La gestion des eaux pluviales en milieu urbain est un enjeu important qui nécessite une approche intégrée.
Le cadre réglementaire
La gestion des eaux pluviales urbaines est une compétence du bloc communal.
- Elle est obligatoire depuis 2020 pour les communautés d'agglomération ;
- elle est obligatoire et rattachée à la compétence assainissement pour les métropoles et communautés urbaines ;
- mais reste facultative pour les communautés de communes (assumée par la commune dans ce cas).
Le Code général des collectivités territoriales définit cette compétence comme "un service public administratif correspondant à la collecte, au transport, au stockage et au traitement des eaux pluviales des aires urbaines".
Les responsabilités des collectivités
Les collectivités compétentes doivent :
- Définir un zonage d'assainissement pluvial après enquête publique
- Mettre en place le service public de gestion des eaux pluviales urbaines
- Élaborer un schéma directeur de gestion des eaux pluviales (SDGEP)
Une approche intégrée
Les collectivités sont encouragées à adopter une gestion intégrée des eaux pluviales urbaines, qui combine :
- la gestion traditionnelle
- les techniques alternatives
- l'approche respectueuse du cycle de l'eau
Cette approche vise à :
- Désimperméabiliser les sols (matériaux poreux)
- Déconnecter les réseaux d'eau pluviale
- Favoriser l'infiltration à la parcelle
- Ralentir les flux
- Dépolluer par les végétaux et le sol
Les outils de gestion
Les collectivités disposent de plusieurs outils pour gérer les eaux pluviales :
- le zonage pluvial : principal outil réglementaire spécifique aux eaux pluviales
- Le plan Local d'Urbanisme (PLU) : peut intégrer des prescriptions sur la gestion des eaux pluviales
- Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) : peut fixer des principes de limitation des ruissellements
- Le Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) : Décline le SDAGE à l'échelle locale
Les techniques de gestion
Plusieurs techniques sont utilisées pour gérer les eaux pluviales en milieu urbain :
- Collecte et stockage dans des ouvrages dédiés
- Infiltration à la parcelle
- Utilisation de revêtements perméables
- Création de noues et de bassins de rétention
- Végétalisation des espaces urbains (toitures végétalisées, jardins de pluie)
Plusieurs dispositifs sont utilisés pour la gestion des eaux pluviales en milieu urbain. Voici les principaux :
Les ouvrages de rétention et d'infiltration
- Les noues et fossés : Ce sont des dépressions du sol végétalisées qui permettent de collecter, stocker et infiltrer les eaux pluviales5. Il existe différents types de noues, à savoir les noues d'infiltration, les noues de rétention et les noues à double vidange, combinant infiltration et rejet à débit régulé.
- Les tranchées : Ouvrages linéaires remplis de matériaux poreux qui retiennent l'eau avant de l'évacuer vers un exutoire ou de l'infiltrer dans le sol.
- Les puits d'infiltration : Dispositifs verticaux permettant l'infiltration directe des eaux pluviales dans le sol.
- Les bassins de rétention : Ouvrages permettant de stocker temporairement les eaux pluviales avant rejet à débit régulé ou infiltration.
Les revêtements perméables
- Les chaussées à structure réservoir : Chaussées équipées d'un système de réservoir dans leur structure pour stocker temporairement les eaux pluviales.
- Les pavements perméables : Revêtements de sol permettant l'infiltration directe des eaux pluviales.
Les dispositifs sur les bâtiments
- Les toitures végétalisées : Toits recouverts de végétation permettant de retenir et d'évaporer une partie des eaux pluviales.
- Les toitures stockantes : Toits plats équipés pour retenir temporairement l'eau de pluie.
- Les récupérateurs d'eau de pluie : Citernes ou cuves permettant de collecter et stocker l'eau de pluie pour une utilisation ultérieure.
Les aménagements paysagers
- Les jardins de pluie : Espaces végétalisés conçus pour collecter et infiltrer les eaux pluviales.
- Les espaces verts inondables : Zones aménagées pour accueillir temporairement les eaux pluviales en cas de fortes pluies.
Ces différents dispositifs s'inscrivent dans une approche de gestion intégrée des eaux pluviales, visant à favoriser l'infiltration, la rétention et l'évaporation de l'eau au plus proche de son point de chute. L'objectif est de limiter le ruissellement, réduire les risques d'inondation, et améliorer la qualité des eaux rejetées dans l'environnement.