de la Confluence a accueilli des industries et des entrepôts, avant d’être transformé en un quartier moderne et dynamique, symbole de la reconversion urbaine de Lyon. Ce quartier illustre bien comment la confluence peut offrir de nouvelles opportunités de développement, en permettant l’extension du centre-ville et l’accueil de nouveaux habitants et emplois.
La confluence est aussi un symbole fort de l’identité lyonnaise. Elle marque le paysage urbain et participe à l’attractivité de la ville, en offrant un cadre de vie agréable et des espaces publics de qualité.
Enfin, la dynamique des cours d’eau influence directement l’aménagement urbain et la gestion des risques liés à l’eau, ce qui montre à quel point la géographie fluviale est essentielle pour comprendre l’histoire et le développement des villes situées à la confluence de rivières.
Lors de l’aménagement des zones de confluence, plusieurs techniques sont déployées pour gérer les risques, en particulier ceux liés aux inondations et à la qualité des sols. À Lyon Confluence, par exemple, la gestion des risques s’organise autour de plusieurs axes innovants et adaptés aux spécificités du site.
La gestion des eaux pluviales est centrale. Un réseau séparatif a été mis en place pour distinguer les eaux usées des eaux pluviales, ce qui permet de réduire la pression sur les stations d’épuration et de limiter les débordements lors de fortes pluies6. Les surfaces imperméables sont réduites au profit de sols perméables, de bandes plantées, de jardins aquatiques, et de la végétalisation des espaces publics, facilitant l’infiltration naturelle de l’eau et limitant ainsi les risques de ruissellement et d’inondation. Les matériaux utilisés pour la voirie, comme les pavés poreux ou les dalles à joints perméables, contribuent également à cette stratégie.
La dépollution des sols est une autre technique fondamentale. À Lyon Confluence, de vastes opérations de décontamination ont été menées, avec l’extraction et le traitement de centaines de milliers de tonnes de terres polluées, afin de rendre le site sain pour l’urbanisation et la création d’espaces verts. Le quartier sert aussi de terrain d’expérimentation pour la recréation de sols fertiles et le développement de l’économie circulaire, notamment par le recyclage du béton.
Aussi, l’intégration de solutions paysagères et architecturales permet de mieux vivre avec le risque d’inondation. Cela passe par la création d’aires de rétention, de jardins aquatiques, et la conception de bâtiments adaptés, qui intègrent la présence de l’eau plutôt que de la repousser, suivant ainsi une démarche inspirée des meilleures pratiques européennes. Cette approche favorise la biodiversité, améliore la qualité de vie, et renforce la résilience du quartier face aux aléas climatiques.