Continuité écologique : définition, questions et sources d'informations

Les barrages et seuils qui sont des ouvrages transversaux bloquant la migration des poissons et le transport des sédiments et perturbant ainsi les écosystèmes aquatiques ;

Les digues et enrochements, des aménagements latéraux qui empêchent les débordements naturels des rivières, isolant les milieux aquatiques annexes et perturbant la continuité latérale ;

Les écluses et retenus, utilisées pour la navigation et la gestion de l'eau, créent des obstacles à la libre circulation des organismes et des sédiments ;

Les infrastructures routières, comme les buses, peuvent créer des chutes d'eau infranchissables pour les poissons ;

Enfin, la sécheresse et les prélèvements excessifs d'eau peuvent abaisser le niveau des cours d'eau, provoquant des ruptures d'écoulement.

La continuité écologique des cours d'eau est mesurée à l'aide de plusieurs méthodes et indicateurs :

• La méthode ICE (Informations sur la Continuité Écologique) : Cette méthode nationale, développée par l'Onema, permet de diagnostiquer et quantifier les impacts des ouvrages hydrauliques sur la libre circulation des poissons. Elle repose sur des protocoles d'acquisition de données et d'évaluation, notant la franchissabilité des obstacles de 0 (barrière totalement infranchissable) à 1. Les capacités de saut, de nage et de reptation des poissons sont comparées aux caractéristiques des obstacles.
• Les cartographies et indicateurs régionaux : L'Observatoire de la biodiversité produit des cartographies régionales de la densité d'ouvrages par cours d'eau et de l'effet barrière, permettant d'évaluer l'impact global des obstacles sur la continuité écologique.
• Le Référentiel des Obstacles à l'Écoulement (ROE) : Ce référentiel national recense les obstacles présents sur les cours d'eau et évalue leur usage et impact sur la libre circulation des poissons et des sédiments. Les données collectées sont saisies dans une banque de données pour une connaissance élargie des obstacles.
• Les protocoles de terrain : Des protocoles standardisés permettent l'acquisition de données sur le terrain, incluant des mesures de la hauteur des ouvrages, de la vitesse d'écoulement de l'eau, et de la pente. Ces données sont utilisées pour évaluer les risques d'entrave au déplacement des poissons et au transport des sédiments.

Les obstacles comme les barrages et les seuils fragmentent les habitats aquatiques, empêchant les poissons et autres organismes de migrer librement pour se reproduire, s'alimenter et s'abriter. Cela réduit les échanges génétiques et peut conduire à la disparition de certaines espèces, notamment les poissons migrateurs comme le saumon et l'anguille européenne.

La fragmentation des cours d'eau entraîne une perte de biodiversité. Les espèces aquatiques sont isolées, ce qui peut provoquer une dégradation génétique et une diminution de la résilience des populations face aux changements environnementaux.

Les barrages et autres obstacles modifient les régimes d'écoulement et de sédimentation, perturbant les processus écologiques naturels. Cela peut entraîner une érosion accrue en aval, une modification de la morphologie des cours d'eau, et une réduction de la qualité de l'eau.

Les retenues d'eau créées par les barrages augmentent la température de l'eau, favorisant l'eutrophisation et la prolifération d'espèces invasives. Cela peut nuire aux espèces sensibles aux variations de température et réduire la qualité de l'eau.

Les obstacles perturbent la capacité naturelle des cours d'eau à se purifier, augmentant la concentration de polluants et de matières organiques. Cela affecte la qualité de l'eau et la santé des écosystèmes aquatiques.