L’évapotranspiration est un processus clé dans le cycle de l’eau, combinant l’évaporation de l’eau de la surface du sol et des plans d’eau, ainsi que la transpiration des plantes. L’évaporation se produit lorsque l’eau passe de l’état liquide à l’état gazeux, influencée par des facteurs tels que la température, l’humidité, le vent et la radiation solaire. La transpiration, quant à elle, est le processus par lequel les plantes absorbent l’eau par leurs racines et la libèrent sous forme de vapeur d’eau par les stomates de leurs feuilles. Ensemble, ces processus contribuent à la régulation de l’humidité du sol et à la recharge des nappes phréatiques.
Evapotranspiration : définition, questions et sources d'informations
- Tout savoir sur l'eau
Cette définition couvre également les termes :
- transpiration
Définition du terme Evapotranspiration

Définition sur le Glossaire de l'Eau
Évapotranspiration
Définition créée le 01/06/10 et dernière mise à jour le 22/07/22
Sens commun
Phénomène par lequel les végétaux perdent de l'eau sous forme de vapeur transférée vers l'atmosphère.
Source : d'après Ifremer
Sens technique
Emission de la vapeur d'eau résultant de deux phénomènes : l'évaporation, qui est un phénomène purement physique, et la transpiration des plantes. La recharge des nappes phréatiques par les précipitations tombant en période d'activité du couvert végétal peut être limitée. En effet, la majorité de l'eau est évapotranspirée par la végétation. Elle englobe la perte en eau due au climat, les pertes provenant de l'évaporation du sol et de la transpiration des plantes.
Source : d'après OFB et OiEau
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Questions fréquemment associées à Evapotranspiration
L'évapotranspiration joue un rôle essentiel dans le cycle hydrologique en permettant le transfert d'eau des sols et de la végétation vers l'atmosphère :
Le transfert d'eau vers l'atmosphère
L'évapotranspiration regroupe l'évaporation directe de l'eau du sol et la transpiration des plantes, contribuant à la formation de vapeur d'eau dans l'atmosphère. Bien qu'elle représente une faible part de l'eau totale de l'hydrosphère (0,04 %), elle est cruciale pour maintenir les échanges entre les réservoirs terrestres et atmosphériques.
La redistribution des précipitations
L'eau transférée dans l'atmosphère par évapotranspiration participe à la formation des nuages et des précipitations, alimentant ainsi le cycle de l'eau sur les continents. Ce processus compense en partie le déficit d'évaporation des océans par rapport aux précipitations.
La régulation climatique locale
L'évapotranspiration influence les conditions locales en humidifiant l'air et en régulant les températures, notamment dans les zones végétalisées. Par exemple, les plantes libèrent de grandes quantités d'eau dans l'air, ce qui contribue à rafraîchir les environnements urbains et à limiter les îlots de chaleur.
La gestion des ressources en eau
Sur les bassins continentaux, plus de 60 % des apports pluviométriques sont dissipés par évapotranspiration, ce qui en fait une composante majeure du bilan hydrique. Elle est donc déterminante pour évaluer la disponibilité en eau pour les écosystèmes et les activités humaines.
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer l'évapotranspiration dans les écosystèmes, chacune ayant ses avantages et ses limites. Voici les principales techniques utilisées :
Les méthodes directes
- Lysimètres de pesage : Ces dispositifs mesurent directement la perte d'eau d'un volume de sol contenant de la végétation1. Ils sont précis mais coûteux et limités à des zones restreintes.
- Évapotranspiromètres : Ce sont des cuves contenant un volume de sol représentatif du champ, avec un couvert végétal. La variation de poids du système indique l'évapotranspiration.
Les méthodes indirectes
- Méthode du rapport de Bowen : Cette technique utilise des mesures de gradient de température et d'humidité de l'air à deux niveaux au-dessus de la surface.
- Méthode de la covariance des turbulences : Elle mesure les fluctuations rapides de la vitesse verticale du vent et de la concentration en vapeur d'eau.
- Méthode aérodynamique simplifiée : Cette approche combine les avantages de la méthode du rapport de Bowen et de la méthode aérodynamique combinée, nécessitant moins de mesures.
Les méthodes basées sur la télédétection
Des algorithmes utilisant des données satellitaires permettent d'estimer l'évapotranspiration à grande échelle. Parmi eux :
- SEBAL (Surface Energy Balance Algorithm for Land)
- METRIC (Mapping Evapotranspiration with High Resolution and Internalized Calibration)
- GloDET (Global Daily Evapotranspiration)
Les méthodes de calcul
La formule de Penman-Monteith est largement utilisée pour calculer l'évapotranspiration potentielle (ETP). Elle combine le bilan énergétique et la méthode de transfert de masse, nécessitant des données météorologiques telles que le rayonnement, la température, l'humidité de l'air et la vitesse du vent.
Le choix de la méthode dépend de l'échelle spatiale et temporelle souhaitée, de la précision requise, et des ressources disponibles. Les méthodes directes sont plus précises mais limitées spatialement, tandis que les méthodes basées sur la télédétection permettent des estimations à grande échelle.La végétation améliore l'humidification de l'air de plusieurs façons :
- Évapotranspiration : Les plantes rejettent de la vapeur d'eau dans l'atmosphère par le processus d'évapotranspiration, qui combine l'évaporation directe de l'eau du sol et la transpiration des plantes4. Ce phénomène se produit en continu, contribuant à l'augmentation de l'humidité ambiante.
- Création de microclimats : Lorsque plusieurs plantes sont regroupées, elles créent un microclimat où la vapeur d'eau se concentre autour des feuillages, augmentant naturellement l'humidité de l'air.
- Transpiration importante : Certains arbres, comme un chêne adulte, peuvent transpirer jusqu'à 1 000 litres d'eau par jour, ce qui contribue significativement à l'humidification de l'air environnant.
- Régulation de la température : La végétation aide à réguler les températures et à rafraîchir l'air en augmentant le taux d'humidité, ce qui est particulièrement bénéfique dans les zones urbaines pour lutter contre les îlots de chaleur.
- Réduction du ruissellement : Les plantes captent l'eau avant de la renvoyer vers l'atmosphère, ce qui réduit le ruissellement sur les sols nus ou imperméabilisés et contribue à maintenir l'humidité dans l'environnement.
La végétation agit ainsi comme un humidificateur naturel, améliorant la qualité de l'air et créant un environnement plus confortable, particulièrement dans les zones urbaines et pendant les périodes de chaleur.
Ressources externes pour Evapotranspiration
FAO - Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Mesure de l’évapotranspiration et validation de la télédétection
Les termes liés à Evapotranspiration
Les propositions en lien avec ce terme
Végétaliser les toitures pour absorber une partie des eaux de pluie et réduire le risque de ruissellement et d’inondation
Gestion des eaux pluviales
Reforester les berges pour protéger les cours d’eau contre la pollution et favoriser la biodiversité
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Les retours d'expériences en lien avec ce terme
Planter des haies et aménager des talus sur les parcelles agricoles pour endiguer l’érosion des sols et le ruissellement des intrants (61)
Christophe Beaumont, Syndicat Mixte Haute Rouvre
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